Alexandre Dumoulin, Sofiane Guitoune, Alexandre Flanquart et Rabah Slimani ont deux points communs. Tous ont d'abord été retenus par Philippe Saint-André pour disputer la Coupe du monde 2015. Ils ont ensuite la particularité de faire partie de la même génération. Nés en 1989, comme les internationaux Benjamin Fall, Alexandre Lapandry, Wenceslas Lauret... ou Aristide Barraud. Lui n'a jamais porté le maillot de la « grande » équipe de France ? Ça ne l'empêche pas de vivre du rugby puisqu'il évolue depuis deux saisons du côté de Mogliano, en Italie. Il revient sur son aventure de l'autre côté des Alpes et nous parle de son projet, Street Rugby.
Aristide, le public français te connaît peu, malgré des passages à Massy et au Stade Français. Comment t'es-tu retrouvé en Italie ?
Oui, j'ai été formé à Massy, et j'ai ensuite signé mon premier contrat avec le Stade Français, à 18 ans. C'est pendant cette période que j'ai été sélectionné en équipe de France -18, -19, -20ans et U. À 22 ans, je suis retourné à Massy en Pro D2. À l'issue de cette saison, j'ai eu de nombreuses propositions de clubs français, particulièrement en deuxième division, mais le fait de voir beaucoup d'amis issus de la même formation que moi se retrouver sans contrat en France, mêlé à mon envie de voir autre chose, de relever de nouveaux défis, m'a décidé à tenter l'aventure transalpine.
Justement, comment s'est passée ton intégration là-bas ? Pas trop dur de quitter le circuit pro français ?
L'Eccellenza est la première division italienne, donc j'ai un contrat professionnel. D'ailleurs, les places sont chères : contrairement à la France, le quota d'étrangers par club est strictement limité à 4 joueurs, ce qui rend le recrutement très sélectif. Les étrangers sont quasiment tous néo-zélandais ou sud africains et sont tous passés par leur sélection nationale - de 20ans. Je suis d'ailleurs le seul français de tout le championnat ! C'est sûr que quitter le circuit pro français était un pari risqué, mais en deux ans, je n'ai jamais regretté cette décision. J'ai rencontré des gens formidables, j'ai énormément progressé, j'ai découvert un nouveau rugby qui m'a permis de prendre plus d'envergure. Pour un banlieusard comme moi, débarquer dans une belle petite ville de province italienne, ça fait un choc ! Mais j'ai vite fait l'effort pour apprendre la langue et en quelques semaines, je me surprenais à parler avec les mains. Les bons résultats sur le terrain ont aussi facilité les choses évidemment. Sur les deux saisons passées en Italie, j'ai fini meilleur réalisateur du championnat chaque année, et j'ai été désigné l'année dernière dans les trois MVP de la saison.
Paris avec du rugby freestyle" title="VIDEO. INSOLITE. L'ancien bleuet Aristide Barraud investit les rues de Paris avec du rugby freestyle">
Selon toi, quelle est la grosse différence entre le rugby tricolore et le rugby transalpin, en terme de préparation, au niveau des installations..?
Globalement, l'Eccellenza correspond au niveau d'un milieu de tableau de pro D2 en terme d'installations, de préparation et de niveau de jeu. Le rugby italien est plus fermé, plus stratégique, et basé sur l'épreuve de force, en particulier la mêlée fermée et les un-contre-un. Il est moins technique, moins inventif que le rugby français. Il y a moins d'adaptation et de panache à mon goût, mais c'est du costaud.
Tu t'imagines revenir en France, ou pas du tout ?
C'est certain que je reviendrai en France ! Depuis que je suis en Italie, j'ai des propositions de contrat professionnels, en Pro D2 et de grosses écuries de Fedérale 1. Mais pour le moment je suis totalement investi dans mon projet italien.
La suite, p. 2
Venons-en au projet Street Rugby. Concrètement, d'où t'es venue cette idée, et qu'est-ce qui t'a convaincu de te lancer ?
Depuis que j'ai commencé le rugby, avec mon cousin Bastien Cheval (ex-Massy, jouant actuellement en Fédérale 2 à Clamart), on passe nos week-ends et nos vacances dans les rues de Massy puis de Paris, une balle à la main, à se lancer des défis dans l'espace urbain qu'on utilise comme terrain de jeu. Je suis en parallèle du rugby des études de cinéma par correspondance à la Sorbonne, j'avais donc l'idée depuis longtemps de mettre ces moments en images. J'ai alors soumis l'idée à un autre de mes cousins, qui travaille dans le milieu cinématographique et une amie journaliste. Elle leur a beaucoup plu et on s'est lancé !
Bon, entre nous... Vous avez dû recommencer pas mal de fois certaines prises, non ?
