Quatre équipes. C’est le nombre d’écuries ayant décidé de modifier totalement ou partiellement leur encadrement sportif. Aucune de ces dernières ne se trouvent dans les qualifiés aux phases finales. Pour autant, a-t-on vu des dynamiques s’inverser ? Des équipes se sont-elles sauvées ou au contraire, certaines se sont-elles mises en difficulté ?
Montpellier, un champion d’Europe déjà en vacances
On ne peut pas dire que le MHR a raté sa saison. Auteur d’une belle campagne européenne, après avoir été reversé en Challenge Cup, les Cistes finissent la saison avec un second titre en “petite Coupe d’Europe”. Ainsi les coéquipiers de Guilhem Guirado verront la Champions Cup l’année prochaine. Une situation qui était loin d’être gagnée quand on voit où était Montpellier au moment de remercier Xavier Garbajosa en début d’année. L’équipe héraultaise pointait à une surprenante 13ᵉ place. Le propriétaire du club, Mohed Altrad, confiait en privé dans des propos relayés par Le Figaro : “Le potentiel est là, l’équipe est bonne, mais je ne vois pas de système de jeu. Quand j’assiste à l’entraînement, je ne comprends pas toujours ce qu’il s’y passe”. Depuis l’arrivée de l’ancien sélectionneur du XV de France, Philippe Saint-André, les choses semblent aller un peu mieux pour le MHR. Avec sept victoires et sept défaites, Montpellier pointe à la 10ᵉ place en cette fin de saison. Ces derniers n’étant plus inquiétés par la relégation depuis plusieurs journées avant la fin de la phase régulière.
Sauvé in extremis, la Section assure son maintien
Pau sera bel et bien en Top 14 la saison prochaine. Leur large victoire face à Montpellier lors de la dernière journée et la défaite de Bayonne face à Paris leur évitent le barrage de maintien. Cette situation était l’objectif principal de la Section Paloise au terme de la saison. Les deux co-managers Nicolas Godignon et Frédéric Manca ayant été écartés suite à une défaite face à Castres. Cette déroute semblait en effet quelque peu alarmante, le CO étant à ce moment-là un concurrent au maintien. Suite à ça, Thomas Domingo, Geoffrey Lanne-Petit et Paul Tito prennent les commandes jusqu’à la fin de saison. Les verts restent ensuite en Top 14, mais perdent une place entre le classement à la 11ᵉ journée, où l’encadrement a été modifié et le tableau final.
Leur maintien étant d'ailleurs en grande partie dû à leur victoire au Hameau face à l’Aviron Bayonnais. Les deux équipes étant à égalité, c’est la confrontation directe qui aura finalement décidé du triste sort des Basques qui devront vaincre Biarritz pour rester parmi l’élite. Les joueurs palois avaient d’ailleurs suivi en direct le sort de leurs concurrents avant de sauter de joie au coup de sifflet final à Jean Dauger.
En mode sprint, Castres échoue aux portes du Top 6
Le CO est un habitué des phases finales. Cette année, les Tarnais les regarderont normalement depuis leurs canapés. Il suffirait pourtant d’un rien, la non-présence de Rory Kockott et ses coéquipiers s’étant jouée à la victoire 9-12 du Stade Français en terre Basque. Pourtant, les joueurs n’avaient pas démérité. En fin d’année dernière, ils pointent à la 13ᵉ place du championnat. Après n’avoir remporté qu’une seule des cinq dernières rencontres, la direction castraise décide de bousculer un peu son staff et d’y installer Pierre-Henry Broncan en tant qu'entraîneur principal. Après ça, le Castres Olympique remporte 12 rencontres pour n’en perdre que 4.
Les Tarnais finiront même en beauté, étrillant le RC Toulon au cours de la dernière journée sur le score de 46 à 24. Une belle performance dans une rencontre sous tension et face à un concurrent direct qui aura aussi permis à Benjamin Urdapilleta de devenir sur le fil le meilleur réalisateur de la phase régulière de Top 14 2020/2021. Même si ce parcours semble avoir un amer goût de déception, les Castrais semblent être heureux de leur parcours. C’est en tout cas ce qu’exprime Anthony Jelonch à Rugbyrama : “On est parti d'un peu trop loin (13e en décembre), mais ce qu'a fait le groupe ce soir, c'est énorme. [...] C'est dommage qu'on ne se qualifie pas, car je pense qu'on aurait pu faire de belles choses en phases finales... Ne pas se qualifier avec 69 pts, ça doit être rare.”
