À ce jour, Paul Willemse ne sait pas s’il pourra revenir un jour sur un terrain de rugby professionnel. La phrase est surprenante, énigmatique, mais tout sauf amusante. Cette incertitude est due aux nombreux chocs que le 2ᵉ ligne a subi dans sa carrière, qui se sont aggravés la saison dernière.
La commotion de trop
Le samedi 5 octobre, lors du match Stade Français-MHR, Willemse subissait un plaquage dangereux de la part de son homologue JJ Van Der Mescht (2 mètres, 145 kg). Le géant parisien assénait sans le vouloir la sixième commotion cérébrale de l’international français.
Le Montpelliérain est revenu sur cette action délicate :
En douze ans de carrière, je n’ai pas souffert d’une seule commotion. Là, en un an, j’en ai pris cinq."
Afin de protéger son intégrité physique, Willemse a été mis au repos forcé et a dû passer entre les mains d’un spécialiste. C’est David Brauge, neurochirurgien lié à la FFR, qui a reçu le joueur mardi à Toulouse dans le but d'évaluer les conséquences sur son corps.
Finalement, le verdict n’est pas tombé et le 2ᵉ ligne devra repasser des examens dans deux mois. Ce n’est qu’à la suite de ce rendez-vous avec le neurochirurgien que l’on saura si oui ou non Paul Willemse pourra rechausser les crampons.
Mine de rien, cette décision sera pleine de conséquences pour l’équipe de France comme pour son club de Montpellier. Car avec la blessure de Posolo Tuilagi et l’indisponibilité de Willemse, les options se raréfient pour Fabien Galthié.
Il y a quelques mois, avant cette sixième commotion, Paul Willemse se confiait dans les colonnes du Midi Libre : "Dans le milieu médical, je suis considéré comme un cas "orange". C’est-à-dire que je peux continuer à jouer, mais il faut comprendre que j’ai pris cinq KO en un an, et que chaque choc était plus important que le précédent. Pas en termes d’intensité, mais en termes d’impact sur mon intégrité physique. Le dernier que j’ai reçu (contre l’Ulster) m’a d’ailleurs assommé alors qu’il n’était pas si violent. ».
oc
A chaque carton , le pauvre était sous commotion en fin de comptes ...
J'espère que les autorités compétantes ne les considéreront pas circonstances aggravantes !!!
Amis à Laporte
Donc, s'il continue, il aura le droit de poursuivre son club ou la FFR plus tard ???
Cyclotherapon
J’espère pour lui et sa famille qu'il aura la sagesse de dire stop.
LaGuiguille
ca me fait penser a Joe Biden, tiens
duodumat
Il jouait en NFL ?
Passovale
@Yonolan oui le sujet revient régulièrement, au point d en être banalisé, même la ligne éditoriale de r nistere joue l ambiguïté en montrant Crétin plutôt que Willemse. Bref...
Il est gd temps de faire des recherches pour un casque réellement efficace.
AKA
Pour sauter du coq à l'âne: quid des élections FFR? On dirai que cela brasse moins que la dernière fois!Le Petit ne va même pas faire le déplacement à Marcoussis, la tendance est si mauvaise pour lui???
Yonolan
Je ne pense pas que un casque puisse être une solution
La commotion est simplement un organe mou qui vient taper sur le crane osseux
Avec plus ou moins de violence et de lesions donc
Et que leur répétition entraine une impossibilité pour le cerveau de s'auto réparer intégralement
Un casque protègera l'os mais surement pas le cerveau mou de son choc
Alors oui il faudrait concevoir un casque qui réduise l’accélération subie par la tête suite à un coup réduisant le risque de commotion cérébrale.
Mais bon je ne crois pas que cela soit concevable
Le Hockey s'est emparé du sujet il y a 10 ans et les casques produits n'ont une efficacité mesurée de 1 sur une échelle de 5
Donc absolument pas efficace
WR rugby s'est aussi emparé du sujet avec le casque N-Pro en 2019 sans le moindre succès réel
Alors oui l'importance du sujet demande qu'on traite tous les chemins possibles
Mais pour le moment cela semble être une voie sans issue ...
Passovale
Je suis le candide du casque, mais je crois qu il y a moins de ko en boxe avec casque que sans. Mais comparaison n est pas raison.
AKA
Si tu as lu mon lien, tu aura la réponse 😉
AKA
@Passovale https://dopagedemondenard.com/tag/commotions-cerebrales/
balobal
Effectivement un casque ne pourra jamais être une solution.
Car le problème c'est l'arrêt brutal du mouvement de la tête qui secoue tout ce qu'il y a à l'intérieur.
On peut très bien avoir des commotions lors d'un arrêt buffet sans contact tête par exemple.
Les accidents de la route génèrent des commotions sans impact tête.
Ce qu'il faut, c'est du suivi, de la mesure des accélérations/décélérations la tête. Et en fonction des niveaux de répétitions et intensités des évènements, mettre au repos.
La solution, je pense, sera plutôt un capteur, dans le protège dent ou collé à la tête sous le casque ou un bandeau.
