Rugby Amateur : les héros d'une équipe ne sont pas toujours ceux que l'ont croit
Rugby Amateur : les héros d'une équipe ne sont pas toujours ceux que l'ont croit. Crédit photo : Sylvain Habib
Les remplaçants, voués à s'asseoir sur le banc, sont les vrais héros. Encore plus en plein hiver... Voici pourquoi il ne faut plus en douter.

Les vrais héros, c'est eux. Personne ou presque ne les remarque. Ils sont encore moins nombreux à chanter leurs exploits dans les tribunes, mais sont pourtant un rouage essentiel dans une équipe de rugby. "Ils", ce sont les remplaçants. Mais pas n'importe lesquels. Pas les impact players, amenés à rentrer rapidement pour faire basculer une rencontre. Pas un blessé de retour à la compétition, ni un habituel titulaire venu s'asseoir sur le banc au nom de la rotation. Ici, on parle de ces joueurs au faible temps de jeu, qui s'assurent chaque dimanche d'avoir pris leur lycra et un plaid, plutôt que de vérifier s'il ne manque pas des crampons sur leurs chaussures.

Mais au fait, t'as joué Jean-Mi' ?

Poser la question, c'est déjà un indice sur l'importance de Jean-Mi' au sein de l'effectif. "Ouais, mais juste cinq minutes," te dit-il un peu peiné dans le bus du retour, sa bière à la main. Pourtant, comme tous les autres, il s'est tapé les deux entraînements de la semaine, et les six heures de route aller/retour. Cinq minutes de jeu, peu cher payé pour un tel investissement. "T'inquiète, tu joueras plus la semaine prochaine !" Sauf que la semaine prochaine, il y a des chances pour qu'il continue de se les geler en tribunes, en attendant son tour. Dans ces moments-là, on en vient même à espérer faire le drapeau de touche : au moins, on court...

Généralement, ces joueurs correspondent à un profil bien précis : c'est sa première ou deuxième année de rugby, il galère à comprendre la règle du hors-jeu, et parce qu'il n'est pas très solide, le coach décide de le mettre à l'aile. Non pas qu'il soit plus rapide que la moyenne... Il ne progresse pas, se fait souvent chier et - puisqu'on ne lui donne pas les armes - se retrouve complètement perdu quand le ballon lui arrive par miracle dans les mains. 

Sauf que niveau mental, peu arrivent à la cheville de Jean-Mi. Car quand les températures chutent, que les entraînements se font sous la neige ou la pluie, lui ne s'inventent pas l'enterrement de son poisson rouge pour ne pas venir. Se lever à 7h un dimanche ? Pas de problème. Porter les boucliers ? "Vas-y, je peux même en prendre deux." On ne les entend pas, mais c'est quand ils ne sont plus là que leur importance saute aux yeux. Sans ces gars-là, combien de forfaits pour manque de joueurs sur la feuille de match ? Combien d'entraînements sans opposition ? Combien de places vides dans ce fameux bus du retour, quand la notion de rugby amateur prend tout son sens ?

À tous ces remplaçants, et encore plus ceux qui ont le courage de venir en plein hiver : on vous aime les gars. Les vrais héros, c'est vous.

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  • stef7
    129113 points
  • il y a 6 ans

les déplacements de plus de150 km (même en ile de France!!! , Gouaix, Epernay Reims, Troyes, St Andrée des Vergers...) que de souvenirs....Jouer un peu, titulaire c'est toujours le rêve, le pire jouer en réserve et se peler sur le bord de touche pour faire le remplaçant en première et prier en plein hivers pour que personne ne se blesse.....

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