Ce week-end se tenait la première étape du World Rugby Sevens Series 2021 à Vancouver. Étape remportée par les Blitzboks face au Kenya du côté des hommes, tandis que la Grande-Bretagne a surclassé le tournoi féminin. Ce tournoi a été marqué par une finale 100 % africaine pour seulement la deuxième fois de l’histoire, et par Angelo Davids, le Sud-Africain a inscrit 10 essais à lui tout seul durant le tournoi. Mais ce ne sont pas les seules sensations du tournoi. L’équipe masculine Jamaïcaine a remporté pour la première fois de son histoire un match sur le circuit World Rugby Sevens Series. Les Crocs se sont imposés face au Chili 10-5, en prolongation de la demi-finale pour la neuvième place. Le directeur technique jamaïcain, Bruce Martin, se disait très fier de son équipe, au micro de la TV Jamaïcaine après la victoire.
Ce n’est pas la première fois que l’équipe masculine de rugby à 7 jamaïcaine réalise un exploit sur la scène internationale. En 2017, « Les Crocs » étaient parvenus à se qualifier à la Coupe du monde de rugby à 7 à San Francisco. Ils étaient ainsi devenus la première équipe des Caraïbes à se qualifier à une Coupe du monde rugby à 7. Ils finiront finalement 24ᵉ et dernier de cette compétition. Malgré tout, le rugby à 7 jamaïcain est en train de devenir un sport populaire dans le pays. Il commence notamment à rivaliser avec l’athlétisme et le foot. Cela en partie grâce aux bonnes performances de l’équipe des Crocs. Le Seven possède son propre championnat à l’intérieur du pays où les différentes équipes s’affrontent lors de tournois les week-ends. Ces formations sont de plus en plus encadrées grâce l’arrivée de bénévoles, kinés ou bien préparateurs physiques. La fédération l’a bien compris : pour avoir une bonne formation, il faut enseigner le rugby le plus tôt possible. C’est pourquoi depuis quelques années le rugby est pratiqué dans les différents établissements scolaires du pays.
En parallèle, l’équipe nationale débloque des moyens plus importants d’année en année pour se préparer aux compétitions internationales. Cela permet de s’entrainer d’une manière qui se rapproche le plus du professionnalisme. De plus, le nouvel entraineur de l’équipe n’est autre que l’ancien joueur fidjien Waisale Serevi. Ce dernier compte 160 matchs avec les Fidji à 7 pour 1 310 points inscrits. Il va permettre aux Crocs de passer un réel cap tactiquement. Le plus dur pour la sélection jamaïcaine est la programmation des rassemblements, le fait est que les joueurs ne sont pas professionnels et ont très souvent un métier à côté. Le président de la fédération voit un bel avenir pour le rugby à 7 jamaïcain. Le pays possède un vivier de joueurs qui sont « naturellement rapides et biens bâtis » d’après lui. Ces qualités qui sont totalement en adéquation avec celles demandées par ce sport. Il espère attirer de plus en plus de sponsors dans les années à venir pour pouvoir structurer réellement le rugby à 7 dans le pays et voir son équipe nationale rivaliser avec les plus grands. Le rugby jamaïcain vient de connaître un nouveau coup d’éclat avec sa première victoire sur le circuit mondial à 7. Cela suffira-t-il pour voir les Crocs progresser et pourquoi pas aller chercher une qualification aux JO de Paris en 2024 ?
Do-go-let
C'est là qu'on voit l'intérêt du rugby à 7 comme vitrine du "Rugby Union". Il est plus facile pour des pays qui n'ont pas une tradition rugby de monter des équipes performantes. Le cas de la Jamaïque peut se rapprocher un peu de celui du Kénya avec une forte présence à haut niveau dans l'athlétisme certes sur des distances différentes mais qui me semblent de toute façon compatible avec les efforts requis dans le rugby à 7.
Après il y aura toujours le débat comme quoi le rugby à 7 ce n'est pas du "vrai rugby" comme le rugby à 15, mais je pense que c'est une étape nécessaire pour que le rugby à 15 se développe dans de nombreux pays, par le biais du développement de clubs et écoles.
SalamAkhi
Le rugby à 7 peut aussi se développer en propre sans forcément devoir relier son attrait à celui du 15 et s'en servir comme rampe de lancement vers le "vrai rugby". De toute façon le 7 constitue pour WR un pis-aller à vocation universelle, un H-N beaucoup plus ouvert à de nouveaux pays, contrairement au 15 qui reste et restera probablement un marché fermé à une dizaine de nations.
Pour ce qui est de la différence Kenya-Jamaïque je ne suis pas d'accord. Les gens sont souvent surpris de voir le gabarit des Kenyans au rugby en s'imaginant que tous les Kenyans ont le profil physique de Kipchoge ... or les fondeurs représentent une minorité même là-bas, ils sont souvent issus de différentes ethnies des haut-plateaux, ce qui n'est pas le cas des rugbymen. Il suffit de comparer les noms, immense majorité de K (Kipchoge, Kipruto, Kipsang, Kipkoech ...) chez les fondeurs, aucun au rugby, où c'est plutôt le O qui revient (Oyoo, Otieno, Oluoch, Oniala ...). Il n'y a pas vraiment d'école de sprint au Kenya mais les profils idoines existent, et ils font généralement du rugby, cf. le Omurwa qui vient de faire sensation avec son 9.77 et qui a commencé par le rugby (bon progression sans doute pas tout à fait naturelle mais quand même).
Do-go-let
Pour les coureurs Kényans, j'avais en mémoire qu'ils avaient eu des bons résultats sur 400m il y a une vingtaine d'années et que c'était plutôt des coureurs avec un physique costaud. Ne me demande pas par contre si c'était des K ou des O, tu m'as laissé KO debout avec ton commentaire 😊
Amis à Laporte
En France, on dit que cela s'arrose. En Jamaïque, cela se fume ???
Oui, oui, je sais... Je sors !
Imanol votre idole
L'occasion pour moi de saluer mon ancien coach Hughton Campbell (qui n'est absolument pas sur ce site) qui avait quitté mon club de l'époque en 2017 pour devenir Manager de Jamaica 7s et qui aujourd'hui fait toujours un travail incroyable en tant que dirigeant.
C'est en allant chercher des joueurs aux origines jamaicaines aux 4 coins du Royaume-Uni qu'il a réussi à faire une équipe crédible en quelques saisons à peine. Et désormais il peut même sélectionner au sein du vivier basé en Jamaïque des joueurs très compétitifs.
Pourvu que ça dure !