Mon histoire a commencé à 5 ans quand mon père m’a amené pour la première fois au Stade Barbe d’Or à Mont-de-Marsan pour voir si le fiston poursuivrait dans la lignée de son papa... et je n’ai jamais coupé depuis. J’ai eu le privilège d’être formé dans un grand club qui est le Stade Montois et d’évoluer avec des grands joueurs tels que Julien Cabannes, Jean Baptiste Dubié ou Yann Brethous pour ne citer que les plus célèbres. J’ai également eu la chance d’avoir d’excellents éducateurs (Didier Courtade, Didier Cabannes) qui m’ont appris à comprendre le rugby. Ce qui me permet de m’épanouir aujourd’hui en tant qu’arbitre.
Par la suite, en Crabos, et conscient de mon niveau et de mes incapacités (autant le dire je faisais parti de l’échelle basse), j’ai passé un an à Tartas puis je suis allé à Saint-Sever en Juniors où j’ai rejoint un entraîneur que j’apprécie énormément, Patrice Dubes. Moi, le talonneur de 5 à 16 ans (oui ça se voit pas à mon physique), je suis passé au centre puis en 9 car j’avais gardé comme aptitude à savoir faire des passes vissées des deux côtés (bon c’est tout ça que j’avais car j’avais deux pieds gauches et une pointe de vitesse très basse). J’ai connu mes premières soirées, mes premières cuites, mes premières filles mais par contre je n’ai pas beaucoup connu la victoire ma première année avec notamment un mémorable 117 à 0 à Saint-Jean de Luz !
En Reichel B : rupture du ligament croisé antérieur du genou droit ! J'ai repris ensuite en réserve (à ma place) où je suis devenu champion côte basque Landes des Réserves Honneur avec une bande de copains. L’année suivante, rupture des ligaments croisés antérieur et postérieur du genou gauche... Je mets donc un terme au calvaire. Autant dire un traumatisme à 22 ans (qui l’est encore aujourd’hui). À 23 ans, je me mets à l’arbitrage après que mon oncle, lui-même ancien arbitre, me pousse à essayer. Petit à petit je passe mes examens et j’obtiens mon examen fédéral pour réaliser cette saison, à 27 ans, ma première saison en Fédérale 3.J’ai la chance d’avoir eu comme coach (et ami) Cyrille Le Gall qui m’a appris toutes les ficelles et a été bienveillant. Je lui dois ma montée en Fédérale 3 car il s’est investi totalement dans son rôle de coach et d’ami. Depuis cette saison, je suis coaché par un grand nom de l’arbitrage : Michel Lamoulie, ancien coach des quatre grands noms de notre arbitrage : Jérôme Garces, Pascal Gauzère, Romain Poite et Mathieu Raynal. Je suis donc dans les meilleures conditions pour essayer de progresser et d’atteindre le maximum de mon potentiel, selon mes possibilités.
Entre temps, l’arbitrage m’a fait mûrir et je me suis ouvert sur le monde alors qu’avant je ne sortais que peu de mes LANDES natales que j’aime tant. En 2015, je suis parti dix jours à Tokyo pour visiter un pays et découvrir une civilisation que j’admire tellement. Les reportages, les livres et l’image que j’en avais me mettaient des étoiles dans les yeux. Je voulais donc constater de mes propres yeux ce qu’il en était.
Le Japon, c’est un curieux peuple où chacun s’applique à réaliser ce qu’il fait à la perfection. Un peuple insulaire qui a longtemps vécu en autarcie jusqu’à l’ère Meïji. C’est un pays que j’admire pour sa façon de concilier le traditionnel avec le moderne. Vous pouvez dénicher un petit temple Shintô au milieu de buildings gigantesques. Malgré l’omniprésence des hautes technologies, les Japonais vivent de façon très codifiée où chaque chose a une signification. J’apprécie la propreté du pays, sa sécurité et le reste dont font preuve les Japonais. Je pourrais en parler des heures (vous l’avez bien compris) et ce pays représente une passion pour moi autant que le rugby.
