Elle découvre le rugby contre son gré mais vit un rêve en Australie : l'histoire inspirante de Nawel Remini
Elle découvre le rugby contre son gré mais vit une belle aventure en Australie : l'histoire inspirante de Nawel Remini.
Passée par l'équipe de France U20, la globe-trotteuse Nawel Remini vit une incroyable aventure à l'autre bout du monde chez les Melbourne Rebels.

Elle a 26 ans, joue au rugby, et vit actuellement... l'Australian Dream. Une étape de plus pour cette globe-trotteuse, qui ne manque pas de glisser un ballon ovale dans ses bagages. Son nom ? Nawel Remini, originaire de Saint Genis Laval dans la banlieue lyonnaise. Qui de son propre aveu, a toujours été "très sportive. J’ai fait du basket de mes 5 à mes 15 ans, puis je me suis mise au handball que j’ai pratiqué pendant 7 ans." Le rugby, lui, est un peu venu contre son gré.

Au lycée, j’ai été forcée d’essayer un entraînement avec la section féminine à XV, qui manquait de joueuses. Après plusieurs refus, j’ai cédé et accepté d’y aller avec une copine, et j’ai tout de suite accroché ! La semaine d’après, j’étais inscrite au club de ma ville.

Tout va alors (très) vite pour Nawel. L'année suivante (celle de son bac), elle intègre le groupe France U20 pour affronter l'Angleterre.

Trajectoire aussi dingue qu'improbable. "A ce moment-là, je crois que je ne connaissais même pas la moitié des règles du rugby, et j’étais à l’époque la seule à évoluer en Fédérale 3. Je me rappelle que lors des sélections, on m’avait demandé mes qualités sur le terrain. J'avais répondu « mon jeu au pied », alors que pas du tout : je joue deuxième ligne, faut pas trop déconner !"

Direction Tahiti et l'Afrique du Sud

Son destin bleu-blanc-rouge ne la détourne pas des études, et elle s'envole pour... Tahiti. L'aventure durera trois ans, pour ses trois premières années de licence (Nawel a aujourd'hui deux licences [LEA et Économie & Management] ainsi qu’un master en Business Management International). "J'ai continué le rugby, et j'ai représenté Tahiti aux Jeux du Pacifique en Papouasie Nouvelle Guinée au Rugby à 7. Ce fut une expérience incroyable, même si nous n'avons gagné aucun match."

Fin 2015, elle quitte la Polynésie pour... la France, où elle rejoint l’équipe du LOU. Mais le goût de l'aventure est trop fort. Dans le cadre de ses études, elle reprend la direction de l'étranger pour y effectuer un stage. Ce sera l'Afrique du Sud. Une destination qui n'est pas choisie au hasard. "Je m’installe à Cape Town pour six mois, et je rejoins aussitôt l’équipe à XV de l’université CPUT. Je découvre un rugby sud-africain très technique et rapide, bien différent des types de jeu que j’avais pu voir auparavant. C’est une fois encore une expérience inoubliable."

La vie en Australie

Depuis février 2018, c'est en Australie que Nawel Remini a posé ses valises. Là aussi pour un stage de fin d'étude, dans un premier temps. Melbourne se révèle un excellent choix pour celle qui travaille dans le domaine de la conformité/audit, au sein d'une entreprise qui propose des solutions de réduction de consommation d’électricité. "La vie est tellement différente ici : les gens sont ouverts et beaucoup moins stressés, le pays est très cosmopolite et tout le monde est accepté sans préjugés. C’est cette ouverture d’esprit et ce train de vie cool et relax des Australiens qui m’a convaincu de rester."

Et le ballon ovale dans tout ça ?

Dès que je suis arrivée en Australie avec mon Working Holiday Visa, je suis allée rejoindre le club de Powerhouse, qui était le plus proche de chez moi géographiquement. Tout le club m’a immédiatement très bien accueilli, et je me suis senti super à l’aise. Je commence les premiers matchs en tant que deuxième ligne, puis passe rapidement n°8, poste que j’affectionne tout particulièrement. Cette équipe est maintenant devenue ma famille australienne et c’est vers eux que je me tourne quand j’ai un coup de mou. Être loin de sa famille et ses amis aussi longtemps, ce n’est pas aussi facile que l’on ne le pense. 

