Vidéo. Les féminines de Charleroi nous prouvent que le rugby n’est pas qu’un sport d’homme

Des escarpins aux crampons boueux, du vernis à ongle aux doigts pansés, les Black Stars de Charleroi ont décidé de casser les codes ! Devant les caméras de l’ASBL de création audiovisuelle Silenzio, ces filles ont tenu à témoigner tout l’amour qu’elles avaient pour leur sport.

Pendant deux minutes, des vestiaires aux terrains, Silenzio nous plonge en immersion dans la séance d’entraînement de ces femmes unies autour d’une seule passion : le rugby. Un court-métrage aux allures de manifeste contre les clichés virils qui parsèment le monde ovale.

Né d’une réflexion sur la place des femmes dans les sports dit masculins. « Ladies », offre un vent de fraîcheur et nous transporte dans un univers rare. À l’abri des caricatures, comme le témoigne Ornella, une des joueuses des Back Stars à l’initiative du projet.

Salut Ornella, Pourquoi avoir fait ce court-métrage ?

Je tiens par cette initative à représenter la force des femmes qui se sont battues pour nos droit et pour notre place sur un terrain de rugby.

D’où te viens cette passion pour le rugby ?

J'ai 27 ans et je joue au rugby depuis deux ans. Le rugby, c’est un peu histoire de famille, j'ai un frère et une soeur qui y jouent depuis des années. Mais je dois dire que ma passion pour ce sport est née à la rencontre de mon équipe. La cohésion d’un groupe et le respect mutuel sont des valeurs que je n'ai su retrouver dans aucune autre discipline. Au delà de ça, à travers son côté complet tant sur plan physique que mental, il me permet d’évacuer toute mon d'énergie lors des matchs et des entrainements et contribue donc à mon bien-être.

Comment le rugby féminin vit-il en Belgique ?

Le rugby en Belgique est en général peu reconnu. Et ne parlons pas du rugby belge féminin... notre pays a pourtant une superbe équipe nationale féminine. Pour tout vous dire je vis en ce moment en Irlande et les personnes avec qui j’en parle ignorent souvent l'existence d'une équipe nationale dans notre plat pays. C’est bien dommage...

Est-ce que globalement tu ressens un manque de considération dû à cette étiquette ancrée et désuette de « sport masculin » ? De quelle manière ?

En tant que fille qui joue au rugby, il est fréquent d'entendre ces stéréotypes du genre « le rugby ce n'est pas un sport de fille », « Le rugby féminin ce n'est pas du rugby », « Toi tu joues au rugby ? mais on ne dirait pas » et j'en passe…

Comment faire pour changer cette vision d’après toi ?

À Charleroi, au début il y avait clairement un manque de considération par rapport aux autres joueurs du club. C'est au fur et à mesure après l’organisation de repas collectifs au sein du club, la participation à des événements etc., que l'équipe féminine a commencé à gagner en reconnaissance. C'est un combat que nous les femmes devont mener chaque jour car nous devons systématiquement nous mettre en avant pour que l'on puisse parler de nous.

On a vu l’étendue du succès de la dernière coupe du monde du monde de rugby féminin en France, qu’est ce que cela t’inspire pour la suite ?

Le fait de voir des femmes d'équipes nationales, connaitre un réel succès et que l'on puisse parler d'elles nous encourage réellement, à faire valoir notre place dans ce sport. Il faut que ça continue. C’est comme le gros rouage d’une mécanique qui ferait tourner tous les autres !

Crédit vidéo : SILENZIO

L’oeuvre sera présentée au grand public pour la première fois au Quai 10, mercredi 8 Mars, à l’occasion de la soirée d’ouverture du festival du film au féminin.