HOMMAGE. Les 13 raisons de pleurer le départ à la retraite du grand David Marty
HOMMAGE. Les 13 raisons de pleurer le départ à la retraite du grand David Marty
Rendre hommage au grand joueur que fut David Marty ? Seul Ovale Masqué a osé s'attaquer à une tâche aussi compliquée...découvrez les 13 raisons de regretter la retraite du centre catalan.
On savait bien que cela arriverait un jour, mais pourtant, nous n'étions pas vraiment préparé. C'est officiel, David Marty raccrochera définitivement les crampons à l'issue de la saison. Certes, depuis quelques années, nous avons vu une tripotée d'internationaux prendre leur retraite : William Servat, Dimitri Yachvili, Yannick Jauzion.... mais leur talent paraît si anecdotique comparé à celui de Marty, que le choc fut malgré tout immense lorsque la nouvelle nous a été annoncée. Un véritable séisme.

Le monde du rugby peut-il continuer à vivre sans David Marty ? Probablement. Il sera juste un peu moins beau. Pour les plus jeunes, qui n'ont pas connu le Roi David au sommet de son art, Ovale Masqué vous délivre donc aujourd'hui les 13 raisons de pleurer son départ à la retraite. 13, comme son numéro fétiche. Une belle façon de rendre hommage au plus grand trois quart français depuis Philippe Sella (et Brian Liebenberg).

HOMMAGE. Les 13 raisons de pleurer le départ à la retraite du grand David Marty
Les plus grands rendent eux aussi hommage à la légende.

1. Parce que c'est l'homme d'un club

En ces temps incertains où l'on parle de la mort des valeurs du rugby ©, et où Sofiane Guitoune change de clubs (et de coupe de cheveux) tous les 6 mois, David Marty représente encore une espèce en voie de disparition : le joueur d'une équipe. Né à Perpignan, formé à Villelongue de la Salanque, passé par Canet, il fait ses débuts professionnels avec l'USAP en 2002. Il ne quittera jamais le club, même lorsqu'il il fut convoité par quelques grosses écuries au milieu des années 2000, comme le Stade Toulousain (c'est forcément vrai, c'était écrit dans le Midol).

Poussé vers la sortie par une direction ingrate en cette fin de saison 2015/2016, David aurait pu rebondir ailleurs pour un ultime baroud d'honneur. Toulon pour aller chercher la Coupe d'Europe, le seul titre qui lui manque ? L'équipe de France de rugby à 7 pour disputer les Jeux Olympique ? Les Highlanders, pour faire profiter de son expérience à de jeunes joueurs comme Malakai Fekitoa ? Le Japon pour avoir encore plus de groupies qu'Ayumu Goromaru ? Rien de cela. Il a préféré raccrocher les crampons.

Comme Francesco Totti avec la Roma, Kobe Bryant avec les Lakers, pour citer quelques autres légendes du sport, David Marty restera l'homme d'une seule équipe, et n'aura porté qu'un seul maillot en club. Et pourtant, on sait bien que la fidélité est loin d'être la qualité première d'un rugbyman professionnel.

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Comme Jean-Pierre Perez, David Marty McFly est une relique du passé
(merci à Arbleiz pour le montage)

2. Parce que quand même, 37 sélections

Si aujourd'hui, David Marty est devenu un sujet de moqueries pour certains amateurs de rugby incapables de reconnaître toute la poésie que contient son jeu, il ne faut pas oublier que le trois quart centre de l'USAP possède une carrière internationale de premier plan. Sa mentalité de soldat et ses qualités défensives ont fait de lui un joueur sur lequel on pouvait toujours compter, que ce soit sous les mandats de Bernard Laporte ou de Marc Lièvremont. Au total, « Zaza » compte 37 sélections, trois titres dans le Tournoi des VI Nations, un Grand Chelem, et il a eu l'honneur de participer à deux Coupe du monde. Dont une dans la peau d'un titulaire. Alors un peu de respect, merde.

3. Parce qu'il a humilié Ronan O'Gara. Deux fois.

En l'espace de 37 sélections, David Marty a marqué 11 essais. 11 essais, dont 4 contre l'Italie, et quelques autres marqués contre le Canada, la Roumanie et les Fidji. Bon, on ne fera pas injure à notre Catalan favori en affirmant qu'il n'était pas vraiment l'héritier de Philippe Sella sur le plan offensif. Mais on se souviendra quand même avec émotion de ce France – Irlande de 2006, où il avait totalement ridiculisé Ronan O'Gara en plantant deux essais en contrant deux coups de pied de l'ouvreur irlandais. Quand on sait à quel point ce dernier était (et est encore, sur le banc de touche) une tête à claques, on ne peut que lui dire merci.


4. Parce qu'il avait aussi un jeu au pied

Peu de gens le savent, mais David Marty a joué au football dans sa jeunesse, puis au poste d'ouvreur jusqu'en catégorie Reichel. D'où cette vision du jeu extraordinaire qu'on lui connaît. Capable de dégommer un pigeon en shootant dans une balle de ping pong, Marty a également réalisé quelques coups d'éclats avec son pied en Top 14. Comme en 2013, lors d'un match entre le Stade Toulousain et l'USAP à Ernest-Wallon. Le 1000ème match de Guy Novès avec les Rouge et Noir. Et devinez qui a gâché la fête avec une passe au pied de génie pour Gavin Hume ?