Et un contrôle permanent de ce qu'il se fasse du point de vue cinématique pour la caboche. Et en fonction on sort les mecs, on les met au repos, etc...
Ca aurait aussi le bon effet que ça les inciterait aussi à éviter les contacts plutôt que de les chercher.
Yonolan
Ce protege dens connecté fut testée la premiere fois en 2019 de mémoire en NZ
Ces protège-dents sont effectivement dotés de capteurs qui permettent de transmettre, en temps réel, des alertes aux équipes médicales en cas de choc à la tête.
En cas de signalement, les joueurs doivent sortir du terrain pour suivre un protocole d’évaluation de blessure à la tête
Il fut testé pour la premiere fois en competition officielle WR au T6N 2024
Au moins pour les hommes puisque les filles l'avaient testé l'année d'avant au WXV 2023
balobal
Oui voilà ça c'est une idée mais je crois que c'est compliqué niveau taille pour avoir des protèges-dents supportables. J'imagine que les recherches vont se poursuivre.
Ce qu'il faudrait ensuite c'est créer de la donnée et connaissance sur les seuils en valeur, les nombres de répétitions, les fréquences etc. Car parfois la multiplication de petites secousses peut aussi avoir un effet néfaste long terme.
J'imagine que tout ça va progresser petit à petit 🙂
Yonolan
Ce sujet revient régulièrement sur la table
Et bien sûr qu’il nous met mal à l’aise et surement de plus en plus
Parce que nous savons tous que notre sport est hypocrite sur ce sujet
Ne pas considérer dans sa pratique la vie qu’aura un joueur après une carrière qui par essence sera courte est moralement indéfendable
Parce que nous savons que le rugby se lave les mains de sa responsabilité d’une façon tout aussi violente qu’une commotion
Quand il va estimer que le joueur risque de présenter des risques immédiats terrain trop importants lors de la prochaine commotion il va simplement retirer la licence du joueur
Et oui les souffrances et les vies gâchées à bas bruit loin de la pratique sportive semblent hors de son champ de responsabilité actuellement et c’est inacceptable humainement pour beaucoup
Hormis peut-être pour les tenants d’une forme de salaire de la peur
Parce que nous pouvons penser à juste titre que les commotions sont loin d’être la seule cause de ces dégénérescences cérébrales
Et que la répétition des chocs même à un niveau plus faible a surement les mêmes effets dévastateurs et que ça aussi on ne veut pas le regarder en face
Mais est-ce que le rugby a les moyens de faire autrement ?
Je ne parle pas de l’indécence que Bernie et sa bande qui ont puisé dans le Fond d'assurance grands blessées qui était de 59 Millions d'euro à leur arrivée et qui est aujourd'hui de 43 Millions d'euro
Parce que, en l’état ce fonds ne concerne en rien ce genre de risques
Et que là aussi le malaise s’étale : prendre en compte un estropié « physique » et nier les conséquences neuro dégénératives à distance …
Le rugby ne peut reconnaitre aujourd’hui le lien de cause à effet entre la pratique sportive et les ETC
Parce qu’il n’en n’a pas mondialement les moyens financiers et que cela lui demanderait une refonte de ses pratiques
Contrairement à la NFL qui a quasiment déboursée 1 milliard de dollars pour éviter un procès et un cadre juridique découlant trop impactant sur sa pratique
Alors oui cette obligation de real politique nous gêne et plus qu’aux entournures désormais
Si je voulais être volontairement provocateur et outrancier quelle différence entre Monsato et WR ?
Nous le verrons dans la défense du rugby quand les class actions arriveront devant un tribunal ..
Mais ne pas pouvoir assumer le risque ne veut pas pour autant dire ne rien faire
Willemse aura subi uniquement l’an dernier surement plus de commotions que le principe de précaution imposerait sur toute une carrière de joueur si on prend en compte le risque ETC
Mais alors que penser de tous ces jeunes qui honorent leur première titularisation dans le monde professionnel ?
Tous les efforts qu’ils ont fait pour en arriver là avec le risque d’une carrière plus que courte
Et que le principe de précaution, si on prenait en compte l’intégrité à venir de l’homme que restera le professionnel après sa pratique, risquerait de réduire à une poignée d’années ?