Revenons au rugby ! En début de saison, mon coach m’a demandé quels étaient mes objectifs personnels à moyen et court terme. Je lui ai juste dit que j’allais retourner au Japon et que mon rêve serait d’arbitrer un jour une rencontre là-bas. Quelle fut ma surprise lorsque à quelques semaines de mon départ à Kyoto, après avoir planifié tout mon voyage, j'ai reçu un message d’un Japonais par mail. Il s’agissait de Monsieur Taïzo Hirabayashi, ancien arbitre World Rugby qui me proposa d’arbitrer deux rencontres durant mon voyage. C’est à ce moment que j’ai réussi à caler ces deux rencontres au milieu de mes visites car il s’agit là d’un arrangement amical et non d’une désignation. Mon coach, en plus d’être un grand de l’arbitrage, m’a apporté la plus belle chose qui puisse être : du bonheur !Le planning était donc celui-là : le 5 Mai, lors du festival de rugby de Kyoto, qui voit s’affronter les deux meilleures universités de la ville, je devais arbitrer au milieu l’équipe 2, niveau balandrade, et à la touche l’équipe 1, niveau Espoir poule 3. Le rugby au Japon est basé sur les universités jusqu’à 22 ans puis dans un championnat corporatif après l’obtention des diplômes. J'ai été surpris par l'avant-match. Comme au judo, ils saluent avant d'entrer sur le terrain et en sortant. Tout le monde chante et le speaker explique les fautes.Les joueurs font la touche sans tricher et marquent les lignes de hors-jeu. Ils ont joué tous les ballons et n'ont tenté aucune pénalité. Il n'y a eu que deux mauls dans la partie. Ça relance, ça court vite, c’est athlétique même si ça manque de taille. Par contre, c'est friable en défense dès le 3e temps de jeu même s'ils se sacrifient sur les premiers plaquages. A la fin du match, tout le monde s’incline, y compris arbitres, devant les directeurs d’université.J’ai donc réalisé mon rêve et je suis heureux de faire partie du rugby car ce sont ces valeurs d’échange et de découverte qui me font aimer mon sport. Le rugby est différent selon l’endroit où on le pratique mais au final les valeurs sont les mêmes partout. J'ai offert quatre maillots de mon club que j'avais achetés avant de partir pour le faire connaître à un an de la Coupe du monde.J’aurais aimé vivre une expérience de joueur à l’étranger comme vous en présentez sur votre site. Trouver un travail et jouer au rugby dans un autre pays. Je n’ai jamais eu le cran de tout plaquer et de quitter ma France et ma ville que j’aime tant. Je suis donc fier d’avoir pu, pendant mes vacances, vivre ce rêve et m’enrichir de cette autre culture.
Par la suite, en Crabos, et conscient de mon niveau et de mes incapacités (autant le dire je faisais parti de l’échelle basse), j’ai passé un an à Tartas puis je suis allé à Saint-Sever en Juniors où j’ai rejoint un entraîneur que j’apprécie énormément, Patrice Dubes. Moi, le talonneur de 5 à 16 ans (oui ça se voit pas à mon physique), je suis passé au centre puis en 9 car j’avais gardé comme aptitude à savoir faire des passes vissées des deux côtés (bon c’est tout ça que j’avais car j’avais deux pieds gauches et une pointe de vitesse très basse). J’ai connu mes premières soirées, mes premières cuites, mes premières filles mais par contre je n’ai pas beaucoup connu la victoire ma première année avec notamment un mémorable 117 à 0 à Saint-Jean de Luz !
En Reichel B : rupture du ligament croisé antérieur du genou droit ! J'ai repris ensuite en réserve (à ma place) où je suis devenu champion côte basque Landes des Réserves Honneur avec une bande de copains. L’année suivante, rupture des ligaments croisés antérieur et postérieur du genou gauche... Je mets donc un terme au calvaire. Autant dire un traumatisme à 22 ans (qui l’est encore aujourd’hui). À 23 ans, je me mets à l’arbitrage après que mon oncle, lui-même ancien arbitre, me pousse à essayer. Petit à petit je passe mes examens et j’obtiens mon examen fédéral pour réaliser cette saison, à 27 ans, ma première saison en Fédérale 3.J’ai la chance d’avoir eu comme coach (et ami) Cyrille Le Gall qui m’a appris toutes les ficelles et a été bienveillant. Je lui dois ma montée en Fédérale 3 car il s’est investi totalement dans son rôle de coach et d’ami. Depuis cette saison, je suis coaché par un grand nom de l’arbitrage : Michel Lamoulie, ancien coach des quatre grands noms de notre arbitrage : Jérôme Garces, Pascal Gauzère, Romain Poite et Mathieu Raynal. Je suis donc dans les meilleures conditions pour essayer de progresser et d’atteindre le maximum de mon potentiel, selon mes possibilités.
