Longtemps à la table des cadors du Top 14 et de l'Europe, le Racing 92 traverse une période des plus compliquées. Une série de défaites, un fond de jeu aux abonnés absents et un vestiaire en manque de cohésion ont poussé Jacky Lorenzetti à prendre des décisions radicales. « Le Racing vit une période difficile et je souffre avec lui. Ce n’est plus le cas, soyons lucides », a-t-il déclaré en toute franchise pour le Midi Olympique.
L'ombre de Lancaster, "l'erreur" Travers
Il y a deux ans, Lorenzetti avait acté un changement de cycle en propulsant Laurent Travers à la présidence. Une décision qu'il regrette aujourd'hui : « C'était un besoin instinctif, presque de survie. J’ai donc réussi à convaincre Toto, contre son avis je dois l’avouer, de devenir président. C'était ma première erreur. »
Dans la foulée, l'ancien sélectionneur du XV de la Rose, Stuart Lancaster, est arrivé avec des idées bien précises. Mais l'alchimie n'a jamais pris. « Depuis la guerre de Cent Ans, les Anglais sont nos pires amis ou nos meilleurs ennemis, je ne sais pas... Mais ça ne l’a pas fait, quoi. »
Collazo, le pompier de service
Face à l'urgence, Lorenzetti a tranché : Lancaster dehors d'un commun accord, Patrice Collazo en mission commando. Un choix dicté par la nécessité de remettre un peu de "grinta" dans ce groupe en manque de révolte. « Je regardais le match (défaite face à Castres, NDLR.) et il n’y avait plus aucun fond de jeu. C’était une désespérance. On devait réagir pour éviter la catastrophe. »
Collazo n'arrive pas en terrain inconnu. L'ancien pilier a porté les couleurs du Racing avant de s'occuper des Espoirs. « Je vous rappelle qu’il a fait un super boulot à La Rochelle et derrière ça, Ronan O’Gara a mis les pieds dans ses chaussons. » Il devra maintenant redresser un collectif en perte de repères.
« Depuis qu’on a trinqué au Camp Nou avec des coupes de champagne et des nœuds papillons, les gens croient qu’on est des tendres, qu’on va baisser le pantalon pour prendre une fessée à chaque match… Ce n’est pas le cas et on va le montrer. Patrice est un rugueux et c’est ce qu’il nous fallait. »
Un Racing qui se cherche encore
Ce changement brutal sera-t-il suffisant ? Si Collazo est un adepte du combat et de la rigueur, l'état actuel de l'effectif interroge. Et le chantier semble immense. Surtout, la pression est maximale avec une place en phases finales qui s'éloigne dangereusement.
Le Racing 92 n'a plus le choix. Chaque match sera une finale, chaque point comptera double. Collazo va devoir faire parler toute sa science du coaching pour que la formation francilienne remonte au classement. Mais le temps joue contre lui. Première étape : l'emporter à la maison face à Vannes. Et si possible avec le bonus offensif.
Jacky Lorenzetti ne cache pas son exaspération, mais refuse d'abandonner le navire. Ce Racing 92 version Collazo saura-t-il renverser la vapeur et retrouver son rang ? Réponse dans les prochaines semaines, avec une équipe qui devra prouver qu'elle a encore du cœur et des tripes.
Amis à Laporte
C'est fait exprès de mettre la tronche de Farrell en illustration d'article ? Un peu de pudeur que diable !
Jak3192
Et la tête de gondole, faut bien la montrer ! 😄