Étonnamment, les scènes les plus dures et impressionnantes, on les a faites en une ou deux prises... On était peut-être plus concentrés ! Celles qui nous ont donnés le plus de fil à retordre, ce sont les petites scènes qu'on inventait sur place, qui comme ça, n'ont l'air de rien. Par exemple, pour la talonnade qui rebondit puis tombe dans la poubelle, on a bien dû refaire la séquence 35 fois ! Le plus dur à gérer, c'était la circulation, les passants, ne pas se faire voir par la police... On a tourné fin juin à Paris, en période maximale du plan vigipirate, on a dû ruser pour sortir un ballon au Louvre ou à la Tour Eiffel, il fallait faire vite et ne pas se rater. Mais globalement, tout s'est bien passé, contrairement à notre adolescence où on a vécu quelques belles courses poursuites avec des agents de la RATP (sourire).
Attention, les Dieux du Rugby te regardent et sont prêts à te juger : peux-tu nous jurer qu'il n'y a pas de fake dans la vidéo ?
L'important pour nous était de faire une vidéo esthétique, divertissante même pour ceux qui ne connaissent pas le rugby, et avant tout de ne rien truquer. Chaque scène était tournée en bi-cam, les changements de vue sur les actions ont uniquement un but esthétique. Pour ceux qui en doute, regardez plusieurs fois la vidéo, au ralenti s'il le faut, ça se voit que rien n'a été truqué. On peut toujours suivre le ballon.
Et maintenant, vous comptez faire de nouvelles vidéos ? Peut-être tourner à l'étranger ?
Notre objectif était de faire découvrir cette discipline, la démocratiser et lancer un mouvement qui amènerait les gens de créer à eux-mêmes des petites vidéos, avec leurs propres défis et gestes techniques dans leur espace urbain ou rural. Ils peuvent d'ailleurs nous les envoyer sur notre page Facebook ou compte Twitter pour qu'on les publie. En ce qui nous concerne, on a une petite idée pour la prochaine vidéo. Un indice ? Elle sera tournée dans une ville italienne (Sourire).
Aristide, le public français te connaît peu, malgré des passages à Massy et au Stade Français. Comment t'es-tu retrouvé en Italie ?
Oui, j'ai été formé à Massy, et j'ai ensuite signé mon premier contrat avec le Stade Français, à 18 ans. C'est pendant cette période que j'ai été sélectionné en équipe de France -18, -19, -20ans et U. À 22 ans, je suis retourné à Massy en Pro D2. À l'issue de cette saison, j'ai eu de nombreuses propositions de clubs français, particulièrement en deuxième division, mais le fait de voir beaucoup d'amis issus de la même formation que moi se retrouver sans contrat en France, mêlé à mon envie de voir autre chose, de relever de nouveaux défis, m'a décidé à tenter l'aventure transalpine.
Justement, comment s'est passée ton intégration là-bas ? Pas trop dur de quitter le circuit pro français ?
L'Eccellenza est la première division italienne, donc j'ai un contrat professionnel. D'ailleurs, les places sont chères : contrairement à la France, le quota d'étrangers par club est strictement limité à 4 joueurs, ce qui rend le recrutement très sélectif. Les étrangers sont quasiment tous néo-zélandais ou sud africains et sont tous passés par leur sélection nationale - de 20ans. Je suis d'ailleurs le seul français de tout le championnat ! C'est sûr que quitter le circuit pro français était un pari risqué, mais en deux ans, je n'ai jamais regretté cette décision. J'ai rencontré des gens formidables, j'ai énormément progressé, j'ai découvert un nouveau rugby qui m'a permis de prendre plus d'envergure. Pour un banlieusard comme moi, débarquer dans une belle petite ville de province italienne, ça fait un choc ! Mais j'ai vite fait l'effort pour apprendre la langue et en quelques semaines, je me surprenais à parler avec les mains. Les bons résultats sur le terrain ont aussi facilité les choses évidemment. Sur les deux saisons passées en Italie, j'ai fini meilleur réalisateur du championnat chaque année, et j'ai été désigné l'année dernière dans les trois MVP de la saison.
Paris avec du rugby freestyle" title="VIDEO. INSOLITE. L'ancien bleuet Aristide Barraud investit les rues de Paris avec du rugby freestyle">
Selon toi, quelle est la grosse différence entre le rugby tricolore et le rugby transalpin, en terme de préparation, au niveau des installations..?
Globalement, l'Eccellenza correspond au niveau d'un milieu de tableau de pro D2 en terme d'installations, de préparation et de niveau de jeu. Le rugby italien est plus fermé, plus stratégique, et basé sur l'épreuve de force, en particulier la mêlée fermée et les un-contre-un. Il est moins technique, moins inventif que le rugby français. Il y a moins d'adaptation et de panache à mon goût, mais c'est du costaud.
Tu t'imagines revenir en France, ou pas du tout ?
