L'Immonde du Rugby N°25
L'Immonde du rugby se projette à nouveau le futur et vous propose de suivre le derby Racing - Stade Français du futur...
L'Immonde du Rugby N°25
Samedi dernier a eu lieu le premier derby parisien disputé au Stade de France. Peut-être même le premier vrai derby tout court, puisque cette année, les présidents du Racing et du Stade Français se sont dit « Tiens, si on jouait un peu aux cons pour créer une atmosphère bien pourrie autour du match ? ». Une mission noble mais pas franchement réussie car malgré les menaces de procès, les polémiques et les conférences de presse pugilat (je pense d'ailleurs que vous avez besoin d'auteurs pour vos vannes, Jacky et Thomas, vous savez où me contacter si besoin), le Stade de France n'était pas réellement plein à craquer samedi. Pire, sur le terrain : pas de bagarre générale, presque aucun acte violent, même Pascal Papé était calme, c'est dire. On était loin du derby basque qui nous a encore offert une page d'histoire grâce à Lulu Harinordoquy quelques jours plus tôt.

Mais il ne faut pas être trop sévères avec les deux clubs franciliens : ils débutent dans la connerie, et Rome ne s'est pas faite en un jour (en fait, en 26h d'après le Guinness Book des records). Pour les encourager, l'équipe de l'Immonde du Rugby avait donc envie d'essayer de se projeter dans un futur proche – disons dans 2 ans – et d'imaginer ce que pourrait être un bon vrai derby parisien...


Rappel historique

Côté Racing

La saison 2011-2012 n'a pas été bonne pour le Racing Métro. Eliminés au premier tour de la H-Cup, les Franciliens ne parviennent pas à se qualifier pour les barrages du Top 14 et échouent à la 7ème place, juste derrière le rival du Stade Français. Pour la petite histoire, cette année la finale opposera Clermont (second du Top 14) à Agen (3ème). Au terme d'une finale interminable (0-0 après 80 minutes de jeu et 2 prolongations) les deux équipes ne parviennent pas à se départager en ratant tous leurs tirs aux buts. La LNR décide donc d'attribuer le titre par défaut au Stade Toulousain pour "faire comme d'habitude". Egalement vainqueur de la Heineken Cup une semaine plus tôt, le club rouge et noir réalise enfin le doublé. Vexé d'avoir été contredit sur l'impossibilité du doublé, Guy Novès démissionne dans la foulée et se retire à jamais du monde du rugby.

Mais revenons au Racing. Après cette saison ratée, Jacky Lorenzetti décide de renouveler à nouveau son staff. Gonzalo Quesada, n'a pas convaincu en tant que remplaçant de Simon Mannix. Après une demi-saison à entraîner les arrières du club francilien, l'ancien coach du jeu au pied du XV de France signe dans le seul club parisien qui a vraiment besoin de son expertise : Le Paris Saint-Germain. Il est remplacé au Racing par Jacques Delmas. Après seulement deux semaines dans les Hauts-de-Seine, Jacques est débarqué, pour s'être mis à dos successivement Pierre Berbizier, Philippe Berbizier, Jacky Lorenzetti, le médecin du club, le kiné du club, l'analyste vidéo, l'attaché de presse, l'ouvreuse, le responsable de la buvette et même la mascotte. Le Racing décide de le remplacer en tirant à plouf-plouf un des membres de l'émission "les Spécialistes Rugby" : Thomas Lombard est l'heureux élu.

La saison 2012-2013 est bien meilleure pour le Racing qui a décidé de recruter massivement : Dan Carter, James Hook (bradé avec Guirado, Chouly et Porical après la relégation de l'USAP) et Will Genia rejoignent le club altosequanais (bon, pour Genia, c'est vraiment pour accomplir le fantasme de Sudrugby.com). Le Racing termine 2ème du championnat et décroche finalement son 6ème Bouclier de Brennus en battant le Stade Toulousain en finale. A noter que ce jour là, le nouveau manager en chef toulousain Jean-Baptiste Elissalde avait mis les Espoirs sur la feuille du match, car il pensait qu'il s'agissait juste du Challenge Yves du Manoir.

Coté Parisien

La saison 2011-2012 est donc celle du renouveau pour les Parisiens qui décrochent la 6ème place du Top 14 et accèdent de nouveau à la H-Cup après deux ans d'absence. Malheureusement, cette bonne saison se termine mal : Agen élimine le Stade Français en match de barrage du Top 14, puis les Parisiens connaissent une seconde défaite consécutive en finale de Challenge Européen, encore une fois contre les Harlequins.

