Le XIII provençal féminin a soulevé le bouclier de DN1. Le RCC XIII masculin celui de Fédérale 1. Ça valait bien une interview croisée !
Bonjour à tous les deux ! Commençons par vous présenter à nos lecteurs en racontant votre parcours rugbystique !
Lauriane GUIGUE : Je suis issue d’une famille de treiziste. Mon père et mon frère sont d’anciens internationaux, et mon frère entraîne actuellement le SOA, champion 2018 d’Elite 1 ! Tombée dans la marmite ovale depuis mes 15 ans, j’ai pu évoluer à tous les postes. J’ai eu la chance de représenter la France lors de deux Coupes du monde, en Australie et Angleterre. Caumontoise d’origine, je n’ai jamais connu d’autre club que le XIII Provençal.
Ange RAMOINO : J’ai commencé à fouler le Stade belle Isle dès l’école de rugby à Caumont. Une carrière de judoka en sport études m’éloigna du ballon ovale, et après le titre du RCC XIII en 2004, j'ai été muté en Alsace pour y exercer mon métier de pompier dans l’armée de l’air. Revenu dans mon village et club de cœur suite à ma mutation, j’avais naturellement envie de rechausser les crampons, et retrouver mes amis. Moi non plus je n’ai connu que le club de Caumont !
XIII Provençal d'un côté, RCC XIII de l'autre : pourquoi vos clubs sont si particuliers ?
Lauriane : La particularité du XIII provençal reste le fait qu’il fut créé pour mettre en avant une équipe féminine qui ne dépende d’aucun club. Trop souvent, l’équipe masculine est privilégiée, et nous avions vraiment ce besoin de liberté. Le club a successivement été géré par des familles (Cagnac, Guigue…), mais aujourd’hui, ce sont certaines joueuses qui gèrent tout le côté administratif, la communication etc…
Ange : Le RCC XIII fêtera ses 100 ans en 2019. Sport emblématique du village, le club fut mis en sommeil il y a quelques années, avant d’être remonté en 2012. Petit à petit, l’effectif s’est étoffé et le village a retrouvé la ferveur bleue et rouge !
Racontez-nous cette saison jusqu'à la finale : vous attendiez-vous à remporter le titre, c'était un objectif ?
Lauriane : Pour ma part, je ne peux pas envisager de débuter une saison sans penser à la victoire finale : cette année, nous étions 2es au championnat, les phases finales s’annonçaient compliquées. Mais depuis deux ans, nous avons une équipe en total renouveau : au fil de la saison, des matchs, des entraînements (et des 3es mi-temps...), nous avons vu se construire un groupe soudé et solidaire. Nous sommes arrivées le jour de la finale en totale confiance en notre effectif. En début de saison il y avait les anciennes, les nouvelles, les « petites » : Aujourd’hui, il n’y a que des championnes !
Ange : Le titre, c’est toujours un objectif, un point de mire. Malgré le jeu parfois défaillant, notre complicité et notre unité nous ont permis de nous imposer face aux équipes plus fortes. Après une première phase franchie avec succès, nous avons rejoint une poule beaucoup plus compétitive. Nous avons même accédé aux 1/8 de finale contre Limoux en Coupe.
Nous avons déjoué les pronostics de fin de saison, car nous n’étions pas favoris. La finale s'est jouée à quelques kilomètres seulement de notre village, à Cavaillon : c'est une journée qui s'est terminée en apothéose, pour clore une saison bien riche : nous avons joué pas moins de 29 matchs cette saison.
Lauriane, tu as un mot à dire sur l'équipe masculine ? Et vice versa ! De manière plus globale, qu'est-ce qui lie les deux entités treizistes du village ?
Lauriane : Nous sommes deux clubs distincts, mais il règne entre nous une solidarité hors-norme. Pour preuve, nombre de joueuses partagent la vie de joueurs du RCC XIII depuis de nombreuses années. Cela rend la situation unique, et rend aussi nos titres respectifs encore plus heureux ! Nous partageons nos vies, le stade les soirs d’entraînement, les apéros, et maintenant nous partageons l’euphorie d’un titre ! Nous sommes toujours là pour encourager les copains, et vice-versa.
Ange : Ma femme Katia est présidente du XIII Provençal, anecdote qui illustre bien le lien qui unit les deux clubs treizistes caumontois. Nous nous connaissons tous et toutes, parfois depuis notre plus tendre enfance. Cette année, j’ai pu voir de jeunes pousses encadrées par Baptiste Faure et mon amie Lauriane prouver que le XIII est encore bien vivant. Je suis plutôt fier d’avoir une équipe féminine qui représente si bien notre sport.
Vous avez chacun une anecdote sur votre saison, l'équipe ou un(e) coéquipier(e) qui pourrait faire rire nos lecteurs ?
Lauriane : Sans hésiter, le côté superstiteux de certaines filles, qui vire à l’obsession : Jessika, notre pilier, a dû regarder la vidéo de la ½ finale afin de voir quels crampons elle portait à ce moment-là, afin d’avoir les même en finale. Baptiste, le coach, se gare toujours au même emplacement lors des matchs à domicile, il y a même eu des concours de jet de mie de pain pour savoir si on allait gagner.
Ange : Ne scrutez pas trop les photos du RCC sorties dans la presse. Systématiquement, une surprise se glisse hors du short de notre talonneur. Réservé aux adultes… Nous pouvons aussi nous targuer de prétendre au titre de champions 2018 de ventriglisse indoor…
Et enfin, dernière question : en une phrase, pourquoi le XIII est mieux que le XV ?
Lauriane : Vous êtes bien le seul à encore oser me poser la question : la puriste que je suis aura du mal à résumer en une phrase les qualités du XIII. En quelques mots, je dirais : Rapide, spectaculaire, bref, le meilleur rugby du monde (et ça, les Australiens l’ont bien compris !)
Ange : Ayant joué au rugby à XV pendant quelque mois en Alsace, je trouve que les phases de conquêtes trop longues, ce qui baisse considérablement le temps de jeu effectif d’un match, rend le XV moins vif et moins spectaculaire.
PIPIOW
bravo les filles et les mecs bien sur aussi
maintenant faut que vous fetiez ca en organisant un match les unes contre les autres
felicitation