VIDEO. Gabriel Lacroix : ''c'était une grave erreur, aujourd'hui je regrette''Néo-retraité forcé, Gabriel Lacroix était cette semaine l'invité du Late Rugby Club pour évoquer la belle saison du Stade Rochelais, mais surtout parler de la fin de sa carrière et de son avenir. L'ancien joueur du XV de France a expliqué cette semaine pour Provale qu'il regrettait de ne pas avoir mis l'accent sur ses études en parallèle du rugby pour préparer l'après-carrière. "Si mon expérience peut permettre à un jeune sur 50 de prendre conscience qu'il a la chance d'être dans un centre de formation, qu'il est accompagné pour pouvoir faire des études et que c'est important de préparer son après-carrière, tant mieux".
🗨️ Gabriel Lacroix : "Si mon expérience peut permettre à un jeune sur 50 de prendre conscience qu'il a la chance d'être dans un centre de formation, qu'il est accompagné pour faire des études et que c'est important de préparer son après-carrière, tant mieux" pic.twitter.com/wxXUQq73tb
— Late Rugby Club (@LateRugbyClub) April 8, 2021
Consultant pour Canal +, l'ancien talonneur désormais coordinateur général de Suresnes en Nationale, Mathieu Blin regrette que le sportif ait le dessus sur la formation. "Le sport n'est pas bien implanté dans le milieu scolaire en France. Comme il n'est pas développé, l'ensemble de la structure pour accompagner le très haut niveau et le scolaire n'est pas vraiment en place." Aussi, certains sportifs se retrouvent démunis à la fin de leur carrière. Qu'elle arrive à 30 ans passé ou bien avant. "On met des jeunes dans un cursus à partir de 16, 17, 18, 19 ans jusqu'à 21, 22 ans. La temporalité du sport ce n'est pas du long terme. Il faut être performant tout de suite, car si vous n'êtes pas bon, c'est quelqu'un d'autre qui prend votre place." Cependant, construire un parcours professionnel, ça prend beaucoup de temps. "Comment on organise ça ? Les centres de formation mettent en place des formations soit qualifiantes, soit diplômantes, mais c'est soit sur des bas niveaux soit pour arranger le planning sportif."Top 14/Pro D2. Classement des centres de formation 2019/2020 : Première historique pour l'UBBMathieu Blin regrette qu'il n'y ait pas une plus grande immersion dans le monde l'entreprise n'est pas mis en place alors que les joueurs du Top 14 à la Fédérale 1 dispose d'assez de temps dans la semaine pour y consacrer au moins une journée ou une demi-journée selon lui. "En plus de ça, en France, on ne valorise pas tout ce qui est métier technique alors que le rugbyman ou la rugbywoman utilise son corps, ses mains. En France, tout ce qui est le BTP, la boulangerie, les CAP, on met ça toujours un peu de côté comme étant une filière pour les derniers. Alors que ce sont tous les métiers qui nous entourent dans le pays. Et beaucoup de rugbymen seraient certainement extrêmement à l'aise pour développer cela." Certes, ce n'est peut-être pas le métier qu'ils feront à la fin de leur carrière, mais cette expérience et cette formation leur serviront à la fin de leur carrière de sportif. "Donc oui, il faut un double projet et que le système le mette à disposition des joueurs."
🗨️ "Le sport n'est pas bien implanté dans le milieu scolaire en France"
Sport de haut niveau et études : un système à réformer ? pic.twitter.com/Ky0ujFvQKd— Late Rugby Club (@LateRugbyClub) April 8, 2021
à l\'aile et bleu !
Le plus regrettable selon moi, c'est le manque de formation des professeurs des écoles et le manque d'animateurs.
Je suis professeur des écoles et passionné de sport. Mais je remarque, sans critiquer qui que ce soit, que la majorité des profs des écoles sont exclusivement littéraires.
Très souvent, les 3heures d'EPS hebdo vont passer à la trappe, car il pleut, car le gymnase est loin, car la terre ça salit, car on est en retard sur le programme de grammaire, car on est confinés, car on a un exercice incendie ...
Il faut revaloriser et équiper massivement les écoles en EPS.
Et surtout, donner les moyens aux écoles de décélérer pour se donner le temps de faire pratiquer le sport aux mômes.
La petite Huguette
On peut dire qu'effectivement, les orientations politiques actuelles ne vont pas dans le sens où "le sport [serait encore mieux] implanté dans le milieu scolaire en France" : y'a qu'à voir ce qui se profile avec le dispositif 2S2C. Merci qui ?
Le Haut Landais
Plusieurs tres bons commentaires, ca fait plaisir.
un point qui sur lequel on a peu insiste et l'importance du sport dans le développement de tout etre humain, d'autant plus dans une société ou utilise notre corps de moins en moins ce pour quoi il a évolué.
les cours de sport ne visent que trop peu au development de l'individu de manière physique bien sur mais aussi moral et mental, ce qu'a démontré le sport de nombreuses fois
pascalbulroland
J'ai connu dans les années 80 les lycées "sport-étude"...mais ces "structures" ont disparues
GrenobloisFAN
sport étude existe toujours, je peux vous le garantir. Mon neveu est en sport étude athlé
pascalbulroland
Ah mais je vous crois, mais qu'elle est la structure éducative..??
