J'ai vécu le premier match du XV de France avec Guy Novès !
Voir un match du XV de France avec Guy Novès ? Check ! Crédit photo : @alexipav
Non renseigné
  • 4 Matchs joués
  • 3 Victoires
  • 1 Défaites
  • 150 Points marqués
  • 102 Points encaissés
Des drapeaux français, de la bière, de l'asado et Guy Novès. Ce n'est pas un Kamoulox mais un récit du premier match analysé et commenté avec l'ancien sélectionneur.

Samedi 21 septembre 2019, 6 heures 30, le réveil sonne comme Régis. Je me lève assommé par une heure si matinale et surtout un horaire auquel je suis censé rentrer de bringue. Je démarre cette journée par Australie/Fidji, des Fidjiens sur qui j’ai mis une petite pièce pour la qualif’ en quart de finale tout de même (Ndlr : je ne savais pas à ce jour qu’il se ferait rouler dessus par des buveurs de maté. French flair.). Alors que les joueurs du Pacifique mènent encore au score, je quitte mon canapé pour une journée bien spéciale.

Cette journée est marquée par l’entrée en lice du XV de France dans la compétition. Des débuts qui se feront sous l’œil avisé d’un grand nom du rugby français et du rugby toulousain. Je ne parle pas de Yohan Montès, mais de Guy Novès, les deux hommes ont au moins une syllabe en commun.

Direction les Halles de la Cartoucherie, lieu atypique décrit comme « un hangar désaffecté, aux murs tagués, perdu dans la périphérie de Toulouse » par le Parisien. D’accord, mais cela fait toujours un toit sous lequel on peut installer un petit manège carré. Un petit manège sur lequel je viens m’accouder dès 7 h 45, alors que les futs n’ont pas fini d’être branchés et le café n’a pas fini de couler.

LA COMPO

A côté de moi, une personne qui lui semble avoir bu 20 cafés serrés en 30 minutes, il s’agit d’Andréa Soler, notre speaker du jour, remonté comme une pendule à l’idée d’animer cette retransmission sur écran géant. Ensuite, arrivera notre consultant argentin, Juan Paolo del Matto a.k.a. "Juampi", pilier en Fédérale 2 dans le club de Lombez Samatan, bastion du Gers où l’on mange plus de magret que d’asado. S’en suivra Oussama Boukercha, rédacteur du Rugbynistère, a.k.a. l’homme qui arrivait avec 1 heure de retard. Et pour compléter ce panel de spécialistes, on ne pouvait espérer mieux que Guy Novès, sélectionneur déchu de l’Équipe de France et homme au palmarès qui tient sur 10 kilomètres de feuilles A4. 

Je vois arriver cette personne que j’idolâtrais étant jeune tant par son phrasé bien senti que par sa capacité à montrer les trois points. D’une chemise bleue vêtue, comme un clin d’œil à son amour fugace qu’est le XV de France. Lui qui vient pour tourner la page, passer à autre chose. Comme si largué devant l’autel, tu irais assister au mariage de ton ex en attendant bien évidemment que le prêtre dise « Si quelqu’un s’oppose à cette union… » pour balancer des grossièretés à son nouveau ou sa nouvelle partenaire. Fair-play. Mais sa démarche est honnête.

L'AVANT MATCH 

Son arrivée est discrète. Il s’approche de moi, me serre la main avec une force dont se souviennent mes phalanges et se présente : « Bonjour, Guy Novès. » Je ne me démonte pas face à l’homme le plus titré de France et lui répond : « Bonjour, Thibaud. Double champion Armagnac Bigorre, champion du challenge, vainqueur du tournoi du 1er mai de Pouyastruc et participant au Challenge P’tit Dop 2003 à Marcoussis. » C'est important de ne pas se dégonfler. Dommage d’avoir cité cet énorme palmarès seulement dans ma tête. 

Voici le topo, un animateur et 4 « consultants » rugby pour commenter un France/Argentine déjà crucial. Une scène, des tables hautes, des chaises tout es aussi hautes sinon ça serait con et quelques verres d’eau éparpillés pour se la jouer « On n’est pas couchés ». Yann Moix et Eric Zemmour en moins.

