l y a un peu moins d'un mois, le Rugbynistère s'est rendu en Savoie pour aller à la rencontre d'Antoine Nicoud, manager général du SOC Rugby et entraîneur en charge des lignes arrières depuis cette année. On ne peut pas dire qu'on était venu au bon moment. Après un bon début de saison, les Savoyards ont concédé deux défaites consécutives à Suresnes le 25 septembre (25-23) et à Beaune le 6 octobre (13-9). Autant dire qu'Antoine Nicoud était bien remonté avec ses joueurs sur le terrain. Mais le soleil de Chambéry est venu adoucir les mœurs et surtout délier les langues.
Nicoud est un entraîneur qui a du vécu. L’ancien demi-de-mêlée du CS Bourgoin-Jallieu (1999-2000), du FC Grenoble (2002-05, Top 16), de Béziers (Pro D2, 2005-07) et de Lyon (2007-11) est resté dans ce dernier club pour entraîner les espoirs où il a notamment connu un certain Pierre-Louis Barassi. Il a aussi été entraîneur de l'équipe de France des moins de 18 ans pendant trois ans, et cinq saisons à Villeurbanne. Un CV pour le moins bien rempli pour un jeune entraîneur de 40 ans, qui va continuer à se garnir avec ce nouveau projet à Chambéry, en Fédérale 1.
Et si Antoine Nicoud a accepté de poser bagages là-bas, c'est aussi parce que c'est un enfant du coin. « Je suis né à Chambéry, cela a été forcément une source de motivation pour venir ici, avoue-t-il. Mais c'est surtout le projet du club qui m'a séduit. Celui de se rapprocher des équipes qui jouent vraiment la montée en Pro D2. La construction d'un nouveau stade, les structures, l'idée de remettre le club à flot m'a poussé aussi à m'installer ici. »
La jeunesse française en avant
Dès son arrivée, un gros turnover a lieu au niveau du recrutement. Un turnover « subi » comme il le qualifie. Souvent pour la bonne cause avec notamment les départs de Jérôme Rey à Grenoble et Aurélien Azar à Carcassone, tous deux en Pro D2. En revanche pour le talonneur Quentin Garcia et l'ailier Sofian Khlouchi, il s'agit davantage d'arrêts de carrière. « On a donc très vite réfléchi sur le projet qu'on voulait mettre en place sur du moyen terme et on s'est vite tourné vers l'idée de faire confiance à de jeunes joueurs français. »
Cette année, le SOC a notamment recruté les talonneurs Alexandre Savonnet (22 ans, Grenoble) et Arthur Helmich (21 ans, LOU), les piliers Florent Lorenzon (22 ans, Carcassonne), Djordan Belle (21 ans, Valence-Romans) ou encore Ralph Poo Njike (24 ans, Lavaur), le deuxième ligne Cédric Thouchkaieff (22 ans, Stade Nantais), l'ailier ou trois-quarts Hugo Alonso (25 ans, Rodez et international espagnol), le centre Matthias Giovale (21 ans, Valence-Romans) ou encore Maxime Fucina au poste d'arrière (22 ans, Aurillac).
Autant de jeunesse qui vient déjà se rajouter à certains Savoyards qui sont restés fidèles au club comme le jeune Lucas Cousin (23 ans, centre), Etienne Quiniou (27 ans, demi de mêlée) ou encore Thomas Hecquet (22 ans, ailier) pour ne citer qu'eux. Une jeunesse affirmée et assumée. « On a essayé de prendre beaucoup de joueurs issus de la région Rhônes-Alpes parce qu'on veut aussi créer une vraie identité dans ce club. Une identité sur laquelle on veut s'appuyer dans les prochaines années, déclare Antoine Nicoud. On veut aussi que ces joueurs gagnent en expérience et qu'au fur et à mesure on progresse et on évolue pour être, dans 2 ou 3 ans, capable de concurrencer les meilleurs. »
Vous l'aurez compris, avec Antoine Nicoud, on peut très vite embrayer sur les objectifs du SOC et sans langue de bois, le manager général du club savoyard avoue ne même pas vouloir entendre parler de maintien. « Le premier objectif c'est de faire mieux que l'année précédente sur la phase régulière, souffle l'entraîneur savoyard. L'année dernière, même sans les points de pénalité que le club a eu, le SOC aurait terminé 5e. Au-delà du plan comptable, on veut surtout travailler sur le contenu. Pas faire de voyage à vide et continuer à progresser. Le vrai objectif est de faire maturer ce groupe pour prouver qu'on a les moyens de nos ambitions. »
Entendre par là qu'Antoine Nicoud, son staff et ses joueurs ne se cachent pas et veulent viser bien plus haut qu'un simple maintien et un challenge Yves-du-Manoir.
Du temps à l'allumage
Mais forcément, avec un nouveau groupe, de nouvelles idées, et un nouveau système mis en place, le SOC n'a pour l'heure pas encore trouvé tous ses repères. En plus, le club savoyard enregistre déjà des blessés de longues durée comme Ben Neiceru, opéré des ligaments croisés, qui reviendra, si tout va bien, en avril. « Il faut qu'on trouve des solutions, tempère Nicoud. Les joueurs font des efforts, se créent des occasions, mais on a encore du mal à concrétiser tous nos temps forts. On a besoin d'être un peu plus dur et agressif. » Ce lourd 34-0 à Dijon, le 20 octobre, a d'ailleurs fait réagir puisqu'après une semaine de pause, ils ont remporté le derby face à Rumily (19-10), le week-end dernier. Il s'agit donc de continuer sur cette voie.
Ce nouveau SOC en « construction », comme aime le dire le manager général, jouera ce vendredi son premier match télévisé sur la chaîne l'équipe, face à Massy, le leader incontesté de cette poule 1. Peut-être un premier vrai test pour les Savoyards en termes de pression et surtout en termes de cohésion de groupe. Pas sûr en tout cas qu'Antoine Nicoud laisse passer la moindre erreur. On l'aura compris avec lui, rien n'est simple... et c'est peut-être ce qu'il fallait dans ce club.
lelinzhou
@Jessica Fiscal
Merci Jessica de nous reparler d'autre chose que de Potes à Goze, Pro D2 et rugby pro on ne parlera jamais assez ici du rugby amateur (quoique de plus en plus la Fédérale 1...).