Publiquement, Paul Alo-Emile a décidé de nommer le mal qui le rong, il s’agit de la dépression. S’il mérite sans aucun doute d’être plus régulièrement traité, le dire reste tabou. Les événements tragiques de ces dernières années, entourant des grands et moins grands noms, donnent lieu à des débats et explications sur divers plateaux et dans de nombreux papiers. Cette semaine, Paul Alo-Emile a évoqué les problèmes psychiques qu’il a connu ces derniers mois. Dans un entretien réalisé avec le Midi Olympique, il déclare : “Je me sentais triste, abattu et vide sans pouvoir vraiment me l’expliquer. En octobre, je suis reparti en Australie avec mon épouse et mes enfants. Cela m’a fait du bien de voir la plage, d’aller pêcher en mer, mais ça n’a rien résolu : ce n’était pas la réponse à mes problèmes. Il y avait donc autre chose que le mal du pays.”
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En fin de saison dernière, il est victime d’une pubalgie qui l'oblige à rester éloigné des terrains. Mais en parallèle, le pilier samoan a également eu cette dépression à gérer. Durant l’entretien, il commente l’auto-censure dont les joueurs peuvent faire preuve dans cette situation :
Dans un vestiaire, tu dois montrer à tes coéquipiers à quel point tu es fort, à quel point ils peuvent s’appuyer sur toi pour gagner… Mais quand mes coéquipiers ont pris connaissance de ma maladie, certains d’entre eux se sont beaucoup ouverts à moi pour évoquer leur vie, leurs doutes, leurs malheurs. Des murs sont brutalement tombés entre nous. C’est pour cela que je veux partager mon histoire. Je veux que les gens se disent : “C’est arrivé à Paul et moi aussi, je ressens de la tristesse, du stress, de la pression. Je vais en parler et me faire aider, comme il l’a fait.”
Capitaine du Stade Français avant son départ, le joueur espère revenir pour le match face aux Lions vendredi 16 décembre à Johannesburg. Toujours très proche des supporters, ce dernier s’était notamment confronté verbalement à eux l’an dernier. Alors que la saison était rude pour le Stade Français, il avait échangé avec des supporters très virulents. Face à eux, il faisait preuve de leadership et défendait ses coéquipiers. Il déclare avoir ressenti sa nomination à la tête du vestiaire “comme une immense fierté, mais aussi comme une très grande responsabilité.” Par la suite, il ajoute qu’il a “essayé d’être à la hauteur”. Désormais, il déclare vouloir rester jusqu’à la fin de son contrat, en 2025.
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AKA
il y a beaucoup de choses taboues au rugby!
Chandelle 72
Son staff a voulu le récompenser ou le motiver en lui donnant le capitanat, ce qui a ajouté à la pression et plutôt aggravé voire peut-être déclenché la dépression.
Le staff du SF, face à la situation de son joueur semble cependant bienveillant, ce qui n'est peut être pas encore le cas partout dans le rugby.
C'est aussi pour ça qu'il faut en parler
Rchyères
Interview très intéressante . Il a l'air de remonter la pente doucement . Espérons que pouvoir rejouer va l'aider
Jacques-Tati-en-EDF
Une des bases d'une équipe de rugby pro de maintenant mais d'avant aussi (et pas pro mais c'est plus simple à gérer) est l'idée que le groupe est d'une certaine façon invincible, fort. Cette pensée est absolument nécessaire quand tu entres sur un terrain, sinon tu ne peux pas jouer, disons que tu te fais basculer rapidement. Ce qu'on appelle intensité sur un terrain vient de cette tension intérieure que les joueurs ont et qui les oblige à éliminer le doute. Mais bien évidemment les personnes qui jouent au rugby ne sont pas comme ça dans la vie. C'est impossible. Les rugbymen ne sont pas des supers héros. Il existe donc un décalage important entre le vécu sportif et la vraie vie des rugbymen, un peu comme les boxeurs qui eux aussi sont souvent frappés de dépression après des carrières ont ont des comportements violents car ils ne retrouvent pas cette sensation de puissance dans le réel.
Et ça au rugby, c'est un vrai problème. Un accompagnement sur la fin de carrière me semble être une vraie solution pour éviter cette maladie. Mais en parler publiquement est déjà un grand pas ! Bravo pour son courage.
Bord de l’aube et glais
Le premier lien qui me vient entre boxe et rugby, ce sont surtout les commotions.
stef7
Le rugbyman est d'abord un homme, donc il peut souffrir de n'importe quel mal, la dépression est un mal terrible, courage à lui pour qu'il s'en sorte.....