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TOP 14 : qui sortira vainqueur d'un championnat à quatre équipes pour le maintien ?
Le maintien se jouera entre quatre équipes cette saison.
Retour sur les chances de maintien en Top 14 de Brive, du Stade Français, d'Oyonnax et d'Agen.

La dernière ligne droite, qui verra quatre équipes vivre sous haute tension jusqu'au 5 mai, a toujours eu un historique fascinant. Les fantasmes, parfois factuels, sont nombreux, et l'agrégat de conjonctures dissociables - dépendant aussi du lieu des rencontres, dont certaines « à huit points » - développe trop souvent des calculs de pacotilles, ne prenant jamais en compte la réalité du terrain. La peur au ventre, les délégations concernées devront donc faire preuve de stabilité, en dédramatisant au maximum la finalité de cette lutte de guerriers cruelle : celle du maintien ou de la descente, dans un championnat fracturé et inégalitaire. Radiographie de ce combat décisif qui commence à se dessiner.

Agen (11e, 32 points), plus de joker et pression absolue

VIDÉO. Top 14 : face à Agen, l'UBB inverse la pression pour s'offrir une fin de saison plus sereineLa carte était pourtant intéressante à jouer. Un match dans la ferveur d'Armandie face à une équipe en pleine descente aux enfers, le tout avec un XV type, laissé dans la quasi intégralité au repos pour le déplacement à Toulon (54-5). Mais ce match brouillon - globalement peu abouti - et cette défaite face à l'Union Bordeaux-Bègles (10-15) met à mal les plans comptables du SUA. Le bloc de deux matches face à des concurrents directs (déplacement à Brive, puis réception d'Oyonnax) sera forcément déterminant. Le groupe de Sella vit bien, est sûr de ses forces. Proposer un gros volume de jeu autour d'une concentration d'hommes forts et de talent, que ce soit Béthune, Erbani ou Fonua devant, McIntyre, Sadie ou Nakosi derrière, pourrait faire pencher l'avantage de leur côté, du moins lors des deux rencontres décisives. Sinon, l'absence de performances à l'extérieur et la friabilité notoire à domicile (5 défaites) seront confirmées, et le Top 14 ne deviendra qu'une utopie. C'est assez difficile à imaginer, mais à la fois fortement crédible, dans la mesure où il s'agira du match de la relance pour Brive, et que l'USO est dans un état de confiance incroyable : voici ce qui représente l'essence même de la contradiction agenaise.

Stade Français (12e, 32 points), un historique à la fois rassuré et inquiet

Top 14 - Stade Français Paris : c'est officiel pour Heyneke MeyerIncapable d'être performant sur une série de plusieurs matches, surtout récemment face à des équipes plus modestes mais transcendées sur quatre-vingt minutes (défaite à domicile face à Agen et à Oyonnax), le Stade Français, qui a opéré quelques ajustements dans son organigramme sportif, joue visiblement à se faire peur. Et va devoir être sans pitié durant cette fin de saison, sous peine de voir les potentiels relégables le doubler. Un séisme, autant économique que sportif, évidemment. D'autant plus que l'équipe parisienne va devoir gérer avec subtilité les échéances européennes, qui arrivent prochainement. Le match face au Racing (28-22), où les coéquipiers de Jules Plisson ont été à un souffle de rafler un bonus défensif qui aurait été mérité pour l'engagement collectif physique, montre tout de même bien que la vraie place du club se trouve en première division. Si elle assure ces matches à domicile (Toulouse, Clermont, et surtout Brive), le maintien sera quasiment en poche. A contrario, un revers à Jean-Bouin et ce, dès ce week-end face à la bande à Mola, renforcera la probabilité, quasi nulle lors de l'ouverture du championnat, d'un passage délicat en barrage face à une équipe de Pro D2.

Top 14 - 21e journée. Racing 92 vs Stade français. Le M+30 du Rugbynistère


Oyonnax (13e, 30 points), mais où s'arrêteront-ils ?

RÉSUMÉ VIDÉO. Top 14 - Vaincre pour survivre, la remontada façon OyonnaxUne remontée, comme une trace de survie inexplicable et inespérée, se dessine formidablement pour le club de l'Ain, qui est en passe de réussir un pari totalement fou. A savoir, combler un vide béant avec les équipes pondéré par un seul maigre succès en début de saison face à Agen (12-10). Les joueurs paraissent enfin en symbiose parfaite, et enchaînent les victoires de prestige, dont deux à l'extérieur (Clermont et Bordeaux), et une de gala face à l'ogre toulonnais. Une victoire qui leur permet de se détacher de cette dernière place fatidique, au détriment des Brivistes. Suffisant pour espérer mieux ? Difficile à dire, car le calendrier est assez accidenté. Là encore, le déplacement à Agen, suivi de la réception de Brive, peut écarter tout suspense et ce, jusqu'au déplacement du 5 mai à Castres. Compte tenu de l'état de forme excédentaire du groupe de Buononato et de son homogénéité (Sykes l'a bien montré face au RCT), l'objectif paraît sensiblement aisée. Tout est une question de confiance, paramètre capital qu'il faudra d'abord tâcher de ne pas effriter à Pau.

Brive (14e, 27 points), une longueur de retard délicate à combler

« C'est dur, très dur ». Les mots de Gaëtan Germain, abattu après la défaite pourtant encourageante à Castres (37-28), résonnent comme une démoralisation révélatrice face au destin peu reluisant du CAB. La remise en question générale et le discours efficace de Godignon, dont les grandes lignes avaient pour thème le défi physique et les fondamentaux, ont eu pour conséquence favorable de relancer une machine enrouée depuis le début de l'exercice. L'engagement héroïque face à Toulon (13-12) le montre. Après cet exploit majuscule, les Coujoux sont retombés, assez inexplicablement, dans leurs travers chaotiques (irrégularité au cours d'un match, imprécisions techniques), ponctués par deux défaites à domicile, face à Pau (16-21) et Clermont (9-11). Le retard avec Agen et le Stade Français à si peu de temps de la fin de la saison régulière les obligera au mieux à passer par un barrage, souvent à géométrie variable. La seule bonne nouvelle ? Ils joueront face à des candidats directs, tous les matchs étant cependant loin des bases d'Amédée-Domenech. Les hommes de Péjoine et Casadeï devront au moins emporter une de ces véritables « finales » et réaliser des calculs qui risquent de leur donner des sueurs glacées. Tant et si bien qu'ils s’arrêteront pour se concentrer sur la seule chose à laquelle ils croient : la vérité du pré. Ce n'est pas foncièrement idiot, mais compte tenu des performances peu abouties ces derniers temps, la tâche s'annonce presque impossible à mener avec succès. Mais peut-être qu'il suffira d'un match, ou même parfois d'une séquence de jeu décisive, pour faire changer la philosophie d'une saison, d'un projet, d'une carrière. Cela représentera un intérêt majeur pour ces dernières semaines de championnat, qui seront sûrement impressionnantes, à la fois magnifiques et terribles.

Top 14 - Le CA Brive écarte Nicolas Godignon de son staff

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  • ced
    100698 points
  • il y a 6 ans

"et l'agrégat de conjonctures dissociables"
respect Pablo, je savais pas qui avait des gars comme toi qui venaient sur ce site

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