A l'autre bout du bout du monde, la Frenchy joue principalement à XV. "Il faut savoir que le rugby union dans l’Etat du Victoria (Melbourne) n’est pas aussi développé qu’en Nouvelle-Galles du Sud (Sydney) ou que dans le Queensland (Brisbane), où se concentrent la plupart des joueuses internationales." Le championnat local féminin Lindroth Cup est assez restreint, et peu d’équipes (huit au total) s’affrontent dans une seule catégorie, entre avril et août. "Mon équipe a échoué en finale en 2018, mais on a soulevé le trophée (à défaut d’avoir un bouclier ! ) en 2019 !"

Un petit tour chez les Rebels

Les ambitions se développent. Et Nawel décide de tenter sa chance aux sélections des Melbourne Rebels, "pour pouvoir jouer au niveau national mais surtout développer mon jeu et ma technique." La franchise participe-t-elle au Super Rugby, comme chez les hommes ? Plutôt au Super W créé il y a trois ans, "l’équivalent féminin très éloigné du Super Rugby car nous ne rencontrons que des équipes australiennes.

Outre les Rebels, les NSW Waratahs (Sydney), les ACT Brumbies (Canberra), les Queensland Reds (Brisbane) et la Western Forces (Perth) se défient. "C’est une compétition de haut niveau, qui demande minimum quatre mois de préparation pour quatre matchs à jouer sur cinq semaines. Cela demande énormément d’investissement." Au programme ? Cinq entraînements par semaine, entre la musculation, et le terrain.

Intégrer cette équipe et porter le maillot me rend extrêmement fière. Non seulement je représente Melbourne à l’échelle nationale, mais également tous mes anciens clubs et bien sûr mon pays, la France. J’espère seulement ne pas être la première et la dernière Française à jouer pour les Rebels. 

En Australie, le rugby féminin n'est pas professionnel. "Nous ne sommes pas rémunérées, on joue exclusivement pour le plaisir, tout en travaillant à temps plein la journée." L'expatriée explique : "c’est un sujet encore un peu sensible car comme en France, il y a énormément d’écart entre hommes et femmes, alors que nous aimons et nous nous impliquons tout autant. Le type de visa que je détiens actuellement ne me permet pas de travailler plus de 6 mois pour la même entreprise, ce qui fait que je change de job assez régulièrement. L’avantage, c’est que cela me permet d’avoir différentes expériences dans différents secteurs. Les employeurs sont ouverts, et il est possible d’obtenir un poste sans forcément avoir de l’expérience, tant que l’on montre beaucoup de motivation et de professionnalisme."

Une culture rugby plus présente en Australie

Si selon elle, "le rugby féminin évolue très bien que ce soit en France ou en Australie", quelles sont les différences entre les deux pays ? "En Australie, la culture du rugby est beaucoup plus présente et partagée. Les jeunes filles y sont initiées dès leur plus jeune âge dans les écoles, et plusieurs tournois leur sont organisés. Les îles du Pacifique sont aussi beaucoup représentées et cela apporte de l’intensité et de la physicalité au jeu."

Forcément, on ne résiste pas à l'envie de lui demander comment le rugby féminin peut se développer dans l'Hexagone :

Je pense qu’il est important de continuer à médiatiser les matchs internationaux féminins, mais qu’il est aussi important de proposer le rugby en EPS dans les écoles. Les comités et clubs pourraient organiser des événements ludiques autour du rugby pour inciter les jeunes filles à rejoindre une équipe, et en même temps sensibiliser et informer les parents qui peuvent parfois être réticents. 

Elle, ne compte pas revenir en France "dans l'immédiat. Je n’ai pas encore fini de visiter toutes les îles du Pacifique (Rires) !" L'année prochaine, celle qui a découvert le rugby presque par hasard espère aussi continuer son aventure avec les Rebels. "Mais je garde les pieds sur terre, en sachant pertinemment que je ne ferai pas partie de celles qui vivront de leur passion !

Le mot de la fin ? "Si une jeune rugbywoman rêve de jouer à l’autre bout du monde, je lui dirais de foncer, et ne pas avoir de regrets. Il est souvent difficile de faire le premier pas, surtout lorsqu’il s’agit d’aller vers l’inconnu. Mais l’expérience et les souvenirs sont extraordinaires, et en valent plus que la peine.

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"A ce moment-là, je crois que je ne connaissais même pas la moitié des règles du rugby..."



Qu'elle se rassure, joueurs pros, spectateurs, commentateurs non plus...





"Fin 2015, elle quitte la Polynésie pour... la France."



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