S'il avait fallu prendre des paris en début de saison, nous n’aurions pas mis une pièce… En septembre, nos coachs nous avait demandé ce qu’on voulait faire. Chacune répondait : "prendre du plaisir à jouer ensemble". En cette fin de saison, le bilan comptable est de 20 matches joués, des milliers de kilomètres parcourus à travers la France, des souvenirs plein la tête, un bouclier (assez lourd) à balader partout cet été, quelques # bien pensés et un groupe de copines qui n’oublieront jamais cette saison !
L’histoire de cette saison a commencé par 20 licences prises en septembre. De nouvelles recrues et le retour d’anciennes ont permis de s’inscrire en Promotion Fédérale 2 féminine. Dans le monde du rugby, quand on dit Fédérale 2, on pense vite aux gros clubs, avec des équipes de joueurs quasi semi-professionnels. Chez les filles, pas du tout ! C’est la dernière division féminine : tous les ans, la division change de nom, ses modalités changent, un vrai bordel !
Cette année, les élus fédéraux avaient décidé qu’il faudrait une équipe réserve (ou u18) à chaque équipe fédérale. C’est un peu comme si vous obligiez une équipe de quatrième série à avoir une équipe réserve alors que tous les weekends, ils ont du mal à être 16 sur la feuille de match. Les idées pour développer le rugby féminin sont encore au stade de l’expérimentation !
A la mi-saison, nous nous sommes hissées à la troisième place du classement. On a commencé doucement à espérer les phases finales, quand un document officiel nous rappelle la réalité : nous n’avons pour l’instant ni équipe cadette, ni équipe réserve. Alors chacune y a mis un peu du sien : annulation des repas en famille, des week-ends en amoureux, des séances de révisions... Le tout, pour ce que vous appelez chez les garçons, « doubler ». Quand il n’y a pas XV, il y aura du 7. Pas facile pour toutes (vous l’aurez deviné, faire faire du seven à des piliers, c’est toujours un peu « drôle » à voir, un peu moins pour elles à jouer), en augmentant le risque de blessure, avec un effectif toujours limite. Le but ? Tout donner pour les copines et avoir le droit d’essayer de se qualifier pour les phases finales : ça n’a pas de prix !
Du coup, on réfléchit souvent à comment recruter, faire plus de com’, être vues sur Facebook et Instagram, quel format proposer pour monter une équipe cadette...Toutes ces réflexions sont teintées d’incertitude. Comment prolonger ce groupe dans le temps ? Les coyotes, ça sera une histoire qui dure !
Crédit photo : Pascal'Ou
Revenons à nos moutons, la Fédérale 2 féminine. Elle comprend 8 poules, constituées par zone géographique. Nous avons hérité de la poule de l’Est. Au sein des poules, il y a de tout. Si bien que les weekends se suivent mais ne se ressemblent pas, tellement la différence est grande entre les équipes. D'un côté, il y a celles qui sont là pour faire de la compétition, ce qui nous apporte des matchs très relevés, comme face aux Gazelles de Dijon. Deux matches de poule qui se soldent par un tableau d’affichage serré (15/10 chez elles, 10/10 chez nous).
D’autres équipes sont là suite aux regroupement des divisions, et les scores sont beaucoup plus larges. Notre plus gros score cette année, c’est un match qui se termine sur un 134-0, ce qui n’est marrant pour aucune des deux équipes. J’ai quelques années de rugby derrière moi, et je n’avais jamais joué un match finissant sur un tel score. Pour tout avouer, j’étais bien contente d’être du côté victorieux.
Petit message aux élus au passage : venez dans les clubs, participez à des déplacements, rendez-vous compte de la réalité du terrain et créez des réformes innovantes pour aider et développer le rugby féminin. On vous accueille chez nous l’année prochaine si vous voulez, pour un Paris / Alsace en bus J. Vous verrez, les retours sont mémorables avec nous ! Les lundis peut-être un peu moins, mais à vous de juger !
En mode phases finales
Fin des matches de poules, 3 514 kilomètres parcourus dans le nord-est de la France, et on y arrive : les coyotes finissent à la deuxième place. Deuxième place synonyme de qualification sportive pour les phases finales. Le rugby féminin, ça reste comme chez les garçons, on joue pour avoir la chance d’être qualifiées, de stresser la semaine avant le match en se demandant si ce sera le dernier de la saison, on aime ces matches à élimination directe, on a envie de pleurer de joie ou de tristesse aux trois coups de sifflet annonçant la fin de la rencontre…
Deux victoires plus tard, on a enfin notre montée (si les règles ne changent pas cet été) en main ! La demi-finale s’est jouée contre Dijon pour une 3ème rencontre cette saison, et c’est sur une courte victoire (6-3), mais un match très engagé, que nous avons accédé à la finale.
Le 21 Mai 2017, c'est la consécration contre l’équipe d’Agen. Un déplacement à notre image, entre nous, détendu, des chansons pendant les pauses, puis une concentration qui se met en place à quelques minutes de l’échauffement. Un peu de taichi, du déverrouillage dans les vestiaires, des rituels puis l’entrée sur le terrain et un match compliqué, mais la victoire est au bout… On est championnes de France !
Alors, ce qui était en début de saison qu’un hashtag est désormais bien plus, on se le répète à longueur de temps, on se l’est hurlé pendant les matches, comme un leitmotiv : #SolidesEtSolidaires, souvent suivi d’un #LaDalle, et pour les troisièmes mi-temps quelques #BisousEtCalins et #TeamManouch !
N’hésitez pas à nous rejoindre sur le pré, et nous suivre sur Facebook @lescoyotesbvc et Instagram ! Et pour venir voir l’ambiance chez nous : notre tournoi déguisé : « l’Ô val masqué » le 27 mai, que nous organisons dans le but de financer nos projets, histoire de voyager encore un peu ensemble...
Crédit photo : Pascal'Ou
ankou
Juste chapeau ! Car pour le bas niveau (sans offenses), faire tout ces km dans la saison (en car ok, je connais quelques clubs qui aimeraient en avoir un), faire le nombre sur la feuille de match (et c'est vraiment pas facile), alors juste bravo !