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[UCHRONIE] 1967 : la France battue en finale du Mondial par la Nouvelle-Zélande
Les All-Blacks doublent la mise en 1967.
Jusqu’à septembre prochain et la vraie Coupe du monde 2019, découvrez les récits de ces huit Coupes du monde uchroniques…

L’uchronie est un genre littéraire où l’auteur réécrit l’Histoire, où il invente une trame alternative à celle qu’on connaît. L’idée est ici de mêler l'uchronie et le rugby, de faire comme si la première Coupe du Monde avait eu lieu en 1955 - et non en 1987 - puis d'écrire ce qu’auraient pu être ces compétitions en tenant compte des vrais résultats de l’époque.[UCHRONIE] 1963 - Les All Blacks remportent leur première Coupe du monde[UCHRONIE] 1963 - Les All Blacks remportent leur première Coupe du monde

Après de longues négociations, le Board a décidé d’élargir la Coupe du Monde. Le nombre d’équipes passe ainsi de huit à douze nations. Au même titre que la France (non-membre du Board), les quatre nouvelles équipes sont invitées par le Board qui se réserve le droit à chaque nouvelle édition de changer les nations désignées. Ce choix s’effectue en fonction des résultats, le but étant de sélectionner les meilleures équipes.

Pour cette quatrième Coupe du Monde, le Board a décidé d’inviter :

  • La Roumanie qui a prouvé sa valeur en battant déjà deux fois la France (en 1960 et 1962) et en faisant deux fois match nul (1961 et 1963) avec ces mêmes Bleus.
  • Les îles Fidji qui ont réussi l’exploit de battre deux fois l’Australie dans les années 1950 (puis de faire un match nul avec ces Wallabies en 1961) et qui semblent supérieurs à leurs voisins du Pacifique (Tonga et Samoa).
  • Le Canada qui a été visité par les Lions l’année dernière : les locaux ont fait bonne impression en s’inclinant 8-19. Une équipe canadienne — le British Columbia RU — est même parvenue à vaincre les prestigieux visiteurs (8-3).
  • L’Argentine qui a effectué une tournée en Afrique du Sud en 1965 et a battu l’équipe B de l’Afrique du Sud, les Junior Springboks, sur le score de 11-6 prouvant ainsi leur valeur rugbystique.

Quatre poules de trois sont tirées au sort à partir de quatre chapeaux :

  • Les demi-finalistes de la dernière Coupe du Monde sont dans le premier chapeau : Nouvelle-Zélande (tenant), Australie, Afrique du Sud et Angleterre.
  • Les quatre autres dans le deuxième chapeau : France, Irlande, Ecosse, Irlande
  • Les quatre nouvelles équipes dans le dernier chapeau : Argentine, Roumanie, Canada, Fidji
Le tirage au sort a déterminé les quatre poules dont les deux premiers continueront leur route :
- Poule A : Nouvelle-Zélande, Irlande, Canada
- Poule B : Australie, France, Argentine
- Poule C : Afrique du Sud, Ecosse, Roumanie
- Poule D : Angleterre, Galles, Fidji

Le groupe A se déroule en Irlande. Le Canada défend crânement sa chance et limite la casse face aux deux favoris de la poule : 5-22 face à la Nouvelle-Zélande et 3-18 contre l’Irlande. Dans le match au sommet à Lansdowne Road, les All Blacks s’imposent logiquement devant le XV du Trèfle, 15-6.

La France accueille les rencontres du groupe B. L’Argentine souffre pour ses débuts dans la compétition en s’inclinant 6-34 face aux Bleus et 0-39 contre les Springboks. La première place se joue entre Français et Sud-Africains. En juin dernier, les Tricolores ont fait presque jeu égal avec leurs adversaires sur leur sol, en enregistrant deux défaites, une victoire et un nul. Pour les retrouvailles en terre française, les Bleus sortent un grand match à Colombes et terrassent les Springboks, 15-13. Guy Camberabero marque au pied tous les points de son équipe.

Le groupe C se joue en Ecosse et lors du premier match, la Roumanie est toute proche de créer une immense surprise en ne s’inclinant que d’un point face au XV du Chardon (16-17). Pour leur second match, à Murrayfield, les Ecossais se reprennent et triomphent de l’Australie (12-3) comme ils l’avaient déjà fait moins d’un an auparavant. La dernière rencontre oppose Australiens et Roumains au Rugby Park de Kilmarnock. Les Wallabies l’emportent 15-8 et passent en quart-de-finale.

