Fait rare dans le rugby ? Un drop… Converti par un pilier ! Théo Turano, 20 ans n’a pas hésité à réaliser son fantasme. Passé par le Rugby Club Marseille Est où il a fait ses débuts en 2006, puis par Provence Rugby en 2012, le solide pilier varois joue désormais avec les Espoirs du RCT. Fort de son expérience au plus haut niveau, le jeune homme a décidé de prendre ses responsabilités en tentant un drop lors d’un match disputé avec la faculté de Toulon. Un choix payant, puisque le geste d’une pureté insolente a fini entre les perches. Face à cette célébrité nouvelle et précipitée, le joueur a accepté de répondre à nos questions.
Crédit : Titouan Décugis
Salut Théo parle nous de ce drop ?
Après un maul en sortie de touche qui a bien avancé, les trois-quarts ont repris l’axe du terrain. Je décide alors de passer derrière le ruck pour alimenter dans le sens du jeu. À ce moment là, mes deux fils se touchent, et je me mets dans l’axe. Je sens une complicité du regard avec mon neuf qui me fait la passe, puis je claque le drop.
C’était prévu depuis longtemps ?
J’en rêvais depuis quelques nuits, quand l’occasion s’est présentée je n’ai pas hésité. Mais je dois avouer que dès l’échauffement, l’idée a commencé à me trotter dans la tête. D’ailleurs les statistiques parlaient pour moi, avec un magnifique 0/10 à quelques minutes du coup d’envoi !
Tu t’es inspiré de qui pour faire preuve d’autant de précision ?
Étant Marseillais, j’avoue que l’OM est ma première source d’inspiration. L'image de leurs nombreux tirs au-dessus des cages m’a aidé dans ma préparation mentale.
Pour un pilier taper un drop, ça procure quel effet ?
Ça m’a presque fait autant bander que de relever une mêlée. Pour une fois, j’ai mis 3 points sur le tableau d’affichage et pas sur la tête du pilier d’en face.
Vous l’avez gagné au moins le match ? D’ailleurs comment se passe votre saison avec la faculté de Toulon ?
Oui je dirais même que mon drop a été décisif, puisque nous avons gagné avec une cinquantaine de points d’écart. On est actuellement premiers de poule et donc qualifiés pour les quarts de finale nationaux de N2.
Qu’est-ce que ça représente pour toi de jouer en universitaire ?
L’universitaire c’est vraiment le retour aux vraies valeurs, on joue avec les collègues sans se prendre la tête et on peut tout tenter sans pression. Cela permet de réaliser nos rêves inavouables. Et puis l’avantage de jouer le jeudi, c’est que la 3e mi-temps peut durer jusqu’au dimanche soir.
Après ce drop et le statut de star de l’équipe, c’est plus facile de choper à la fac' ?
Je préfère le statut de mascotte de l’équipe plutôt que celui de star. Effectivement, je reçois depuis, beaucoup de messages de la gente féminine, mais malheureusement elle finissent toujours par apprendre mon vrai poste et cela nuit à mes chances de conclure. Peut être que cette interview me permettra de passer cette étape.
Tu nous racontes une anecdote sur les soirées rugby à la Fac ?
Désolé, mais ce qui ce passe en soirée universitaire reste en soirée universitaire. Et puis ça aurait plus sa place sur Jacquie et Michel qu’ici !
C’est ton ami et co-équipier Titouan Décugis qui t’as balancé à notre rédaction, tu penses qu’il est secrètement jaloux ou juste admiratif ?
Je pense que c’est un peu des deux. De la jalousie certainement, car il joue 10 et qu’il n’a jamais mis de drop. D’ailleurs, il ne risque pas d’en mettre avant un moment puisqu’il s’est fait les croisés, on pense à lui. Il y a forcément aussi de l’admiration, car l’on ne peut être qu’admiratif devant un tel geste lorsqu’il est réalisé par une personne avec mon physique.
Tu joues pilier en espoirs à Toulon, c’est Wilkinson qui t’as filé des tuyaux ?
Effectivement, j’ai beaucoup observé ses entraînements. Mais c’est avec Xavier Chiocci que nous avons secrètement corrigé nos défauts pour atteindre cette perfection. Maintenant que nous avons pu voir que la technique est au point, j’espère que Xavier aura l’occasion d’en réussir un en finale de coupe du monde.
Tu en as déjà tenté un avec le RCT ?
Pas encore mais aprés celui-là, je suis tiraillé par l’idée de vouloir en réussir un à nouveau et celle de vouloir rester sur mon 100%.
Sur la vidéo, tu es assez proche des poteaux, c’est quoi ton record en terme de distance ?
Je n’ai jamais vraiment testé ma distance maximum, mais quand on voit le tour de cuisse des ouvreurs et la distance d’où ils frappent, je pense que le drop de 100m est largement dans mes cordes, si le ballon tient le choc bien sûr !
Bon, imagine maintenant que tu te retrouves à jouer la finale du championnat de France Espoir avec Toulon. On joue la 80e, vous êtes menés de deux points, t’es dans la même situation sauf qu’Anthony Belleau t’appelle sur l’extérieur. Mais le surnombre ne te semble pas flagrant, tu fais quoi ?
À moins d’avoir pris quelques trop gros coups sur la tête pendant le match, je pense rester très lucide et tenter le petit par-dessus pour moi-même. Non plus sérieusement quand on sait que la dernière finale Espoir s’est jouée aux tirs au but, c’est toujours important de bosser ses skills au pied.
Merci Théo pour ces réponses, tu as un petit message à faire passer ?
Grace à cet interview je voudrais passer un appel à tous les piliers de France pour qu’ils réalisent notre rêve commun et que ce week-end ils n’hésitent pas à tenter un drop en match officiel, #dropcommeunpilier !
charly le vrai
Excellent
casse-piouille
Matthieu Bastareau est décidément une source d'inspiration pour les jeunes espoirs toulonnais
maitrederf
Un jeune pilier plein d'humour... Continue comme ça 😉
mimi12
Sa remarque sur la question des filles m'a beaucoup amusé et m'a fait penser à JDC dans Les Bronzés font du ski !
Montmirail
Hahah j'en rigole encore, interview super sympa merci aux deux!