Le rugby sénégalais en plein essor
La maison du rugby de Yoff est le symbole de l'essor du rugby sénégalais
Fondée en 2004, la Fédération Sénégalaise de Rugby commence à récolter les fruits de ses engagements. L'équipe nationale rêve du Mondial 2015.
Septembre 2015. Les rugbymen sénégalais se tiennent par les épaules, en ligne. Ensemble, ils font face au Haka des légendaires All Blacks, champions du monde en titre. Vous avez dit utopique ? Détrompez vous puisque les Lions de la Teranga sont à quatre matchs de participer au Mondial anglais... Le Sénégal doit d'abord remporter la Coupe d'Afrique des Nations B qui aura lieu du 10 au 15 juin à Dakar. Les locaux affronteront la Namibie dès les demi-finales. En cas de victoire, les Lions affronteraient le vainqueur du match opposant le Botswana à la Tunisie. Gagner ces deux matchs est le seul moyen pour l'équipe d'accéder à l'édition 2014 de la CAN, niveau A. Le vainqueur de cette compétition, qui compte cette année l'Ouganda, le Kenya, le Zimbabwe et Madagascar, sera l'unique détenteur du ticket africain pour le prochain Mondial. Il existe donc de l'espoir dans les rangs de l'équipe dirigée par Jean-Marc Foucras.

Pour préparer au mieux l'événement, les Lions de la Teranga se sont réunis à la mi-mai pour un stage en Gironde. Dans leurs rangs, des visages pas tout à fait inconnus comme celui de Yogane Corréa, le deuxième-ligne du SC Albi mais aussi celui de Momo Diarra, ailier de Montauban et frère d'Ibrahim, international français du CO. Un autre «frère de» défend les couleurs sénégalaises : Jérémie Fickou, pilier de La Seyne-sur-mer et grand frère de Gaël. L'équipe est principalement composée de joueurs évoluant en Fédérale, comme le capitaine, Steeve Stargos (Saint-Jean d'Angély, F1). Si aujourd'hui le rugby sénégalais est en pleine évolution, ce n'est qu'au prix d'un énorme travail de la Fédération. En 2004, elle entre à la Confédération Africaine de Rugby puis à l'IRB. A l'époque, il n'existait que 4 clubs. Aujourd'hui, le pays en compte 12, avec des sections féminines et juniors.

Le développement du rugby sénégalais passe par la formation. Depuis trois ans, la politique de la Fédération est double. D'abord augmenter le nombre de compétitions, ce qui permettrait de former plus d'éducateurs et d'arbitres. Ensuite créer des écoles de rugby pour faire progresser les joueurs le plus tôt possible. Vingt-cinq à trente écoles ont fleuri dans le pays et la Fédération commence à récolter les fruits de son engagement. Aujourd'hui, 650 seniors masculins, plus 150 féminines de +16 ans et 2500 enfants sont licenciés. La lutte traditionnelle est le sport n°1 du pays : les nouveaux venus ne sont donc pas dépaysés quand on leur parle de contact ou de jeu au sol. Toutes ces avancées ne doivent pas cacher les difficultés rencontrées. La principale est le manque d'infrastructure. L'absence de public empêche l'arrivée de sponsors : le rugby ne survit que grâce à quelques mécènes. Pourtant, il joue un vrai rôle social auprès des jeunes sénégalais, au travers des Maisons du rugby. Anthony Granja, qui a pour mission depuis trois ans de développer le rugby au Sénégal, nous en explique le principe :

On a crée ces maisons du rugby sous l'impulsion du président de la fédération. Ce sont des lieux ouverts 7j/7. Le but est de sortir les jeunes de la rue, en faire des hommes et des femmes. On leur donne des cours de civisme, d'informatique, d'anglais, de secourisme... On trouve des formations professionnelles à ceux qui ont déjà 15 ou 16 ans. Le succès est tel qu'on va pouvoir créer des antennes dans les quartiers défavorisés.

Les enfants de la maison du rugby de Yoff, à Dakar, ont reconstitué à leur manière le coup de pied de Jonny Wilkinson qui avait offert la coupe Webb Ellis à l'Angleterre. «That Kick» est devenu «The African Kick».

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@Nicoalas : bon, ben, je vais mettre un peu plus d'eau alors...

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