VIDÉO. 6 Nations : pourquoi le XV de France a perdu la bataille du jeu au pied face à l’Irlande
Maxime Machenaud derrière le pack du XV de France.
Ce dimanche, en Ecosse, les Bleus devront être plus précis dans leur utilisation du jeu au pied s’ils veulent repartir avec la victoire.

6 nations. France vs Irlande - Le ''coup de sourcil'' de Sexton, Murray explique la fin du match face à la France

Et d’un sublime drop, Jonathan Sexton scella la victoire de l’Irlande sur le XV de France… Comme le symbole d’une rencontre où les Bleus ont perdu la bataille du jeu au pied, et le match, tout simplement. Les hommes de Jacques Brunel étaient pourtant prévenus. Dans le sillage d’une charnière omniprésente, l’Irlande joue avec ses armes. Use de lancements treizistes avec des leurres dans la zone du 10 pour prendre le milieu de terrain. Joue “petit bras” avec les charges du néo-international Bundee Aki, si précieux dans le système mis en place. Et quand la défense est en place, qu’elle ne commet pas de fautes, le jeu au pied devient une arme offensive redoutable. Murray derrière les rucks, Sexton en chandelle… Alors oui, on s’ennuie. Mais ça marche. Et sans avoir l’équipe la plus sexy de la planète rugby, Joe Schmidt permet aux siens d’occuper la 3ème place du classement World Rugby. S’offrant depuis le dernier Mondial, le scalp des Blacks et de l’Angleterre.

Ce qui interpelle, donc, c’est que les Bleus n’ont pas su s’adapter au plan de jeu irlandais, pourtant bien connu.

La charnière Murray - Sexton, et l’atout Rob Kearney

La charnière irlandaise ? Rodée. On l’a dit, la stratégie du XV du Trèfle repose sur les performances des deux hommes, qui ont su maintenir sous pression les Tricolores. Exemple en début de match où dès la 4ème minute de jeu, Sexton - dans ses 22 - envoie une chandelle le long de la ligne de touche. Au duel, Kearney devance Jalibert et dévie le ballon sur Earls, qui poursuivra lui aussi au pied. L’Irlande a avancé de 50 mètres. Où comment sortir de son camp à la perfection. Et quand ce n’est pas Sexton, c’est Murray qui régale de ses par-dessus.

Pas experts dans les airs, Teddy Thomas et Virimi Vakatawa ont été mis en difficulté (13ème ; 32ème) ou mis immédiatement sous pression comme sur ce beau plaquage de Stockdale (5ème). Peu avant le drop, Vakatawa va une nouvelle fois perdre son duel dans les airs (face à Earls) sur une diagonale de Sexton, sans doute par peur d’être sanctionné d’une pénalité. Bref, les Irlandais ont identifié les faiblesses tricolores et appuyé là où ça fait mal. Avec un Rob Kearney pas flamboyant ballon en main mais toujours aussi serein du haut de ses 31 ans et 82 sélections, elle n’a que peu d’équivalents dans le domaine aérien.

Comparaison fâcheuse et retour de Beauxis

Titularisé pour soulager Thomas et Vakatawa, Geoffrey Palis s’en est plutôt bien tiré dans des conditions météorologiques difficiles, qui plus est pour sa première sélection. On peut simplement regretter cet en-avant (23ème) sur un coup de pied offensif judicieux du Castrais… mais finalement mal réalisé.

La charnière Machenaud - Jalibert (puis Belleau) souffre forcément de la comparaison. Derrière un ruck, le n°9 va chercher à taper directement en touche (54ème) plutôt que de remettre la pression sur l’adversaire. Mais se rattrape deux minutes plus tard en mettant en difficulté Kearney sur la même phase de jeu. C’était la première fois que le Racingman était associé au Bordelais, puis au Toulonnais. Un Belleau qui a tapé une belle chandelle à la 69ème… mais où Marco Tauleigne se met à la faute, toujours sur un Kearney décidément omniprésent.

Face à l’Ecosse, Belleau restera d’ailleurs sur le banc. C’est Lionel Beauxis, appelé à la place de Jalibert, qui débutera le match. “On pense que les conditions climatiques ne seront pas très bonnes. On peut penser que sur le début de la partie, son expérience et son jeu au pied peuvent nous aider à soulager l'équipe si la pression est un petit peu forte.” En conférence de presse, Jacques Brunel a expliqué son choix et semble avoir identifié la faiblesse du jeu au pied tricolore face à l’Irlande. Alors, le Lyonnais sera-t-il la solution ?

Côté écossais, la charnière Price - Russell ne pouvait pas être plus opposée à l’association Murray - Sexton, tant les deux joueurs du XV du Chardon (Russell) en tête ont pour philosophie de jouer les ballons à la main. On l’a encore vu face au Pays de Galles, lourde défaite à la clé. Mettront-ils plus d’alternance face à la France ? La titularisation de Greig Laidlaw à la place de Price peut être vue comme un signe. Enfin, rappelons que Stuart Hogg débutera en n°15 : le joueur de Glasgow est lui aussi plus joueur que son homologue irlandais. Pas sûr que le viser soit une bonne idée...

6 Nations 2018 - La composition de L'Ecosse face à la France

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Parce qu'on a un jeu au pied ?

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