En démarrant leur tournoi face aux trois équipes les mieux armées, le squad ibérique n’avait d’autres choix que de faire front et de gagner au moins les deux matchs à domicile. Après avoir disposé de russes valeureux mais indisciplinés, venait donc la Roumanie, adversaire déterminant pour la suite de l’itinéraire. De plus, en cas de victoire ce dimanche, l’équipe espagnole passait pour la première fois devant leurs rivaux au classement World Rugby. La marche en avant se devait de passer sur les adversaires du jour en profitant d’un temps radieux pour dérouler un plan de jeu reposant sur l’entente entre Rubio, habituel demi de mêlée d’Agen décalé en 10, et Gimeno son originel ouvreur positionné à ses côtés avec le numéro 12 dans le dos.Crédit photo : Etienne GAGNON
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Chênes avaient décidé de bousculer d’entrée la formation espagnole en proposant un jeu léché basé sur une conquête dominante. Sous le soleil aveuglant de Madrid, le numéro 10 Vlaicu gère parfaitement l’animation de sa ligne de trois-quarts. Un essai en bout de ligne sur un coup de pied rasant et deux pénalités plus tard, le score est déjà de 0-13 en dix-huit minutes de jeu.Crédit photo : Etienne GAGNON
Loin de s’affoler, les Leones maintiennent leur ligne de conduite et repartent à l’assaut du camp adverse avec un vent soufflant fortement en leur défaveur. Leur défense agressive retrouvée va payer, Vlaicu jusque-là très juste, se fait contrer juste en sortie des 22 mètres, puis est battu à la course par le capitaine et chouchou du public, Fernando Lopez. Le tracteur espagnol a pris l’autoroute et s’en va inscrire un essai qui relance complètement le match en plombant la confiance du maitre à jouer roumain.Crédit photo : Etienne GAGNON
13-7 au changement de côté, désormais avec l’avantage du vent l’Espagne peut se permettre de gagner du terrain en utilisant Linklater et son pied droit. Dès le retour des vestiaires, pression est mise sur le coup d’envoi, la paire Rubio/Gimeno bénéficie d’une libération rapide de la traction avant et transperce la ligne pour reprendre l’avantage 14-7. L’Espagne, pourtant dominée en mêlée et peu à l’aise en touche, campe dans la partie de terrain adverse et multiplie les offensives. Les hommes de Tincu plient mais ne rompent pas. Cependant c’est encore une erreur individuelle qui va les envoyer dans le fossé. À la suite d’une pénalité manquée par Linklater, le jeune numéro 15 adverse ne parvient pas à contrôler le ballon dans son en-but. S’ensuit donc une mêlée et après quelques pick and go dont les avants ont le secret, Lucas Guillaume se fraie un chemin vers l’en-but.Crédit photo : Etienne GAGNON
Le score est alors de 21-13, et la Roumanie n’a pas inscrit le moindre point depuis cinquante minutes. Le moment est donc bien choisi pour récupérer un ballon trainant par là et amorcer une contre-attaque meurtrière de 80 mètres conclue par l’ailier Zaharia. Le buteur touche le poteau et le score reste de 21-18 avec dix minutes restantes. La victoire se joue donc dans les derniers instants, comme face à la Russie, et se conclut par une séquence défensive de plus de trois minutes qui mène à un en-avant roumain.Crédit vidéo :
Les Leones auront donc fait une nouvelle fois de belles frayeurs à leurs nombreux supporters et l’emportent sur un score étriqué. Mais l’essentiel est ailleurs, la victoire était impérative pour continuer à suivre la bonne étoile indiquée par la fédération, à savoir une qualification en Coupe du Monde. Du côté roumain, quelques fans avaient fait le déplacement pour l’occasion (les tapas, la bière et le soleil en prime) et repartent, si non pas avec la victoire, mais avec des sourires et un maillot du match offert par Adrian Ion.
Retour en vidéo sur la victoire de l'Espagne sur la Roumanie lors de la troisième journée du Rugby Europe Championship.
lelinzhou
C'est pas qu j'apprécie beaucoup Georgette Plana, mais j'aime encore moins Franco, alors "Viva España" plutôt qu'"Arriba España"...
Armchair Fan
Ne soyez pas surpris si Gimeno part en France cet été. Il est clairement le plus grand espoir espagnol n'ayant jamais essayé l'aventure de l'autre côté des Pyrénées et malgré son manque statut JIFF il ne peut plus se développer en ligue espagnole, où il est au dessus du lot à 21 ans.
Même s'il a joué ouvreur face à la Géorgie, il est toujours 12 aussi bien avec l'Espagne que dans son club. Son jeu au pied défaillant l'a poussé à jouer centre dès les U20.