Entre temps, l’arbitrage m’a fait mûrir et je me suis ouvert sur le monde alors qu’avant je ne sortais que peu de mes LANDES natales que j’aime tant. En 2015, je suis parti dix jours à Tokyo pour visiter un pays et découvrir une civilisation que j’admire tellement. Les reportages, les livres et l’image que j’en avais me mettaient des étoiles dans les yeux. Je voulais donc constater de mes propres yeux ce qu’il en était.
Le Japon, c’est un curieux peuple où chacun s’applique à réaliser ce qu’il fait à la perfection. Un peuple insulaire qui a longtemps vécu en autarcie jusqu’à l’ère Meïji. C’est un pays que j’admire pour sa façon de concilier le traditionnel avec le moderne. Vous pouvez dénicher un petit temple Shintô au milieu de buildings gigantesques. Malgré l’omniprésence des hautes technologies, les Japonais vivent de façon très codifiée où chaque chose a une signification. J’apprécie la propreté du pays, sa sécurité et le reste dont font preuve les Japonais. Je pourrais en parler des heures (vous l’avez bien compris) et ce pays représente une passion pour moi autant que le rugby.
Revenons au rugby ! En début de saison, mon coach m’a demandé quels étaient mes objectifs personnels à moyen et court terme. Je lui ai juste dit que j’allais retourner au Japon et que mon rêve serait d’arbitrer un jour une rencontre là-bas. Quelle fut ma surprise lorsque à quelques semaines de mon départ à Kyoto, après avoir planifié tout mon voyage, j'ai reçu un message d’un Japonais par mail. Il s’agissait de Monsieur Taïzo Hirabayashi, ancien arbitre World Rugby qui me proposa d’arbitrer deux rencontres durant mon voyage. C’est à ce moment que j’ai réussi à caler ces deux rencontres au milieu de mes visites car il s’agit là d’un arrangement amical et non d’une désignation. Mon coach, en plus d’être un grand de l’arbitrage, m’a apporté la plus belle chose qui puisse être : du bonheur !Le planning était donc celui-là : le 5 Mai, lors du festival de rugby de Kyoto, qui voit s’affronter les deux meilleures universités de la ville, je devais arbitrer au milieu l’équipe 2, niveau balandrade, et à la touche l’équipe 1, niveau Espoir poule 3. Le rugby au Japon est basé sur les universités jusqu’à 22 ans puis dans un championnat corporatif après l’obtention des diplômes. J'ai été surpris par l'avant-match. Comme au judo, ils saluent avant d'entrer sur le terrain et en sortant. Tout le monde chante et le speaker explique les fautes.Les joueurs font la touche sans tricher et marquent les lignes de hors-jeu. Ils ont joué tous les ballons et n'ont tenté aucune pénalité. Il n'y a eu que deux mauls dans la partie. Ça relance, ça court vite, c’est athlétique même si ça manque de taille. Par contre, c'est friable en défense dès le 3e temps de jeu même s'ils se sacrifient sur les premiers plaquages. A la fin du match, tout le monde s’incline, y compris arbitres, devant les directeurs d’université.J’ai donc réalisé mon rêve et je suis heureux de faire partie du rugby car ce sont ces valeurs d’échange et de découverte qui me font aimer mon sport. Le rugby est différent selon l’endroit où on le pratique mais au final les valeurs sont les mêmes partout. J'ai offert quatre maillots de mon club que j'avais achetés avant de partir pour le faire connaître à un an de la Coupe du monde.J’aurais aimé vivre une expérience de joueur à l’étranger comme vous en présentez sur votre site. Trouver un travail et jouer au rugby dans un autre pays. Je n’ai jamais eu le cran de tout plaquer et de quitter ma France et ma ville que j’aime tant. Je suis donc fier d’avoir pu, pendant mes vacances, vivre ce rêve et m’enrichir de cette autre culture.
Patoudemont2
Un très bel article bien écrit qui représente un bon type intelligent et attachant que je conte comme amis.je lui souhaite que du bonheur dans sa vie comme au rugby..
Pat
Maurice Patapon
Très sympa comme article, bravo !
Un vent de fraîcheur qui fait du bien
lelinzhou
- Par la suite, en Crabos, et conscient de mon niveau et de mes incapacités (autant le dire je faisais parti de l’échelle basse)...
- Et comme arbitre ?
- Nippon ni mauvais...