Il y a des trajectoires qui forcent le respect. Celle de Mohamed El Khamissy en fait partie. À 33 ans, ce pilier d’origine égyptienne est devenu une figure incontournable du FC Oloron, club de Fédérale 1.
Son histoire, récemment mise en lumière par l’émission Rencontres à XV sur France 3, est un véritable hymne à la résilience et à la passion du rugby. Lui qui a quitté l'Égypte à seulement 16 ans.
Du Caire au Béarn, un voyage initiatique
Arrivé en France en 2009 alors qu'il cherchait à rejoindre l'Angleterre après un passage en Italie, Mohamed découvre le rugby au club de l'Entente Valée de l'Escou. Il rejoindra ensuite Oloron-Sainte-Marie. Il le sait, il revient de loin. Il n'aurait en effet jamais pu rejoindre le continent européen comme le confiait à La République des Pyrénées en 2023.
C’était une mafia organisée, je les ai payés 2 000 euros. Après des mois d’attente, nous sommes partis dans un bateau qui faisait neuf mètres de long pour quatre mètres de large. On était 150 personnes dedans, soit tu passes, soit tu crèves. C’est un coup de chance. Nous avons traversé la Méditerranée jusqu’à Lampedusa.
En parallèle, il embrasse le métier de plombier, jonglant entre chantiers et entraînements avec une détermination sans faille. "Il a dû attendre ses 30 ans pour pouvoir rendre visite à sa famille, dans son pays natal", explique La République des Pyrénées.
Mohamed est bien plus qu’un simple joueur. Il incarne l’âme du club, apportant son expérience et sa bienveillance à ses coéquipiers. Sa double vie de rugbyman et d’artisan témoigne de son engagement total, tant sur le terrain que dans la vie quotidienne.
La quête de la nationalité française
J’ai été convoqué à la préfecture de Bordeaux. J’ai dû répondre à des questions sur l’histoire de France. Je n’ai pas su répondre à certaines questions, apparemment c'étaient les plus importantes. Ils m’ont refusé les papiers par rapport à ça, en disant que je n’étais pas assez intégré.
Malgré son intégration réussie, Mohamed n’a pas encore obtenu la nationalité française, comme l'explique La République des Pyrénées. Une démarche qu’il poursuit avec espoir, soutenu par sa famille, ses amis et toute la communauté rugbystique. Son histoire, relayée par Rencontres à XV, a touché de nombreux cœurs.
Mohamed El Khamissy est la preuve vivante que le rugby est bien plus qu’un sport. C’est une famille, un refuge, un vecteur d’intégration. Son parcours inspire et rappelle que, sur le pré comme dans la vie, c’est l’engagement et le cœur qui font la différence.
potemkine09
Si on faisait le test "d'intégration" aux citoyens français, combien garderait la nationalité après ? Quand on voit la pauvreté des connaissances historique de la majorité, ça écrémerait sérieusement.
Bon courage à lui, bosseur, courageux, intégré, il mérite sa carte d'identité.
Chandelle 72
Très intéressant.
J'ai des doutes sur la connaissance de l'Histoire de France de beaucoup de compatriotes de nationalité français.
Si c'est nécessaire pour être naturalisé d'en connaître des éléments ( j'aimerais bien connaître la teneur des questions...), je pense que la bonne intégration à la société française par le travail, le sport et l'envie de vivre ici devrait être privilégiée
etutabe
Obtenir la nationalité française ? Bon courage mon gars ! Vu la galère qu'a subie l'épouse de mon neveu pour y parvenir (italienne arrivée en France à 18 ans, mariée à un français dit de souche selon le F-RN, une fille et un garçon aujourd'hui de 29 et 23 ans, salariée sans interruption, elle a dû s'y reprendre à plusieurs reprises avant de l'obtenir l'année dernière à l'âge de 52 ans!!!)
Et dire que 99 % de nos concitoyens seraient incapables de répondre aux questions
Jacques-Tati-en-EDF
Bon courage à ce joueur et homme.
Et puis jouer à Oloron, pilier droit, c'est pas rien...