Guy Novès nous a éclairé comme une chandelle de Fritz. Crédit photo : @alexipav 

Premier interrogé, l’ancien entraîneur du Stade Toulousain ne se montre pas inquiet face à cette équipe sud-américaine qui nous a fait faire tant de cauchemars par le passé. « Au vu des dernières prestations de l’Argentine, les Bleus ont la place pour gagner […] L’Argentine peut battre la France, mais sur dix matchs face aux Bleus, elle en gagnera deux. » Une côte à 1 contre 5 donc. Des Argentins, pourtant finalistes du dernier Super Rugby avec les Jaguares pour la plupart, mais qui arrivent avec 9 défaites consécutives. Pour Juampi, qui s’exprime avec un petit accent hispanique à te hérisser les poils et te donner envie de pratiquer le tango, le match va se jouer sur deux secteurs. Dans un premier temps, la mêlée, décriée pourtant par d’autres spécialistes y compris Vincent Moscato qui s’y connaît en mêlée perdues. Dans un deuxième temps, la zone du 10, poste auquel évolue Romain N’Tamack qui selon lui « est très petite ». Lisez cette phrase avec l'accent, ça fait son petit effet. Place aux hymnes, les premiers cafés sont servis, les premières pintes aussi. 

Le public, venu nombreux, s’installe sur les fauteuils, chaises et autres canapés sont mis à disposition. Comme à la maison. Alors que j’envisage déjà une ruse pour piquer un transat’ à un enfant de 8 ans. La loi de la jungle.

LA MI-TEMPS

Je remonte sur scène pour livrer une analyse à chaud. Bien à chaud même, en témoigne les bières ingurgitées à jeun. C’est aussi ça l’esprit coupe du monde. 20 à 3 à la mi-temps, je suis euphorique face à la copie livrée par les hommes de Guirado qui ont répondu présent au combat. J’ai vibré devant la première mêlée remportée par Slimani sur la scène internationale en 4 ans. J’envisage déjà de me faire tatouer le portrait d’Antoine Dupont sur le cœur. De son côté, Guy Novès reste sobre et pointilleux dans son analyse technique. Au rang des joueurs au-dessus du lot lors de ces 40 minutes, il place Antoine Dupont, Damian Penaud et Virimi Vakatawa qu’il connaît très bien pour l’avoir sélectionné lui-même quand il était en poste. L’audience boit ses paroles. Enfin pas tous à en croire les 3 minots qui se racontent eux leurs histoires de cour de récréation en se demandant qui sont ces mecs qui parlent dans des micros sans chanter. Guy Novès qui ?


Sur le plateau, l’ancien sélectionneur loue le collectif de cette équipe de France. Un collectif également marqué par le lien entre un des hommes forts du pack, en la personne de Charles Ollivon, et sa ligne d’arrière. Oussama, lui, souligne la performance de Romain N’Tamack, mais aussi le jeu aérien argentin qui pourrait mettre à mal le jeu français en se demandant si la solution ne viendrait pas du fond du terrain. Juan Paolo de son côté espère que les siens vont redresser la barre en 2e mi-temps. Dans cette ambiance studieuse, j’entame mon 3e tour des Halles en klaxonnant, drapeau français flottant dans l’air et une étoile dessinée au feutre sur mon bras.

UNE FIN DE MATCH HALETANTE

La deuxième mi-temps, à l’inverse de la seconde, n’était pas faite pour les cardiaques. Les Pumas se sont recentrés sur les fondamentaux de ce sport, avec de bons gros mauls sortis des bas-fonds de la 2e série. Je ne peux qu’apprécier le geste technique, qui a marché par 2 fois. La mâchoire de notre invité argentin se desserre enfin quand Benjamin Urdapilleta le Castrais fait revenir les siens à 2 points. Puis je crois même apercevoir un rictus sur son visage quand le score passe à 20 – 21 à 12 minutes du terme. Cela sera, malheureusement pour lui, de courte durée puisque Camille Lopez nous sort un drop du bout de la sandale gauche. Je n’ai pas vu la suite de l’action puisque j’étais bien trop occupé à faire virevolter mon slip au-dessus de ma tête.

