XV de France. Patrice Lagisquet : « Des choses n'ont pas fonctionné dès le début »
XV de France. Patrice Lagisquet fait son mea-culpa.
Alors que la Coupe du monde approche à grand pas, le XV de France ne s'est guère rassuré lors du Tournoi. Patrice Lagisquet revient sur les erreurs commises.
Alors que la Coupe du monde approche à grand pas, le XV de France ne s'est guère rassuré lors du Tournoi des 6 nations en terminant une nouvelle fois à la 4e place. Cette ultime répétition internationale avant l'annonce officielle du groupe puis la série de matchs de préparation, n'a en effet pas permis d'y voir plus clair quant aux joueurs qui seront retenus mais aussi en termes de jeu. Une situation qui inquiète bon nombre d'observateurs et de supporters alors que le staff emmené par Philippe Saint-André a disposé de quatre années pour peaufiner ce groupe en vue du mondial. Un objectif avoué dès la prise de pouvoir de PSA. Sans doute une erreur pour l'un de ses prédécesseurs Bernard Laporte, qui indiquait dans Midi Olympique Magazine qu'un « sélectionneur est d'abord nommé pour gagner les quatre Tournois qui précèdent la Coupe du monde. C'est notre championnat d'Europe du rugby. Si un candidat au poste de sélectionneur venait me voir en me disant qu'il prépare avant tout la Coupe du monde, je lui dirais de rester chez lui. »

Ce n'est cependant pas la seule erreur commise par Saint-André et ses adjoints Yannick Bru et Patrice Lagisquet. Invité spécial de l'émission Rugby & Cie sur Sud Radio, ce mercredi, l'entraîneur adjoint en charge des lignes arrières a évoqué les difficultés liées au management de l'équipe de France en avouant que des choses n'ont pas fonctionné dès le début : « On est arrivés avec plein de choses programmées. On avait beaucoup bossé, sur le papier on avait un projet de jeu un petit peu trop important. » Selon lui, les joueurs, qui venaient d'en terminer avec le mondial en Nouvelle-Zélande, étaient enthousiastes parce qu'ils n'avaient pas eu ça avant. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. « On se prend les pieds dans le tapis contre l'Angleterre avec deux essais en contre et le Tournoi ne se passe pas aussi bien que prévu. » Avec le recul, Lagisquet estime qu'ils auraient dû renouveler l'effectif, « en bout de course », en attaquant dès le début du 6 Nations avec des jeunes joueurs à l'instar de l'Angleterre. « Mais c'était difficile de le faire après une finale ». Dès lors, le staff a perdu du temps en vue du mondial.

Un apprentissage difficile

Avec l'arrivée de jeunes joueurs, et d'une charnière prometteuse composée de Fredéric Michalak et Maxime Machenaud, PSA and cie ont commencé à voir de belles choses sur le terrain. « Fred était en pleine forme. La paire fonctionnait vraiment bien et ce jusqu'en novembre 2012. » A l'orée du Tournoi, tout le monde est enthousiaste, mais le retour à la réalité suite à la défaite à Rome contre l'Italie (23-18) a été très rude. « Ça a été le début de la dégringolade. Un vrai calvaire. On a senti qu'on n'avait pas un groupe solide. On a voulu maintenir la charnière qui n'était plus du tout dans le même état de forme. On ne voulait pas saquer ces demis qui valsent en permanence. » Une nouvelle erreur qui montre bien à quel point on ne s'improvise pas entraîneur d'une sélection nationale et que cela prend du temps. « On se rend compte qu'on a eu un projet ambitieux au départ et que finalement on est revenu petit à petit à des choses plus pragmatiques. Ce qui fonctionne, ce sont des choses simples mais plus maîtrisées. »

Disposer de plus de temps grâce aux stages de préparation a également permis de faire évoluer les choses dans le bon sens. L'ancien technicien du BO avoue avoir été frustré au début de ne pouvoir travailler qu'avec 23 joueurs. Il a d'ailleurs hésité à accepter le poste, lui qui préférait travailler dans la continuité au sein d'un club. Ce qui n'est pas vraiment le cas même à l'heure actuelle avec des joueurs qui rentrent à la maison entre deux matchs. « Quand ils reviennent, ils ont oublié les annonces, ils n'ont plus les repères. Même défensivement, il faut tout reprendre. C'est un éternel recommencement. Tous les sélectionneurs le disent, mais quand on y est confronté, ce n'est pas simple. » Patrice Lagisquet d'indiquer qu'ils ne disposent pas assez de temps pour faire aussi bien ce qui est fait en club. Ce qui peut parfois expliquer que des joueurs talentueux en Top 14 peinent à briller avec les Bleus.

Les joueurs ont peur et besoin d’être rassuré

À cela s'ajoutent la peur du jugement et par ricochet celle de ne plus être appelé. De fait, les internationaux ne se livrent pas de la même manière. « En club, ils savent qu'ils sont là pour une ou deux saisons. Là, on sent qu'il y a un peu de réserve. » Si les « papas » que sont Pascal Papé et Thierry Dusautoir rassurent tout le monde, « l'équipe reste tout de même jeune à ce niveau-là. » Surtout derrière où il manque un joueur entre 50 et 60 sélections pour faire le lien. « Ça marcherait mieux avec un papa au centre ».

Dans un sport comme le rugby où l'affectif tient une place prépondérante, Saint-André et ses adjoints ont tenté « de stabiliser le groupe et de leur faire confiance et on s'est rendu compte que ça ne fonctionnait pas. » Une situation qu'avait vécue Marc Lièvremont avant la Coupe du monde. Il avait fini par trancher dans le vif en prenant un groupe différent. « On est confrontés à ce genre de problème. » Le staff tricolore va-t-il surprendre tout le monde au moment de l'annonce du groupe des 36 pour le mondial ? Pas si sûr. Mais on pourrait tout de même avoir quelques surprises. « J'ai le sentiment que certains joueurs qui ont pu être écartés ont pris conscience de ce qu'on attendait de leur part et sont revenus plus forts. Alors que quand on maintenait certains joueurs en difficulté, ils ne s'en sortaient pas. Ils n'arrivaient pas à progresser. » Face à la pression que leurs ouailles se mettent et celle des médias et des réseaux sociaux à laquelle ils sont très perméables, le staff français va devoir trouver la solution car il n'a plus le droit à l'erreur.

Retrouvez l'intégralité de l'interview sur Sud Radio.

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pourquoi ca marche pour les autres equipes nationales. comme l'irlande, la nouvelle zelande, l'angleterrer, le pays de galles. et la notre c'est du n'importe quoi. a chaque fois le meme refrain de la part des selectionneurs. a quand un changement de la fede et de la ligu. pour mettre l'EDF devant et pas les clubs

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