Agés de 21 et 22 ans, Maxime Devoucoux et Paul Lasserre sont deux étudiants bordelais. Leur point commun ? Le rugby : le premier est licencié cette saison à Salles (Fédérale 2), quand Paul a taquiné le ballon ovale dans ses jeunes années, du côté de Libourne. Leur autre point commun, c'est la création de Rugby del Sol, une association à but non lucratif dont l’objectif est d’aider le développement du rugby en Amérique du Sud, en intégrant la jeunesse des quartiers difficiles.
Après avoir contacté plusieurs entités sud-américaines, ils découvrent la fondation « Rugby hecho a Mano », initiative d’Olivier Diaz, un Français résidant à Armenia en Colombie. Une ville où Maxime s'est déjà rendu, auprès de sa famille. "Nous menons donc des actions main dans la main afin de faire avancer les choses localement."
Maxime nous raconte.
Notre premier voyage
Je m’y suis rendu durant les fêtes de fin d’année pour des raisons personnelles et nous avons profité de cette occasion pour y mener nos premières actions. Nous avons amené et distribué 100 kg de matériel que nous avions collecté en France. Nous avons pris part à des entrainements pour échanger avec les jeunes là-bas, et découvrir les conditions dans lesquelles ils pratiquent le rugby. J’ai été très surpris ! Il faut oublier les cadres que nous avons en France, avec entraîneur, dirigeants… Sur place, c’est bien souvent un jeune, la plupart du temps professeur de sport, qui encadre le rugby sur son temps libre. Le pire, c’était le terrain, avec des cailloux, des blocs de béton et des zones d’herbes. Pour la première fois, j’ai joué à ceinturé dans les cailloux et plaqué dans l’herbe. Autant dire que j’en suis ressorti avec pas mal d’égratignures à cause des pierres, le ceinturé ayant du mal à être respecté comme chez nous.
Nous avons aussi organisé et financé un festival de rugby proche d’Armenia, à Caicedonia. Là encore, les anecdotes sont nombreuses. Le terrain, cette fois-ci en herbe à 95%, était à la base voué au football mais une exception a été faite pour cet événement. Oubliez vestiaires, douches et le confort que nous avons en France. Nous nous changeons dans les tribunes, certains joueurs avaient même amené une petit tente pour leur intimité, et les douches seront prises au jet d’eau. Un équipement qui m’a marqué ? Ce sont les poteaux. Les cages de foot, présentes sur le stade, ont été rallongées par des bambous. Ces conditions ont contribué au charme de cette journée !
Les 150 joueurs et joueuses se sont amusés et les sourires étaient de sortie. Ce festival représentait seulement la 4ème échéance de l’année 2019 pour la plupart des équipes.
But à long terme ?
Nous avons pour objectif de créer une académie pour les jeunes défavorisés. Des jeunes de 13 à 18 ans pourraient y bénéficier de cours, de repas et y pratiquer le rugby. Nous voulons par ce biais-là, aider des jeunes en leur amenant un bagage scolaire et sportif pour qu’ils puissent décrocher des bourses et utiliser le rugby comme ascenseur social. La jeunesse colombienne des quartiers défavorisés est confrontée à la pauvreté, mais aussi à la délinquance et aux problèmes liés à la drogue. Nous aimerions leur proposer une chance de sortir de là via notre académie.
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Bitch Bucannon
Top les gars ! Félicitations !
Le rugby grandit vite et bien en Colombie, c'est génial de voir ces initiatives sociales accompagner son développement.
Pour information, l'association Fundación Buen Punto, fondée par des Britanniques, s'est fixée le même objectif en Colombie et cherche aussi à développer ses actions. Ce serait peut-être intéressant d'échanger avec eux pour construire un projet commun. Il y a du potentiel pour arriver à construire ces écoles (surtout que Decathlon a ouvert dans le pays et que c'est plus facile de se procurer du matériel maintenant).