5. Parce qu'il peut voler

Tout a déjà été dit, tout a déjà été écrit sur ce moment légendaire. Seule l'envie de le revoir ne passera jamais. Alors allons-y, encore une fois.

6. Pour cette phrase mythique

« Il va y avoir 10 grosses minutes en deuxième mi-temps et après c'est à nous ». David Marty n'est pas seulement un grand joueur de rugby. C'est aussi un visionnaire, un devin. Ainsi, en 2009, il a prédit ce que personne n'aurait pu prédire : que Clermont allait s'effondrer en finale du Top 14.

Bon ok, n'importe qui aurait pu le prédire. Mais il fallait quand même avoir les cojones de le dire en direct à la mi-temps du match.

7. Pour cet essai

44ème minute de la finale. David Marty est un homme de parole et met immédiatement ses menaces à exécution. Bien servi par Jérôme Porical (qui lui n'a pas pris sa retraite, mais qui a tout de même disparu depuis) David marque l'essai qui permet à l'USAP de prendre les devants au score. Les Jaunards ne reviendront plus et Perpignan remportera son premier Bouclier de Brennus depuis 1955. Et sûrement le tout dernier, aussi.

8. Parce qu'il aime les animaux.

Voilà voilà.

9. Parce qu'il est beau (à l'intérieur)

Vous le savez déjà, le monde est injuste et les gens sont superficiels. Si Jonny Wilkinson avait eu la dégaine d'Andy Goode, il ne serait jamais devenu une star internationale, même en marquant 32 drops en finale de Coupe du monde. De la même façon, David Marty n'a jamais pu tourner dans une pub pour le foie gras comme Clément Poitrenaud, parce qu'il possède une beauté inaccessible au commun des mortels, loin des standards établis par les minets qui figurent régulièrement dans le calendrier des Dieux du Stade. Pourtant, nous on aime ses traits rugueux, son teint mat, ses grands yeux marrons et mélancoliques. Un visage de caractère. Un visage de Catalan. Oui David, tu es beau.

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Les plus grands techniciens sont unanimes au sujet de David.

10. Parce qu'il avait une technique hors du commun

On l'a déjà dit, David Marty était plus réputé pour ses gros plaquages que pour son sens de l'évitement et son agilité balle en main. Mais il possédait tout de même des « qualités de puncheur » et une aisance technique peu soupçonnée. Admirez par exemple cette chistéra. La légende dit que Sonny Bill Williams tente de la reproduire en match depuis 3 ans, sans succès.

11. Parce que c'était un trois quart centre à l'ancienne

Libre à vous d'apprécier les talents des Maxime Mermoz, ou Gaël Fickou, qui ressemblent parfois plus à des patineurs artistiques qu'à des rugbymen. David Marty, lui, c'était un trois quart centre d'un autre style, plus proche du légendaire Richard Dourthe, ou encore de Florian Fritz - un joueur à qui il a d'ailleurs souvent barré la route en équipe de France (difficile de sélectionner les deux à la fois, à moins de vouloir monter une équipe de rugby à XIII).

Les mauvaises langues diront « bourrin ». Les amateurs éclairés préféreront utiliser le terme « guerrier ». Marty, c'était un peu un troisième ligne perdu au milieu des trois quarts, un guitariste de death metal qui se retrouverait largué dans un orchestre symphonique. Déblayages à coups de tête, plaquages cathédrales, goût immodéré pour LA BAGARRE : un vrai joueur à l'ancienne, du genre qu'on préfère toujours avoir avec soi que contre soi.


« C'est ce mange-merte ! »

12. Parce qu'il était super fort dans Rgby 08

En vrai c'est surtout que j'en ai un peu chié pour trouver 13 raisons, du coup je colle ça là parce que je suis tombé dessus au hasard.

13. Parce que c'est lui qui a battu les All Blacks en 2007

Parfois, un match se gagne avant le coup d'envoi. Cela a été le cas en 2007, lors du fameux 1/4 de finale entre la France et la Nouvelle-Zélande à Cardiff. Ce jour-là, les Bleus ont remporté la rencontre dès le haka. Ce jour-là, David Marty a fait gagner les Bleus. Comment oublier son regard terrifiant, et ces sourcils relevés qui ont terrifié Rodney So'oialo ? D'ailleurs, on n'a quasiment plus vu ce dernier sous le maillot All Black après ce match. Hanté par le souvenir de David Marty, par ce visage lui rappelant son échec, il est allé s'exiler au Japon pour planter des bonsaï et trouver la paix de l'esprit.

Bon, l'autre version de l'histoire, c'est que c'est en fait Wayne Barnes qui nous a fait gagner ce match. Mais moi je préfère la première.


Sachez qu'il n'existe qu'une seule bonne version de ce haka : celle commentée par Thierry Gilardi. Lui aussi est parti trop tôt.

Normalement, à ce stade de votre lecture, vous êtes déjà en train de pleurer. Si ce n'est pas le cas, je vous propose de conclure avec cette magnifique vidéo hommage réalisée par Gorpitsen Rugby. Chapeau l'artiste.

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Il n’a jamais oublié l'essentiel, sur le prés le combat est premier.
Adessias fraire catalan

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