Leader de la Poule 1 au terme de la phase aller, les joueurs du Rennes Étudiants Club avaient parfaitement lancé le troisième bloc de matchs en étrillant Chartres, un concurrent direct, par 55-13. Une rencontre au cours de laquelle les hommes de Yann Moison et Kevin Courties se sont distingués en inscrivant la bagatelle de huit essais et notamment une relance de près de 100 mètres partie de l'en-but et conclue en coin par Jean Forgue, meilleur marqueur de points du club.
On joue alors les dernières minutes de la rencontre, les Chartrains sont menés par 50 à 13 et tentent de réduire la marque en pilonnant la ligne des Bretons. Ceux-ci, grâce à un bon travail du pack, récupèrent le ballon. Escoffier à la mêlée décale Forgue qui allonge une longue passe pour l'international fidjien Butonidualevu. Le trois-quart centre sert de point de fixation et retrouve François, intérieur. L'ailier transperce le rideau défensif avant de jouer un une-deux bien senti avec Le Berre au soutien. Mis au sol, François trouve Escoffier déjà à l'origine de l'action, qui décale Forgue. L'ouvreur conclut une contre-attaque d'envergure en plongeant dans l'en-but, parachèvant ainsi le succès des siens (55-13).
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Cette belle victoire face à un concurrent direct aux play-offs a lancé de la meilleure des manières les Bretons dans un troisième bloc annoncé comme très corsé. Après avoir débuté le championnat par sept victoires en autant de matchs, ils ont enchaîné par un succès face à Chartres, puis ont vaincu Bobigny et Drancy avant d'échouer de trois points à Beauvais (29-26). Ces trois matchs remportés face à des concurrents directs ont confirmé les ambitions noires et blanches qui, en décrochant une victoire de prestige face à l'AC Bobigny 93 - ancien pensionnaire reconnu de Fédérale 1 - ont marqué leur territoire.
Et maintenant la Fédérale 1 ?
C'est forcément vers la F1, d'ailleurs, que les regards récistes sont tournés après une première phase maîtrisée qui les a propulsés à la deuxième place du classement national juste derrière Nice (poule 4), seule équipe encore invaincue à la trève hivernale. Si les Rennais ont vu arriver cet été quelques joueurs ayant évolué au niveau supérieur comme Eddie Gauche (Valence-Romans), Jorge Gonzalez (passé par Chambéry), Bastien Le Picaut (Stade Rouennais) ou encore Aloisio Butonidualevu (RC Vannes), ils s'appuient surtout sur une ossature de joueurs bretons et/ou passés par l'Académie du club : Sébastien Fasquel (ailier), Arnaud Le Berre (centre), Sébastien Magnan (centre) ou les frères Rodolphe (ouvreur) et Martin Bertrand (troisième-ligne).
Toutefois, les Récistes devront confirmer sur la phase retour pour espérer jouer les trouble-fêtes en play-offs et continuer leur parcours qui se construit peu à peu, sur leurs valeurs collectives et leur travail.
La Bretagne à l'honneur
La phase retour débutera le 14 janvier par un derby entre le REC et Le Rheu. Les Rheusois sont les autres Bretons de la poule, eux qui occupent la quatrième place à mi-saison, alors qu'ils participent seulement à leur deuxième championnat à cet échelon. Ils ont lancé cet été, le projet ''Le Rheu 2020'' qui a pour but de mener le club à la Fédérale 1. Si la mayonnaise a pris suite à un recrutement estival conséquent, les Jaunes et Noirs s'appuient notamment sur une ossature d'anciens joueurs du RC Vannes comme Thibaud Lemonnier, demi de mêlée, auteur d'une première partie de saison de très haute facture. Le Rugby Club Vannetais, quant à lui en PRO D2, confirme, malgré une lourde défaite à Montauban lors de la dernière journée, qu'il faut compter sur lui dans le rugby professionnel. Les joueurs de Jean-Noël Spitzer ont encore cinq précieux points d'avance sur la zone de relégation, faisant parler d'eux en battant avec le bonus offensif Dax et Aurillac et en gagnant à Carcassonne.
Depuis plusieurs saisons, des joueurs originaires de Bretagne ou qui y ont été formés ont atteint le haut niveau : Jean-Pascal Barraque, originaire de Concarneau, a défendu les couleurs du BO et du Stade Toulousain, il représente désormais le VII tricolore ; Arthur Coville, demi de mêlée, s'impose derrière la mêlée du Stade Français, lui qui avait participé à la montée en PRO D2 de Vannes, son club formateur. Ou encore Gwendal Poences qui a participé à sa première feuille en deuxième division cette saison, avec Angoulême.
Vannetais, Rennais, Rheusois et même Plouzanéens (le PAC est leader invaincu de sa poule de Fédérale 3) placent ainsi le rugby breton sur la carte du rugby hexagonal et montrent qu'en Bretagne aussi, on sait déplacer le ballon.
ced
avec une passe vissée d'un arrière !!! le rugby n'est donc pas mort !
spir
Très chouette article. Merci aussi pour la vue d'ensemble sur le rugby breton. Inutile de dire que c'est une terre où ce sport peut s'épanouir (penser aussi aux nations celtes), y compris pour la culture 3è mi-temps...
George Smithwick's
Mike Corbell également pilier gauche qui fait le bonheur de la Rochelle formé au Rheu
guedec
Allez les petits bretons 🙂
gleps
A noter que l'on peut considérer aussi le Stade Nantais de fédérale 1 comme un club breton. Et dans la bonne santé du rugby breton il ne faut évidemment pas oublier le stade rennais en 1ère division féminine.
breiz93
C'est l'évidence même que Nantes est en Bretagne .
J'attend avec les impatience la montée de Vannes en top 14 (dans quelques années)