L'US Montréjeau Gourdan Polignan est le nouveau champion de France de Promotion Honneur en venant à bout de Habas, sous une chaleur de plomb et un final insoutenable. C'est à la suite de prolongations et d'une égalisation en toute fin de match que les Commingeois ont soulevé le bout de bois, devant leurs supporters venus en nombre. Julien Serfs, ailier, arrière et centre du club nous raconte cette finale tant attendue, et le retour en Honneur.
Il se dit que Montréjeau a survolé les débats cette saison ?
Survolé, non. En étant promu cette année en promotion honneur, l'objectif était simplement de se qualifier. En début de saison, nous avons enchaîné 10 victoires d'affilées et c'est à ce moment que nous, joueurs, nous nous sommes dit que ça serait bien de finir premier pour monter en honneur. On a quand même eu un petit passage à vide cet hiver dû à beaucoup de blessures, mais on a tenu jusqu'à la qualification ! On a ensuite perdu en demi-finale Occitanie contre Andorre sur le score de 10 à 9, mais surtout sur un match que l'équipe n'a pas réussi à maîtriser. Au final, la défaite aura fait le plus grand bien. Puis le championnat de France... On a pris les matchs les uns après les autres pour arriver à vous savez quoi... (rires) C'est une aventure humaine incroyable.
Puis je m'étais dit que je ne jouerai pas la finale si l'équipe passe la demi, parce qu'on ne change pas une équipe qui gagne.
Comment est-ce possible, avec les années difficiles qui sont passées ?
C'est sûr qu'il y a 3 ans personne n'aurait cru que le club reviendrait ! Mais c'était clairement pour gagner. Un titre de champion Midi-Pyrénées l'an dernier, le titre Occitanie pour la réserve cette année et enfin le bouclier national ce dimanche, ça paraît irréel. Ça fait trois années exceptionnelles pour le club, grâce notamment à l'état d'esprit qui règne. Pour exemple, l'amitié entre les différentes générations de Montréjeau en est la preuve ! Mais il ne faut surtout pas oublier que le club a beaucoup travaillé pour en arriver là.
La famille Serfs qui ne râte jamais une occasion de se retrouver !
Il me semble que tu ne devais pas jouer ?
Je ne pensais pas jouer en effet... Contre Toulouse Lalande Aucamville, j'ai pris un sacré choc à la mâchoire... J'ai donc été absent pour la demi-finale la semaine d'après. Puis je m'étais dit que je ne jouerai pas la finale si l'équipe passe la demi, parce qu'on ne change pas une équipe qui gagne. D'ailleurs, je l'avais dit à l'entraîneur des arrières : "ne te prends surtout pas la tête pour faire le groupe, il faut garder l'équipe qui a gagné en demi-finale !" Moi, tant que j'étais là pour passer la journée avec eux, ça m'allait très bien. Mais malheureusement, notre petit Loulou s'est blessé suite à un plaquage qui a sauvé le match de la demi-finale. J'étais très triste pour lui parce qu'il avait participé à la victoire avec en plus un bel essai à la clé.
Jeunes et joueurs ensemble (crédit photo : Justine Cambours)
Raconte-nous la finale ?
Quelle journée ! Quand nous sommes arrivés au stade de Nay, la haie d'honneur à la sortie du bus m'a donné des frissons et beaucoup d'émotions. C'est des choses qu'on ne vit pas tous les jours, des gens qui viennent juste pour vous, pour le club. Ensuite, à la sortie des vestiaires pour l'échauffement, c'était hallucinant de voir tout ce rouge et noir dans les tribunes et au bord du terrain. On entendait que nos supporters, c'était fabuleux ! Puis vint le match, prolongations... et sifflet finale ! Champion de France ! Je suis tombé sur les deux genoux, dans les bras des joueurs, à enlacer les supporters. C'était magnifique, et toutes ces larmes de joie. Mais c'est au moment de soulever le bouclier avec les supporters, devant le podium, que tu te rends compte que tu es réellement champion de France...
Tu as eu deux heureux évènements donc ?
Oui ! Ça a été une semaine plus que fabuleuse pour moi... Mon fils est né le mardi 18 juin et quelques jours après, le 23 juin, je deviens champion de France Promotion Honneur. Ce sera une des plus belles semaines de ma vie et un souvenir gravé à jamais durant ce mois de juin. Quel bonheur...
La joie au moment de toucher ce bout de bois (Crédit photo : Justine Cambours)
La saison prochaine, le club va-t-il se renforcer ?
C'est compliqué de se projeter dans la prochaine saison mais il est vrai que quelques joueurs du club voisin et ami, de Lannemezan, vont rejoindre le club pour évoluer en honneur. Outre le projet sportif, ils viennent par affinités pour jouer avec un groupe sain où ils connaissent déjà beaucoup de monde ! En attendant, on fait des barbecues tous les soirs avec le bouclier. D'ailleurs, je dois y aller !
batelier
Bon barbeuk