Le match au sommet du groupe D entre l’Angleterre et le Pays de Galles se joue à Twickenham et la Rose prend sa revanche sur les Diables Rouges (qui avaient remporté leur seule rencontre du Tournoi face aux Anglais) sur le score de 9-8. Les Anglais battent ensuite les Fidjiens (24-8) glanant la première place de la poule. Dans le dernier match, les Gallois l’emportent chez eux, à l’Arm’s Park de Cardiff, face aux Fidji (20-11).

Le premier tour de cette Coupe élargie à douze équipes est un vrai succès…hormis les manifestations anti-apartheid qui se multiplient et réclament l’éviction pure et simple des Sud-Africains. Pour la suite de la compétition, il n’y a pas de tirage au sort mais un tableau prédéfini à l’avance en fonction des résultats de la précédente coupe du monde.

Dans le haut du tableau, les All Blacks affrontent les Australiens à Murrayfield et les Sud-Africains se déplacent à Cardiff pour se frotter au Pays de Galles. Comme quelques mois plus tôt pour la Bledisloe Cup, la Nouvelle-Zélande écarte sans coup férir l’Australie sur le score de 21-12. Par contre, les Springboks ont toutes les peines du monde à se défaire des Gallois. Même s’ils n’ont encore jamais battu l’Afrique du Sud, les Diables Rouges jouent crânement leur chance devant un public tout entier acquis à leur cause. Ils ne plient qu’à cinq minutes de la fin de partie, suite à une pénalité de leurs adversaires (16-19).

Dans le bas du tableau, les Ecossais défient les Anglais dans leur temple de Twickenham et comme lors du Tournoi, le XV de la Rose s’impose aisément 23-11. Dans le dernier match, les Bleus triomphent des Irlandais (24-6) dans un Stade Yves-du-Manoir aux anges.

Avant la demi-finale Nouvelle-Zélande – Afrique du Sud jouée à Cardiff, des heurts entre la police et les manifestants anti-apartheid sont à déplorer. La rencontre est à deux doigts d’être reportée. Sur le gazon, le match est âpre et très serré. Les deux équipes sont égalité (9-9) à la fin du temps réglementaire. Au cours de la prolongation, les All Blacks marquent deux essais transformés et s’envolent vers la finale (19-9).

Dans l’autre sommet, Anglais et Français s’affrontent sur le pré mythique de Twickenham. Neuf mois plus tôt, lors du Tournoi, les Bleus avaient gagné chez leurs adversaires (12-16). Pour ce match revanche, le XV de la Rose part fort et mène à la mi-temps (9-0). Mais, peu à peu, grâce à une défense retrouvée, deux pénalités, deux drops de Guy Camberabero et à un essai de Claude Dourthe, la France refait son retard et finit par l’emporter 15-12. Pour la première fois de leur histoire, les Bleus sont en finale de la Coupe du Monde !

La finale se joue le 2 décembre 1967 au stade Lansdowne Road de Dublin entre la France et la Nouvelle-Zélande. Les Bleus n’ont pas battu les All Blacks depuis 1954 et ne partent pas favoris. La première mi-temps est équilibrée (12-11 pour la France à la pause) mais en seconde période, emmenés par un fabuleux Colin Meads, les Océaniens prennent le dessus et s’imposent en toute logique (21-15). Le capitaine all black, Brian Lochore, soulève le trophée : la Nouvelle-Zélande est sacrée pour la deuxième fois consécutive et avec deux titres, elle rejoint l’Afrique du Sud au sommet du rugby mondial.

Palmarès :
1955 : Afrique du Sud
1959 : Afrique du Sud
1963 : Nouvelle-Zélande
1967 : Nouvelle-Zélande

Pour cette dernière, l’avenir au sein du rugby international s’annonce incertain à cause de sa politique d’apartheid. Selon la logique de rotation du Board, la prochaine édition (1971) doit avoir lieu chez les Springbok mais les pressions internationales laissent présager d’énormes difficultés pour cette organisation…

Merci à Doc Geopolitik pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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