Le bateau agenais coule, peu importe le capitaine du navire
Compliqué d’établir une quelconque comparaison sur l’évolution d’Agen au classement avant ou après l’arrivée d’un nouvel entraîneur. L’équipe du bord de la Garonne reste en effet sur un bilan similaire tout au long de la saison. Avec 0 victoires sur 26 matchs et seulement 2 points au classement, le SUA établit un bien triste record. Terrible pour une équipe auréolée de huit titres de champions de France au cours de son histoire. L’ancien capitaine d’Agen, Antoine Miquel, s’exprimait sur l’attitude irrespectueuse, selon lui, des joueurs agenais. Ceci, après avoir été l’acteur d’une victoire majuscule (59-0) avec son “nouveau” club de Toulouse au Stade Armandie : “C’est triste. Quand je vois l’attitude de certains joueurs sur le terrain, ça me fait chier. J’ai vu certaines choses dès le début. Ça parlait déjà un petit peu. Et puis, dès qu’on a marqué notre premier essai, j’ai eu l’impression qu’ils baissent les bras. Ça m’a fait de la peine. Quand on voit une équipe qui prend 60 points et des gars qui terminent avec le sourire… ”
L\\\'ibère
Ca très bien fonctionné pour Castres. Au delà des attentes même s'ils ne se sont pas qualifiés. Passer de barragiste à 7eme, c'est quand même un beau résultat.
Sent Junian
Changer en cours de saison ! Excellente idée ! Quesada pourrait retrouver Fickou !
PS : et changer en cours de match ?
Manu
ça a marché pour Agen car le SUA a battu des records qui resteront dans les annales (aucune victoire, plus grand nombre de points et d'essais encaissés, plus petit nombre de points et d'essais marqués)
Bravo Régis Sonnes
etutabe
Facile de s'en prendre à l'entraineur quand tu as des joueurs qui n'honorent pas leur contrat de travail. Le problème était qu'il est difficile voire impossible de les virer en prouvant la faute professionnelle grave et que la profondeur du banc ne permettait de toute façon pas leur remplacement. La seule chose à faire était de préparer l'avenir en proD2 et de repartir sur de bonnes bases. Ce que Sonnes me paraît avoir fait. Espérons pour le SUA(LG) qu'il se relèvera de cette année de m...
Manu
C'était un humour mal placé de ma part effectivement car les raisons sont sûrement plus complexes. Je tire ici un peu sur l'ambulance.
Mais en pointant ainsi du doigt Sonnes (qui a cependant une part très importante dans le rendement du collectif toulousain et de son titre de 2019), je faisais référence à la récente déclaration de Narjisi qui était revenu en cours de saison à Agen dans le squad de Sonnes pour repartir aussitôt car il trouvait que Sonnes était trop proche et familier des joueurs agenais pour pouvoir les recadrer.
Cette proximité managériale a été payante à Toulouse mais pas à Agen. Car les contextes n'étaient pas les mêmes. C'est l'erreur d'analyse majeure de Sonnes
CEVEN
A sa décharge, Régis Sonnes est nommé après 9 défaites (1/3 du championnat) et hérite d'un groupe au sein duquel les divergences et inimitiés sont légion.
Qu'il n'ait pas su redresser la barre et mener à bien sa mission est factuel et indéniable
Que les circonstances, un groupe non choisi et miné de l'intérieur devraient aussi être entendues dans "son" échec.
Quant à la sortie de Djalil Narjissi elle semble bien péremptoire.
Condamner R.SONNES et déclarer «Sonnes n'est pas fait pour être numéro 1» est un joli coup de pétoire dans le dos et ne présage en rien de la suite et d'une possible réussite...
Pas très classe
Manu
Effectivement, pas classe (il tire sur l'ambulance) mais je pense que, pour redonner confiance à un groupe déchiré, la méthode Coué a ses limites. Un recadrage mesuré peut permettre de donner une direction à la partie du groupe suffisamment investie. Sonnes n'a pas cherché à marquer de son autorité mais à distribuer de l'optimisme mais il a "pissé" dans un violon percé où chaque corde étai déréglée.
Mon analyse est facile car a posteriori c'est toujours plus simple de dire "il aurait dû faire cela" sans savoir si cela aurait marché.
Je ne sais pas si Narjisi exagère en disant que Sonnes n'a pas le costume d'un n°1. Il a fait de très belles choses en peu de temps aux cotés de Mola. Je suis cependant de ceux qui pensent que si un ancien du club -toujours très proche du SUA- affirme cela c'est qu'il y a une part de vérité. Sonnes était sûrement un peu seul; à Toulouse, il y avait Mola à ses cotés ... mais aussi Lacroix. Ils fonctionnaient de concert en accordant leurs violons. Sonnes n'a peut être pas eu cette chance aux cotés d'un Président du SUA peut-être pas en ligne avec sa méthode.
On ne saura pas mais je persiste à dire que la fumée de Narjisi n'a pas pour seul but de nous enfumer, mais qu'il y a peut être un feu que Sonnes a involontairement attisé.