C'est sans doute la décision la plus dure que j'ai dû prendre depuis le début de ma carrière. Mais ce départ est une opportunité pour ma famille et pour moi de la mettre à l'abri financièrement. En Super Rugby, on passe beaucoup de temps éloigné de sa famille (il a trois enfants n.d.l.r) et d'après ce que j'ai entendu, on ne doit pas autant voyager en Europe. Quand on joue en Nouvelle-Zélande, on ne voit pas ses enfants grandir.
Mais justement, que connaît le joueur de notre continent et de Toulouse en particulier? A priori pas grand chose : «Je ne sais même pas qui joue dans l'équipe, si ce n'est Luke McAlister. Je ne lui ai pas parlé directement mais j'ai pu lui envoyer des messages ici et là. Il m'a donné quelques infos sur sa vie à Toulouse, comment il se sent là-bas.» En rejoignant la France, Gear fait en tout cas une croix sur les All Blacks, comme l'a confirmée la liste des joueurs retenus par Steve Hansen pour affronter les Bleus cet été. Pourtant, il n'a pas dit adieu au maillot noir puisqu'il se verrait bien disputer... les JO de 2016 : «Si l'opportunité se présente, je ne la refuserais pas.» Mais Gear pourrait être de retour bien plus tôt... Il s'explique : «J'ai signé pour deux ans mais mon contrat est modulable de façon à ce que je puisse partir au bout d'un an. Ça me donne une chance de revenir un jour au pays.»
En attendant de rejoindre le Stade Toulousain, Gear a une saison de Super Rugby à terminer. Derniers au classement, les Highlanders ne peuvent espérer une présence en phase finale mais l'équipe reste capable de coups d'éclats. Ce week-end, elle n'a fait qu'une bouchée des Auckland Blues, battus 38 à 28. Emmenés par Colin Slade, les Highlanders ont enfin justifié les attentes du début de saison, allant jusqu'à mener 35 à 7 peu après le début de la seconde mi-temps. Hosea Gear en a profité pour marquer son 5e essai de la saison sur une belle action solo où le All Black se défait de plusieurs défenseurs.