Revenga, une ville de 50 000 habitants est l’un des endroits les plus dangereux du Venezuela, le deuxième pays avec le plus fort taux de criminalité au monde. C’est dans cette ville que se situe la grande fabrique de Rhum Santa Teresa, attaquée par des membres du gang la Placita il y a onze ans. Plutôt que d’exécuter ou d’envoyer en prison les deux malfaiteurs dont le chef du gang, qui furent retrouvés par la police, le patron Alberto Vollmer leur proposa de suivre un programme de réinsertion en travaillant dans son entreprise.
Celui qui a pratiqué le rugby en France durant ses études a donc décidé de faire travailler les jeunes coupables pendant trois mois dans la fabrique en échange du gite et du couvert. Ce à quoi il ne s’attendait pas, c’est que le chef du gang lui demande si quatre ou cinq membres du gang pouvaient eux aussi venir travailler dans l’entreprise. Alberto Vollmer accepta, et pas moins de 22 jeunes se présentèrent à la fabrique le lendemain. Honorant sa promesse, le chef d’entreprise leur trouva du travail, et trouva un moyen de gérer cette situation délicate : leur apprendre les valeurs du rugby.
C’est ainsi que ces anciens tueurs à gages et dealers de drogue se retrouvèrent trois mois durant à la montagne, à travailler tout en s’entraînant au rugby. Alberto Vollmer réussit même l’exploit de recruter les trente-six membres d’El Cementerio, la bande rivale de Placita, qui voulaient d’abord profiter de la situation pour tuer leurs ennemis. Après une longue discussion et quelques difficultés préalables, les deux bandes finirent par se réconcilier et se mirent à jouer au rugby ensemble. Elles ont ouvert la voie à six autres gangs qui vinrent se joindre au projet.
Un projet qui n’était pas défini à la base, mais qui s’est fait sur le tas, et se nomme désormais le Projet Alcatraz. Son but est de réinsérer des délinquants, en leur donnant un emploi et en les initiant à la pratique du rugby, tout en assurant une formation rugbystique auprès des plus jeunes. Aujourd’hui, plus de 200 anciens voyous ont effectué la première phase du projet, qui consiste à travailler trois mois à la montagne tout en jouant au rugby, et suivent les deux autres phases : un travail rémunéré au sein de l’entreprise durant deux ans, puis pour certains une réinsertion supervisée dans d’autres secteurs.
Comme vous pourrez le voir dans cette vidéo, les anciens ennemis jurés de gangs sont désormais amis et sont réunis grâce à Santa Teresa. Francisco Maldonado, ancien chef de gang entraine désormais à plein temps des jeunes issus des bidonvilles. Un grand pas en avant pour tenter de les sortir de la criminalité et de la misère.
Crédit vidéo : CelineDownerX
Aujourd'hui, le club Alcatraz, qui fait partie de la fédération vénézuélienne de rugby, est l’un des meilleurs du pays. Il y a une équipe première, une équipe réserve, et même une équipe féminine. Près de 2000 enfants ont été recrutés dans les bidonvilles pour participer à l’école de rugby, et sont entrainés par des joueurs payés par San Teresa pour le faire. Et à Revenga, le nombre d’homicides par an a baissé comme nulle part ailleurs au Venezuela depuis le début du programme, puisqu'il a diminué des trois-quarts…
Celui qui a pratiqué le rugby en France durant ses études a donc décidé de faire travailler les jeunes coupables pendant trois mois dans la fabrique en échange du gite et du couvert. Ce à quoi il ne s’attendait pas, c’est que le chef du gang lui demande si quatre ou cinq membres du gang pouvaient eux aussi venir travailler dans l’entreprise. Alberto Vollmer accepta, et pas moins de 22 jeunes se présentèrent à la fabrique le lendemain. Honorant sa promesse, le chef d’entreprise leur trouva du travail, et trouva un moyen de gérer cette situation délicate : leur apprendre les valeurs du rugby.
C’est ainsi que ces anciens tueurs à gages et dealers de drogue se retrouvèrent trois mois durant à la montagne, à travailler tout en s’entraînant au rugby. Alberto Vollmer réussit même l’exploit de recruter les trente-six membres d’El Cementerio, la bande rivale de Placita, qui voulaient d’abord profiter de la situation pour tuer leurs ennemis. Après une longue discussion et quelques difficultés préalables, les deux bandes finirent par se réconcilier et se mirent à jouer au rugby ensemble. Elles ont ouvert la voie à six autres gangs qui vinrent se joindre au projet.