C'est certain que je reviendrai en France ! Depuis que je suis en Italie, j'ai des propositions de contrat professionnels, en Pro D2 et de grosses écuries de Fedérale 1. Mais pour le moment je suis totalement investi dans mon projet italien.
La suite, p. 2
Venons-en au projet Street Rugby. Concrètement, d'où t'es venue cette idée, et qu'est-ce qui t'a convaincu de te lancer ?
Depuis que j'ai commencé le rugby, avec mon cousin Bastien Cheval (ex-Massy, jouant actuellement en Fédérale 2 à Clamart), on passe nos week-ends et nos vacances dans les rues de Massy puis de Paris, une balle à la main, à se lancer des défis dans l'espace urbain qu'on utilise comme terrain de jeu. Je suis en parallèle du rugby des études de cinéma par correspondance à la Sorbonne, j'avais donc l'idée depuis longtemps de mettre ces moments en images. J'ai alors soumis l'idée à un autre de mes cousins, qui travaille dans le milieu cinématographique et une amie journaliste. Elle leur a beaucoup plu et on s'est lancé !
Bon, entre nous... Vous avez dû recommencer pas mal de fois certaines prises, non ?
Étonnamment, les scènes les plus dures et impressionnantes, on les a faites en une ou deux prises... On était peut-être plus concentrés ! Celles qui nous ont donnés le plus de fil à retordre, ce sont les petites scènes qu'on inventait sur place, qui comme ça, n'ont l'air de rien. Par exemple, pour la talonnade qui rebondit puis tombe dans la poubelle, on a bien dû refaire la séquence 35 fois ! Le plus dur à gérer, c'était la circulation, les passants, ne pas se faire voir par la police... On a tourné fin juin à Paris, en période maximale du plan vigipirate, on a dû ruser pour sortir un ballon au Louvre ou à la Tour Eiffel, il fallait faire vite et ne pas se rater. Mais globalement, tout s'est bien passé, contrairement à notre adolescence où on a vécu quelques belles courses poursuites avec des agents de la RATP (sourire).
Attention, les Dieux du Rugby te regardent et sont prêts à te juger : peux-tu nous jurer qu'il n'y a pas de fake dans la vidéo ?
L'important pour nous était de faire une vidéo esthétique, divertissante même pour ceux qui ne connaissent pas le rugby, et avant tout de ne rien truquer. Chaque scène était tournée en bi-cam, les changements de vue sur les actions ont uniquement un but esthétique. Pour ceux qui en doute, regardez plusieurs fois la vidéo, au ralenti s'il le faut, ça se voit que rien n'a été truqué. On peut toujours suivre le ballon.
Et maintenant, vous comptez faire de nouvelles vidéos ? Peut-être tourner à l'étranger ?
Notre objectif était de faire découvrir cette discipline, la démocratiser et lancer un mouvement qui amènerait les gens de créer à eux-mêmes des petites vidéos, avec leurs propres défis et gestes techniques dans leur espace urbain ou rural. Ils peuvent d'ailleurs nous les envoyer sur notre page Facebook ou compte Twitter pour qu'on les publie. En ce qui nous concerne, on a une petite idée pour la prochaine vidéo. Un indice ? Elle sera tournée dans une ville italienne (Sourire).
Crédit vidéo : Whateufprod
kepystef
Personnellement je trouve le concepts super intéressent (on a déjà foot, basket, pourquoi pas rugby), certain tirs sont très impressionnant, et le cadre est magnifique.
NicoG
J'espère qu'ils ne voient pas vos commentaires: Les pauvres seraient au bord du suicide.
Ce que je concède cependant c'est la malhonnêteté de ne pas citer notre génie Remi Gaillard. Car même si on est pas footeux, on ne peut que rester admiratif du talent de celui qui anime les rues de Montpellier depuis des années.
Fred98
Bofffff.....Je préfère les drops et pénalités de Juju Cami !! 😉
Pat33600
Sans déconner, faut les enfermer ces deux guignols. Du street rugby... et pourquoi pas du water rugby ? Là au moins, ils risqueraient pas de se faire mal et de prendre le risque de causer des accidents.
sylche
Pas vu le problème des commentaires, j'y ai juste entendu l'expression d'une complicité sympa
Globalement c'est assez rafraîchissant. Même si on a déjà vu des skills plus bluffants
Yves Rogne
Le principe de jouer au ballon dans la rue est connu depuis des lustres : la plupart du temps, le ballon est rond et les acteurs sont nombreux, l'un des plus connus étant un Montpelliérain prénommé Rémi et tant les "skills" que la réalisation technique frisent le professionnalisme...
Ici, le ballon change mais l'idée reste la même mais cela reste amateur, en soi, pourquoi pas. Cependant, la réalisation technique est modeste et les quelques paroles entendues ("Cool", "Bien joué"...) n'apportent rien à la vidéo ce qui est assez désagréable...