Je ne comprends pas que le double projet ne soit pas imposé donc obligatoire
Parce outre cette question il y a le chômage qui en guette de plus en plus ; les blessures qui vont empêcher la pratique de ce sport sans pour autant être invalidante dans la vie de tous les jours
Et que lâcher en rase campagne ces joueurs n’est pas à la hauteur
Oui tous ces jeunes professionnels devraient déjà avoir une porte de sortie parce qu’on sait tous qu’ils devront la prendre et de façon plus ou moins abrupte et imprévue
Et le rugby devrait aussi leur permettre de réaliser ce projet y compris avec des aides le moment venu
Cela ne changerait en rien le fonds du problème c’est vrai : mais ce ne serait pas pour autant un cataplasme sur une jambe de bois
Cela permettrait déjà d’éviter la brutalité du néant pour beaucoup d’entre eux
Et de pouvoir se réinvestir dans un avenir plus apaisé
Ça le rugby peut déjà le faire officiellement sans pour autant attaquer ce que certains pensent être ses ‘’ intérêts vitaux’’
Certains présidents de clubs le font déjà de façon discrète et sans étalage médiatique et c’est tout à leur honneur
Quant à Paul espérons pour lui qu’avec les siens ils prendront la décision la plus sage
potemkine09
Juste sur un point, le principe de précaution, c'est une connerie sur le principe. On ne peut jamais être sûr qu'il n'y aura jamais aucun risque. Donc on ne fait jamais rien, par précaution. Par précaution, il vaut mieux ne pas naître, c'est la meilleure façon de ne pas mourir 😊 . C'est pourquoi je préfère le principe d'attention, on constate, on corrige, on évalue et on recommence en amélioration continue.
Il est clair qu'une grande prise de conscience est nécessaire, à tous les niveaux, du club au niveau mondial. Quand je vois que la priorité de WR est d'accélérer le jeu et pas de préserver les joueurs, je me dis qu'il reste du chemin.
Yonolan
Je pense que le principe de precaution n'est pas une connerie
Et ,à mes yeux, il est totalement à dissocier du risque zero qui lui effectivement est bien souvent un rêve pieux
D'abord parce qu'il existe des accidents mais aussi des valeurs aberrantes
Et que vouloir se protéger à 100% n'existe pas
Par contre prévoir le prévisible permet justement d'etre disponible pour l'imprevisible qui lui ne manquera pas de nous tomber un jour dessus
potemkine09
Le principe de précaution, c'est de ne pas faire s'il n'y a pas de certitude en particulier scientifique. Or, la science ne dit pas le vrai, la science dit ce qui est faux. On peut démontrer que le Soleil ne tourne pas autour de la Terre, on ne peut pas montrer que la théorie de la gravité de Newton est vraie (ce qu'elle n'est pas, d'ailleurs). On part donc sur une faute logique dès le départ, il n'y a pas de certitude (à part la mort et les impôts). Le risque étant toujours présent, il vaut mieux alors ne pas faire, "par précaution". Avec ce principe, on n'aurait jamais eu d'aviation, jamais d'exploration des profondeurs, jamais d'exploration spatiale... Sur le rugby, les risques étant avérés et non maîtrisés, le principe de précaution amène logiquement à l'interdiction pure et simple de la pratique pour éviter que dans le futur des joueurs aient à subir les conséquences des traumatismes crâniens.
Yonolan
Je trouve que c'est un peu réducteur mais je comprends mieux
La c'est la definition originelle du principe de precaution qui effectivement impose un moratoire tant que la science n'a pas de certitudes sur les risques
Mas depuis la pratique a aussi amené des évolutions de ce concept en particulier en dehors du champ scientifique
Lors de la declaration de Rio ( environnement) dans les années 90 voici ce qu'en disait l'article 15
" En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l'environnement. »
Le lien de cause à effet entre commotions cérébrales et ETC est largement prouvé par tous les spécialistes
Ce que l'on sait va évoluer au fil de la connaissance
Mais aujourd'hui les spécialistes estiment que 3 à 5 commotions dites sévères vont faire rentrer le joueur dans une zone de risque majeur pour son avenir "cerebral"
En clair qu'il y a plus de chances qu'il souffre à terme d'ETC ave un niveau variable de gravité en fonction de sa génétique entre autre , que de ne rien avoir .
C'est de cela dont je parlais
Alors bien sur cette fourchette s'affinera mais restera statistique car il
faudrait raisonner au niveau de l'individu
Et là le S100β est un des biomarqueurs les mieux étudiés des lésions cérébrales pourra peut-être permettre dans l'avenir de définir une zone de danger propre à chaque individu
Sans préjuger des impacts de la justice sue le sujet si elle entérine le lien commotions et ETC et implique donc les employeurs
duodumat
@potemkine09
J'ai l'impression que vous dites la même chose mais avec des mots et un tempérament différents.
Protéger à 100% est impossible, mais la politique de World Rugby ne vise qu'à l'accélération du jeu (réduction du temps des mêlées, de la mise en place des touches, "carton rouge à coulisse", mauvaise application des techniques de placage, etc ...)
Alors que le temps de mise en place des mêlées, touches, arrêts de jeu ... permet aux joueurs de "redescendre" dans leurs émotions et donc de mieux se concentrer sur leur jeu.
Dans le cas de beaucoup de joueurs multi-commotionnés il y a aussi la volonté du joueur, du club, de rejouer le plus tôt possible, sans un vrai coaching de ces commotions. On a tendance à valoriser la volonté du joueur, à mettre en avant son envie de poursuivre sa carrière, sans voir ce qui peut arriver ensuite dans sa vie post-rugby.
Il y a pourtant des commissions spécialisées dans la gestion de ces cas, un syndicat des joueurs, la presse spécialisée. Que font-ils ?
Ils encensent le "courage guerrier" du joueur et son amour génétique du rugby !