Un projet qui n’était pas défini à la base, mais qui s’est fait sur le tas, et se nomme désormais le Projet Alcatraz. Son but est de réinsérer des délinquants, en leur donnant un emploi et en les initiant à la pratique du rugby, tout en assurant une formation rugbystique auprès des plus jeunes. Aujourd’hui, plus de 200 anciens voyous ont effectué la première phase du projet, qui consiste à travailler trois mois à la montagne tout en jouant au rugby, et suivent les deux autres phases : un travail rémunéré au sein de l’entreprise durant deux ans, puis pour certains une réinsertion supervisée dans d’autres secteurs.
Comme vous pourrez le voir dans cette vidéo, les anciens ennemis jurés de gangs sont désormais amis et sont réunis grâce à Santa Teresa. Francisco Maldonado, ancien chef de gang entraine désormais à plein temps des jeunes issus des bidonvilles. Un grand pas en avant pour tenter de les sortir de la criminalité et de la misère.
Crédit vidéo : CelineDownerX
Aujourd'hui, le club Alcatraz, qui fait partie de la fédération vénézuélienne de rugby, est l’un des meilleurs du pays. Il y a une équipe première, une équipe réserve, et même une équipe féminine. Près de 2000 enfants ont été recrutés dans les bidonvilles pour participer à l’école de rugby, et sont entrainés par des joueurs payés par San Teresa pour le faire. Et à Revenga, le nombre d’homicides par an a baissé comme nulle part ailleurs au Venezuela depuis le début du programme, puisqu'il a diminué des trois-quarts…
Kadova
C'est un vrai conte de fees, cette histoire. Merci au Rugbynistere de nous offrir des articles plein d'espoir comme celui-ci.
En esperant comme tout le monde que cela donne des idees a d'autres pour que ce genre d'initiative se reproduise dans d'autres villes du pays, et d'ailleurs.
LoloTheHook
Formidable expérience humaine dans ce magnifique pays. Une suggestion : Serge Blanco, d'origine vénézuélienne, serait bien inspiré de mettre sa notoriété au service de ce genre de causes qui grandissent notre sport et participent à sa mondialisation, plutôt que de jouer à la gueguerre avec les autres gros pardessus du rugby franchouillard ! 🙂
The Buccaneer
Bonjour, aimant le rhum, le rugby et la bagarre, j'aimerai postuler pour ce club. Savez vous ou je dois m'adresser?
sylche
Bravo Rugbynistère pour les articles complémentaires.
On sait maintenant où on va envoyer le gang de Millau pour leur apprendre à devenir moins cons
Tarod
Le Venezuela est un pays formidable en ce qui concerne ces expériences collectives pour intégrer des jeunes en difficulté. Il faut rappeler que le taux de criminalité est un des plus élevé au monde, c'est plus dangereux de vivre là bas qu'en Afghanistan!
Depuis 40 ans il existe un programme de formation musicale (El Sistema) qui a littéralement explosé depuis 10ans, il touche des centaines de milliers d'enfants et de jeunes et contribue à la formation de plus de 300 orchestres dans tout le pays. Aujourd'hui leurs musiciens viennent jouer dans les plus grands orchestres du monde et le Simon Bolivar Orchestra joui d'une très grande renommée.
C'est possible de reproduire un tel programme avec le rugby car ce sport promeut des valeurs collectives. Ce serait formidable que d'ici une génération on puisse voir une équipe nationale Vénézuélienne, plus ce sport s'implantera dans de nouveau pays plus il sera pris au sérieux à l'internationale !
MARCFANXV
Pas sur qu'les agresseurs des gars l'ASM aient envie de venir s'y filer sur 1 terrain.........Et puis les Rhumeries de Millau ne sont pas légion !
agenox
Trés belle et trés courageuse initiative de cet homme , en lui souhaitant que son projet réussisse sur le long terme et qu ' il fasse des émules.
HH
"le chef d’entreprise leur trouva du travail, et trouva un moyen de gérer cette situation délicate : leur apprendre les valeurs du rugby."
et s'offrir par la même occasion un débouché pour écouler ses bouteilles de rhum grâce aux troisièmes mi-temps.
En plus d'être philanthrope, il est pas con ce patron.
Donc au Vénézuela, avec le rugby, tous les chemins mènent au rhum....
VivaRCF
Le rugby a prouvé plus d'une fois être un outil de réinsertion formidable, ayant l'avantage d'être à la fois un sport de combat et d'équipe ! Pour ceux que ça intéresse il faut regarder School of Hard Knocks avec Will Greenwood et Scott Quinell aux UK, c'est un "reality show" génial ! À quand quelque chose de grande envergure en France? Je sais qu'il existe quelques programmes mais pas d'ONG qui soit vraiment moteur...
Pikeyboy
Chapeau au directeur de l'usine. C'était pas gagné d'avance.
Je trouve presque un peu miraculeux qu'il y ait du boulot pour tous les délinquants du canton mais tant mieux...