L'ancien sélectionneur n'a pas hésité à intervenir, sur son canap'. Crédit photo : @alexipav

Les mains moites, la goutte de transpiration coulant le long du front, l’ensemble du public tremble des genoux devant la pénalité d'Emiliano Boffelli qui ne passe finalement pas. Perdant l'occasion de devenir le 2e Emiliano célèbre après Emiliano Zapata. Et sur un dernier plaquage de Wenceslas Lauret, qui heureusement pour nous plaque plus qu’il ne touche de ballons, parce qu’il faut avouer que c’est un joueur talentueux, mais le cuir reste un mystère pour lui, c’est l’ensemble des Halles de la Cartoucherie qui exulte ! « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas autant vibré devant un match du XV de France » me souffle un supporter présent pendant la scène de liesse.

3e MI TEMPS

Guy Novès ne cache pas son sourire, lui qui se décrit comme supporter des Bleus comme un autre, mais pragmatique il estime que l’ensemble de l’équipe devra analyser ces 40 dernières minutes qui auront vu les adversaires du jour revenir au score et qui aurait pu l’emporter. Même s’il félicite surtout « le banc qui a beaucoup apporté, avec beaucoup d'expérience, notamment avec Camille Lopez, Bernard Le Roux ou Maxime Machenaud. » Il n’oublie pas non plus de serrer chaleureusement la main de Juan Paolo. Bon joueur, ce dernier s’exprime : « C’était une partie très serrée, n’importe qui aurait pu l’emporter que ce soit la France ou l’Argentine. »

Les Bleus entament de la meilleure des manières leur Coupe du Monde dans un match qui s’annonçait décisif. Le mot de la fin viendra du natif de Pibrac, par une once de chauvinisme de son époque toulousaine : « 99 % des joueurs qui étaient alignés étaient déjà là avec nous, comme Damian Penaud qu'on a été les premiers à mettre à l'aile alors qu'il jouait au centre […] Le staff a choisi de s’appuyer sur un jeu dynamique en première mi-temps, un jeu à la toulousaine. » La fougue de la jeunesse et l’apport d’un banc expérimenté, voici les 2 éléments qui résument particulièrement l’issue joyeuse de la rencontre.

Une buvette, à 8h, c'est valeurs. Crédit photo : @alexipav

Par la suite, une partie du public accoure vers le comptoir pour réhydrater des organismes malmenés par la tension de ce match. L’autre partie accoure vers la star du jour Juan Paolo del Matto qui aura réussi à faire presque autant de selfies que le célèbre Guy Novès, une petite victoire finalement. La matinée se conclura par un Afrique du Sud/Nouvelle Zélande pour lequel nous aurions dû nous mouiller la nuque, ainsi que par la dégustation d’une spécialité argentine. Je ne parle pas de défaites mais de sauce Chimichurri. 

Une belle journée passée avec Le Rugbynistère !

LES DECLAS:

Celle d'Antoine, supporter des Bleus.

J’ai adoré pouvoir approcher Guy Novès d’aussi près, j’étais comme un gosse. C’était agréable de profiter de ses analyses en avant match. J’ai apprécié la table ronde mêlant le rugby amateur ainsi que toute l’animation du speaker avant et pendant le match.

Celle d'Andréa, notre animateur du jour.

J’ai été marqué par la sympathie dont a fait preuve le public, un public très rugby et décontracté, c’était très sympa. Guy Novès s’est montré détendu et rugbystiquement pensif. On le voyait pris par le sport et soucié par le jeu et du collectif.

LE GESTE DU MATCH:

La démonstration de skills face à Clément Poitrenaud. Avec seulement un boudin, un ballon et une canette. Un duel avec avantage Rugbynistère évidemment.

LA STAT: 

8. Le nombre de caméras braquées sur la star du jour. Je vous laisse deviner laquelle. Attention, ça marche aussi avec les litres de houblon.

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Pas mal... Si je peux me permettre, évite juste les jeux de mollets bien gras, son of Régis...

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