Dans les rues bondées autour du stade Chichibunomiya, les commerçants vendent des bières et des snacks. Ici pas de hot-dogs ni de frites, mais plutôt des « yaki soba » (nouilles a la plancha) et des « yaki toris » (brochettes de poulet). Il est midi et demi, à mesure que les joueurs s’échauffent, le stade se remplit. Beaucoup de Japonais sont au rendez-vous et il semblerait que tous les « gaijin » (étrangers) de Tokyo le soient également. Si certains supporters sont au soleil, les autres se tiennent au chaud avec les gants et couvertures du pack offert avec le billet d'entrée.
Ici pas de chants de supporter, ni de tambours dans les travées. Heureusement, le spectacle de pom-pom girls divertit le public, dans une ambiance bon enfant. Le rugby est encore jeune au Japon, à des années-lumières des sports les plus populaires tels que le foot US ou le base-ball qui eux, ont leurs clubs de supporters avec leurs fans hystériques et représentent toute l'influence états-unienne sur les sports collectifs nippons.
13h15, le coup d’envoi est donné. On sent tout de suite la maitrise des Néo-zélandais qui enchainent les passes après contact, chisteras et autres gestes d’envergure pour inscrire trois essais en dix minutes. Malgré la fessée qui s’annonce, les supporters, bons joueurs, apprécient le spectacle et applaudissent de bon cœur chaque mouvement des visiteurs.
Pas découragés, lors des rares actions des Sunwolves, ils multiplient même les encouragements en imitant les hurlements du loup. Des loups qui sur le terrain font figure de chiots tant ils semblent asphyxiés. Ballon en main, ils reculent et ne trouvent pas de solution. Souvent, après trois temps de jeu, le demi d’ouverture nippon n’a pas d'autre choix que de rendre le ballon au pied. Pendant ce temps-là, les joueurs de Wellington récitent leur rugby et régalent, pour porter le score à 5-45 à la pause.
Si en tribunes tout le monde compte sur une réaction d’orgueil des rouge et blanc, la tornade néo-zélandaise continue de souffler au retour de vestiaires. Emmenés par les frères Barrett et Savea, les hommes de Chris Boyd redémarrent tambour battant et accentuent leur domination par six nouveaux essais en une demi-heure. Mais cela n’entame toujours pas l'humeur du supporter numéro un des Wolves qui, torse nu, le corps peint, continue de jouer les chauffeurs de salle.
Et ça marche ! La meute sort les crocs et parvient enfin à enchainer les temps de jeu et à remporter des duels pour planter deux essais en fin de match. L’honneur est sauf ! Au coup de sifflet final, les joueurs des deux côtés se félicitent. Les Hurricanes ont fait le job en marquant treize essais, les Wolves ont quant à eux réussi à relever la tête pour dominer les dix dernières minutes du match, face a l'une des meilleures équipes du monde. Disputée dans un profond respect, cette rencontre s’est soldée par une belle communion entre les supporters et les trente acteurs venus les saluer dans un ultime tour de stade.
Pour ce premier match de la saison de Super Rugby, il y a eu du spectacle au Chichibunomiya ! Et si la franchise nippone ne rivalise pas à armes égales face à ce genre d’équipe, elle peut compter sur un public fidèle, enthousiasmant et qui ne lâche rien, même dans la douleur !
Retrouvez le résumé vidéo de la rencontre ci-dessous :
Crédit vidéo : SANZAAR
Merci à Yann Leurent pour son témoignage.
Ahma
J'ai beau être un admirateur des All Blacks , je ne peux pas ne pas m'interroger quant à l'aspect éthique de la démarche : cloner le meilleur joueur du monde ??
quentin2dakar
je crois que je me suis déjà aussi assis à côté de ce supporter japonais... ancien 10 non ? parle pas anglais non plus mais passionné ?
Tony Vairelles
Il parle couramment anglais: ''let's go sunwolves let's go!''. En tout cas rien qu'avec ca il est au dessus de la moyenne nippone!