Ils s'appellent Maxence Dessoudeix et Enzo Kralfa, mais on pourrait en citer beaucoup comme eux. Respectivement ailier et demi d'ouverture, ces deux jeunes joueurs ont décidé de faire le pari de la Fédérale 1, à l'intersaison 2017, en venant dans le club périgourdin de Trélissac. Maxence venait alors du club de Vergt, qui évoluait à l'époque en Honneur. Passé par Périgueux, puis Brive, il a décidé de revenir à ses premiers amours au sein de l'UAV quelques années plus tard : « Mon retour s’est fait assez naturellement, ils m’ont appelé et j’avais envie de revenir jouer avec les copains. »
Saisir sa chance
Les copains justement, parlons-en. Initialement annoncé à Bergerac, également en Fédérale 1 pour la saison 2017/2018, c'est finalement au SAT que Maxence pose ses bagages. Notamment parce que son ami Thibault Teychenné avait décidé de se tester dans ce club. L'ailier, 25 ans aujourd'hui, n'a pas eu grand mal à s'intégrer au groupe trélissacois, et a surtout su tirer profit des joueurs d'expérience à son poste comme Samuel Galetti. Pourtant, au début, c'était loin d'être gagné pour le Vernois.
« L'année dernière, Maxence n'était pas si bon que ça, avoue Sylvain André, le coach des ¾ du SAT. Mais il a su saisir sa chance et profiter de certains blessés et il a marqué des essais au fur et à mesure. On a commencé à le positionner sérieusement comme une pièce maîtresse de notre jeu, et il ne nous a jamais déçu. » Mais Maxence restait conscient du palier qu'il venait d'atteindre en sautant 4 divisions d'un coup. « Au début de saison, venant de plus bas niveau, je ne pensais pas faire autant de matchs. Mais les coachs m'ont fait confiance », avouait le jeune homme. Si bien qu'il a marqué pas moins de huit essais la saison dernière, et a quasi fait tout le temps partie des feuilles de match.
Dessoudeix sous le maillot de Trélissac.
Un pari gagnant donc pour le Périgourdin, au point que son coach ne tarit pas des loges sur la progression de son ailier. « Il a énormément gagné en maturité. Il s'est amélioré dans la lecture de son jeu et ses replacements. Au départ, il était un peu euphorique, mais il a réussi à se temporiser. » À six essais cette saison, Maxence sait s'appuyer sur ses qualités de finisseur et sa pointe de vitesse. En termes de marge de progression, l'ailier peut difficilement faire mieux. « Il ne va pas pouvoir courir plus vite », s'amuse Sylvain André.
Des jeunes du cru
De son côté, Enzo Kralfa occupe un poste à maturité longue. Ouvreur de formation, le jeune homme de 22 ans a quitté l'année dernière le club de Sainte-Foy-la-Grande en Fédérale 3. Souriant et très humble, Enzo a comme Maxence très vite su s'imposer dans le groupe. Sylvain André n'a jamais voulu prendre de risque avec le Lindois d'origine. « Si nous n'étions pas aller le chercher, il serait resté un joueur moyen de Fédérale 3, alors qu'il pourrait être un très bon joueur de Fédérale 1. Mais je ne veux pas le mettre sur le devant de la scène trop vite », avouait l'entraîneur. Il n'est pas sans dire que les qualités d'Enzo sont nombreuses. « C'est typiquement le genre de garçon qui pue le rugby. Il est techniquement très bon et sent toujours les bons coups, détaille le technicien trélissacois. C'est quelqu'un qui apprend beaucoup auprès des anciens, il est toujours en avance aux entraînements, très rigoureux. » Si bien qu'aujourd'hui, le n°10 fait partie des premiers noms que couchent les coachs trélissacois sur la feuille avant une rencontre.
Kralfa avec Lalinde.
En voulant faire jouer des jeunes du cru local, Trélissac a réussi à imposer son identité, et surtout prouvé qu'il n'était pas nécessaire parfois d'aller chercher le bonheur bien loin. En juin dernier, Maxence et Enzo ont joué une finale du trophée Jean-Prat face à Lavaur, à Auch, diffusée en direct sur la Chaine L'Equipe. Une première pour ces deux joueurs, qui ne connaissaient jusque-là que les terrains du rugby du coin. « Ce sont des joueurs très détachés de l'ampleur que prend le rugby aujourd'hui. Ils ne sont pas carriéristes, et le rugby c'est d'abord du plaisir pour eux, souligne leur coach. Ils sont insouciants et ont su saisir la moindre opportunité, voilà pourquoi aujourd'hui, ce sont des joueurs incontournables de notre équipe. »
Alors tout ce qu'ils méritent, au fond, c'est de connaître encore de beaux moments en Fédérale 1... Voire plus, qui sait ? En attendant, le SAT (4ème, 49 points) se déplace ce week-end à Dax (3ème, 52 points) dans une rencontre décisive pour le podium pour le podium de la Poule 1.
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lelinzhou
Ah ! Un peu d'air frais ! Merci Jessica.