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La vie du rugby amateur: La troisième mi-temps (La suite)
La vie du rugby amateur: La troisième mi-temps. (La suite)
Honneur
  • Matchs joués
  • Victoires
  • Classement
  • Points marqués
  • Points encaissés
Le superbe texte sur la 3ème mi-temps vous a inspiré. Voici donc la suite... Le rugby qu'on aime !

La vie du rugby amateur : La troisième mi-tempsC’est aujourd’hui lundi, lendemain de rencontre à domicile. Victoire ou défaite ? Qu’importe, le soleil se lèvera toujours à l’est, les retraités seront fidèles à leur premier rendez-vous de la semaine au club house. 10h. A 77 ans, Robert prend son service comme tous les jours depuis toujours. Rien ne l’oblige sinon la passion qui l’a toujours animé. Il va retrouver son siège en haut de la mezzanine un siège qui, avec le temps, s’est moulé aux contours de son arrière train d’ancien pilier. Il va regarder les e-mails, archiver les feuilles de matches, faire les déclarations d’accident, appeler les blessés et les autres, des fois que le téléphone défaillirait à ne pas servir.

Dès l’ouverture de la porte, il comprend … que c’est comme d’habitude … comme tous les lundis … que la 3eme mi-temps a été sévère … que les intellos du comptoir se sont encore lâchés … que ce combat a laissé davantage de traces que celui du terrain. Il bougonne : « les salauds ! Ils sont dégueulasses ! Aucun respect ! Aucune éducation ! » Au moment présent, il n’est pas d’âme à entamer cet ingrat travail de nettoyage et monte rejoindre son bureau, le seul endroit qui a été épargné car la porte est fermée à clé.

10h30. L’heure du café. Jean rejoint Robert, suivi de Michel. Le constat est habituel, les mots sont superflus. Il va falloir se mettre au travail rapidement car avant midi, les parents du petit Maxime de l’école de rugby doivent venir chercher la déclaration d’accident et il est hors de question de leur montrer ce que pourrait devenir leur enfant d’ici quelques années. Jean ramasse l’extincteur qui git au milieu du champ de bataille, se fraie un passage sur le sol collant jonché de débris de verre et de plastiques et le refixe sur son socle. Il faudra le faire recharger. Déjà que l’alarme sonore ne fonctionne plus depuis que les « séniors » ont joué avec ! Allez, au travail ! Le café attendra.

19h. C’est l’heure de la réunion hebdomadaire. La salle est propre mais le sujet viendra inévitablement sur le tapis, et une nouvelle fois la solution ne sera pas trouvée ce soir. On pourrait bien leur interdire le club dimanche prochain, mais ils pourraient se servir de ça pour justifier des mauvais résultats. Et puis on ne peut pas punir tout le monde. On pourrait virer les présumés coupables, mais déjà que l’effectif est juste… On va en parler une nouvelle fois à l’association des joueurs sans trop se faire d’illusions. Il faut pas briser leur sérénité, mais ce qui est sûr c’est qu’un jour ou l’autre on perdra des dirigeants.

3 mois plus tard, un dimanche, 15h45. Le match de la première a commencé il y a peu, qu’un mouvement de foule fait lever la tribune. On s’affole, on crie, on appelle le médecin, la civière. Marcel est allongé dans les gradins, inanimé. Son fils Jérôme est sur le terrain et le jeu continue sans qu’il ne se rende compte du drame qui se joue. A la sono on demande le défibrillateur. Vincent court le chercher pendant que le médecin prodigue les premiers soins. Malheureusement, le défibrillateur ne fonctionnera pas, dégradé qu’il aura été au cours d’une de ces grandioses 3emes mi-temps. Marcel décèdera. Jérôme pleurera tous les jours le départ de son père. Le rugby sera bien loin de son esprit dans les jours qui suivront, surtout lorsqu’il apprendra que le défibrillateur qui lui avait servi de ballon au cours de ce joyeux bordel du dimanche soir aurait pu lui éviter de devenir orphelin à 22 ans. Mais il est trop tard. Ce qui devait arriver s’est produit. Ce n’est pas faute d’avoir averti. Alors pour les amoureux fous de cette 3ème mi-temps qui veulent prolonger au maximum le plaisir du dimanche, pensez que vous êtes peut-être un Jérôme, que votre père est peut-être un Marcel. Si vous tenez à lui, si vous voulez que ce plaisir ne provoque pas un jour un drame, vous savez ce que vous devez faire. N’attendez pas, faites-le !

Merci à Ghislain BERTHELEMY pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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  • Jak3192
    81333 points
  • il y a 7 ans

Triste tribune
Bien écrit
Ya rien de plus à dire
Mais je peux pas m'empecher: la connerie n'a pas de limite mais l'atteint toujours.

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