"L’hiver est rude, les terrains sont souvent gelés, quand il fait froid, on s'entraîne en salle mais c’est vrai qu’il y a de moins en moins de joueurs qui viennent l’hiver, c’est une maladie locale!” La carte postale est dressée, nous ne sommes pas sur une île paradisiaque mais à Roubaix, près de Lille ou Villeneuve-d’Asc. Pas connue comme une terre d’ovalie, la ville possède pourtant l’une des meilleures équipes du coin. Une équipe qui évoluera en Fédérale 3, dès l’année prochaine.
La Fédérale 3, le pari de Roubaix
Objectif affiché en début de saison, la mission Fédérale 3 a été accomplie haut la main. Pour la première fois composé en poule unique, le championnat Honneur des Flandres a été dominé de bout en bout par Roubaix. Il y a de cela deux ans, le club s’est restructuré autour d’un nouveau staff avec un effectif remanié. Un travail de fond a abouti, cette saison comme en témoigne la domination du RCR sur sa poule: “En novembre on va gagner à Calais, là on a compris que quelque chose se passait, on a pris conscience de notre potentiel”. Par la suite, Roubaix va balayer Calais en match aller-retour pour les demi-finales, avant de retrouver en finale Lille Iris, second de la phase régulière. Une finale partagée avec trois monstres sacrés du rugby, messieurs Wilkinson, Dusautoir et Guirado venus pour les besoins du tournage d’une série.
VIDÉO. Terrain Favorable suit l'aventure d'un club amateur conseillé par Wilkinson, Dusautoir et MarconnetUn moment de partage rare qui a marqué les esprits : “les gars sont des monstres du rugby mais ils gardent une telle humilité”. Peut-être que l’heure était encore à l’émotion au moment de démarrer la partie, car l’entame était calaisienne. Finalement, Roubaix parvient à s’accrocher pour virer à 13-13 dans les derniers instants. Alors qu’il ne reste plus rien à jouer, l’ouvreur roubaisien tente le drop de la gagne, le même qu’il avait offert un sacre à Roubaix dix ans plus tôt ! Hélas l’histoire ne se reproduira pas, le drop est manqué, tout se jouera en prolongations. Terminant plus forts c’est en prolongations que les Roubaisiens s’assurent la victoire, grâce à un essai de l’ailier Martin “c’est le moment plus fort de la saison”.
Vache, jubilés, reine des neiges
Avant la finale on n’avait pas fait de pari débiles du genre se raser la tête, en plus certains de nos joueurs se sont fait couper les cheveux avant la finale, pour être beaux sur les photos! (rires)” Et ici le coiffeur personnel n’est autre que le talonneur de l’équipe. Du haut ses 42 ans et de ses 4 jubilés, il est la mascotte de tout un club! Après la finale, c’est naturellement en chanson que le titre a été fêté, guidé par son choriste de demi de mêlée ou encore de son entraîneur. Parmi la playlist de Roubaix, l’hymne historique du club: “La vache” (oui c’est bien celle qui enchaîne les conquêtes et aime bien les toros). Logique pour un club qui porte un toro sur son blason. Mais bien plus surprenant l’autre titre entonné à tue-tête toute la soirée : “La Reine des Neiges”... Évidemment au coeur de la soirée, le Bouclier n’a rien raté de cette longue bringue avant de se voir transformé en table de poker et c’est certifié “super pratique” !
Roubaix ne fera donc pas le doublé champion des Flandres/ champion de France. En effet, les Nordistes ont été éliminés dès les 32es de finale par Versailles (37-12). Un match disputé dans des conditions particulières avec un nombre incalculable de blessés. C’est donc avec une équipe expérimentale que se sont déplacés les Nordistes : “notre trois-quart centre lançait même en touche”. Une déconvenue qui n’enlève en rien la performance des Roubaisiens cette saison, à qui il reste tout un été pour célébrer le bouclier avant d’honorer le rendez-vous avec la Fédérale.
Snark
Ce sont de vrais géants des Flandres !