C'est toujours des lycées sport étude..?? Ou une autre structure...
CEVEN
Les "sport-étude" n'existent plus ?!
Pour avoir partagé des internats avec ces filières, c'étaient pourtant d'excellents pôles de formation pour conduire un double projet.
Le sport en milieu scolaire (de la primaire au supérieur) a toujours été le parent pauvre du système.
Il suffit de constater le rôle et la légitimité dont bénéficiaient les profs d'EPS en cconseil de classe.
Il y a réellement une révolution des mentalités à opérer....
Un riz savant scie
Mais n'est-ce pas l'école qui est le parent pauvre du système ?
Pour reprendre tes mots, il suffit de constater le rôle et la légitimité dont bénéficient les enseignants dans les structures sportives.
Et le sport-étude existe toujours.
CEVEN
"Mais n'est-ce pas l'école qui est le parent pauvre du système ?"
De manière globale, ou dans ce cas particulier, l'école n'apparaît pas la priorité des priorité en effet.
Merci pour vos précisions, ainsi que celles amenées sur ce sujet par les autres contributeurs
( @GrenobloisFAN , @Louis Risque Sa Mitre, & autres)
pascalbulroland
Comment est organisé ce sport étude , depuis que les lycées ne le pratiquent plus .?
Un riz savant scie
Je ne sais pas à quoi tu fais référence mais il y a deux cas de figures que je connais bien :
- section sportive de haut niveau dans un lycée en partenariat avec les clubs régionaux : les élèves sont intégrés à des classes et suivent un cursus aménagé ;
- section d'étude dans un club professionnel : les élèves bénéficient d'un lieu d'étude spécifique.
pascalbulroland
Merci !
Je connaissais la section sportive de haut niveau dans un lycée en partenariat avec les clubs régionaux, pas l'autre
Je croyais que cela avait disparu sous une autre structure, en fait non
Il n'y a rien au niveau du collège..?? je demande car pour certains sports , ça doit être l'INSEP qui doit former dès le plus jeune âge
Louis Risque Sa Mitre
Bonjour,
Bien sur qu'il existe des sections sportives au collège, tout comme au lycée.
C'est le même principe que pour les arts (musique par ex.). On parle de CHA (Classe à Horaire Aménagé). Et ce n'est pas forcement reservé aux meilleurs joueurs puisque la partie scolaire est déterminante.
Après les clubs pro ont souvent un collège ou un lycée avec horaires aménagés de référence. Si je prend l'exemple de l’académie de Poitiers et du Stade Rochelais, il y a plusieurs collèges et lycées avec des horaires aménagés rugby mais le lycée qui concentre les éléments les plus prometteurs (et scolairement apte à suivre au lycée général et techno) est St Exupéry (lycée public, à 2 pas du stade).
pascalbulroland
Merci de m'avoir éclairé sur le sujet !
Un riz savant scie
On peut aussi citer le lycée Lakanal qui est le plus ancien sport-études de France je crois.
A Dijon aussi sauf erreur.
pascalbulroland
En Belgique, ils ont encore ces structures qui commencent au collège et se prolongent au lycée...
Ce qui parait mieux que nos lycées "sport-étude" car une carrière débute très tôt selon le sport pratiqué...je pense aux sports olympiques comme la gymnastique par ex
De plus, comme l'a bien écrit @ Team Viscère , on pousse les jeunes vers des filières courtes ( BTS max) car au rugby, tu peux devenir pro dès 18 ans, et là ,tes études deviennent secondaires...
Dire à un jeune issu du milieu ouvrier par exemple de choisir entre un salaire de pro qui dépassera celui des ses deux parents ou continuer ses études, le choix est à la fois social et financier, et c'est souvent l'opportunité financière qui guide le choix du jeune...
RAYZORX09
C’est clair qu’en France tu dois très souvent faire un choix entre études et sport de très haut niveau.
Le rythme scolaire est très important (en volume horaires), ce qui oblige à pratiquer sur le peu de temps libre dont on dispose.
Il est vrai qu’il est possible de bénéficier d’aménagements, notamment à la fac (moins de TD à rendre, validation d’une année sur deux ans, obtention des cours à l’avance pour aller s’entraîner), mais j’ai remarqué, que si vous souhaitez réaliser des études sélectives et assez longues (au moins Master 2), c’est impossible de bénéficier de telles mesures et d’avoir réellement le niveau de ceux qui enchaînent les 5 années de suite. Le diplôme obtenu a clairement moins de valeur.
Nombre de clubs pros ont des partenariats avec des organismes de formation, c’est selon moi le meilleur compromis pour disposer un bagage suffisant pour le post rugby. La plupart des joueurs de nos jours (nés-professionnels) ont pas plus d’un niveau BAC ou BTS (et encore). alors qu’il y quelques années ils étaient plutôt nombreux à avoir suivi des formations plus diplômantes.
Plus ça avance, et plus les joueurs de rugby se rapprochent des footeux à ce niveau, ils misent tout sur le rugby et ne pensent pas à l’après ou au fait qu’ils peuvent se blesser ou ne finalement pas atteindre les objectifs escomptés.