Une fin de saison en queue de poisson qui, hélas, augurera d'un exercice 2012-2013 laborieux. Le Stade Français est éliminé dès le premier tour de H-Cup et stagne aux alentours de la 10ème place en championnat. Thomas Savare décide de remplacer Michael Cheika et Christophe Laussucq par Felipe Contepomi (désormais retraité) et Agustin Pichot, qui forment un nouveau trio d'entraîneurs avec Mario Ledesma. Pierre Rabadan, également retraité et qui a fait Espagnol LV2 au lycée, prend lui aussi une place dans le staff en tant que traducteur pour les 4 derniers joueurs français restant au sein de l'effectif. Le Stade Français décide de remplacer Blanche de Castille par le Ché Guevara sur son nouveau maillot, le traditionnel « Life is Life » est remplacé par un tube de Mercedes Sosa et le club décide de délocaliser quelques gros matchs à Buenos Aires pour se sentir un peu plus à domicile. La fin de saison est bien meilleure mais à nouveau frustrante : les Parisiens ne parviennent pas à accrocher le wagon des 6 en Top 14, et perdent à nouveau la finale de Challenge Européen (toujours contre les Harlequins) ce qui porte leur nombre de défaites en finale européennes à 5. Un record jalousé par les Clermontois.

Pour la saison 2013-2014, les Parisiens se sont néanmoins renforcés grâce au retour de Juan-Martin Hernandez, barré par les internationaux Carter, Hook et Wisnievski (qui par dépit, a fini par jouer pour la sélection polonaise) et dépressif à force d'allumer des chandelles. Il rejoint ainsi sa nounou Pichot. Henry Chavancy a également rejoint le club parisien car il avait vraiment envie de poser dans le calendrier des Dieux du Stade (mais Jacky Lorenzetti refusait de signer son carnet de correspondance pour lui donner son accord). A noter aussi que Felipe Contepomi a repris une licence pour jouer comme joker médical au poste de flanker, où il peut continuer à faire ce dans quoi il a toujours excellé : foncer tout droit et se prendre des tampons. Un nouveau rôle qu'il cumule avec sa fonction d'entraîneur, mais aussi son travail de chirurgien à l'hôpital Necker, son poste d'ambassadeur à l'Agence Mondiale Antidopage, et son rôle d'égérie pour une marque de lubrifiant pour crâne.

Nous sommes donc début 2014. Le Racing Métro inaugure son nouveau stade flambant neuf, l'Arena 92, pour le second derby de l'année après celui gagné par le Stade Français lors des matchs allers, dans le tout nouveau stade Jean Bouin.

Le match

14h
La foule commence à se masser devant le nouveau stade flambant neuf et hyper-futuriste situé au pied de la Défense. Les supporters du Racing nostalgiques décident de faire dix fois le tour de l'enceinte avant d'entrer, pour se rappeler de la bonne époque du Stade Yves de Manoir, situé à 45 minutes à pied de la gare de Colombes.

14h10
C'est au tour des supporters parisiens d'arriver au Stade, vêtus de leurs maillots Che Guevara. En dehors du rose, finalement peu de choses les séparent des étudiants de la fac de Nanterre, l'usine à chômeurs la plus célèbre de la région parisienne.

15h
Sebastien Chabal, désormais retraité, a signé un contrat de reconversion lucratif en devenant la toute nouvelle mascotte du club - ce qu'il était déjà un peu de toute façon, sa présence sur les pubs Dove Men Care étant plus remarquée que ses performances sur les terrains depuis quelques temps. Dans les allées du stade, il se fait tirer la barbe et se prend des coups de pied des sales mioches pourris-gâtés du 92. On trouve également quelques ados désireux de se faire prendre en photo avec « le mec qui était déguisé en travelo dans la pub pour le poker ».

15h15
Thomas Savare, le président du Stade Français, se présente à l'accès de la tribune VIP. Il est refoulé par la sécurité. « Vous vous foutez de moi ? Tout le monde sait que le président du Stade Français est Max Guazzini ! »

15h45
L'Arena 92 étant un stade polyvalent faisant également office de salle de concert, le Racing a mis le paquet pour ce match et a décidé d'inviter Michel Sardou pour chanter avant la rencontre, comme une réponse au match aller où Dave était venu chanter pour le Stade Français. Oui Dave est toujours vivant en 2014 et il vous emmerde d'ailleurs. L'immortel interprète de « Je suis pour » nous chante pour l'occasion une composition originale créée spécialement pour l'évènement : « On va quand même pas se mettre des plumes dans le cul », dont les paroles ont été co-écrites avec Jacky Lorenzetti et David Douillet.

15h52
Ovation pour Michel Sardou. Porté par son élan, il décide de faire un rappel et reprend « L'emmerdant c'est les roses ». Une vingtaine de supporters du Stade Français commencent à siffler, mais la vingtaine de supporters restants se mettent à siffler ceux qui sifflent, car siffler ce n'est pas bien. Qu'est-ce qu'ils sont gentils ces supporters du Stade Français.

16h00
Les joueurs font leur entrée sur le terrain. Les grosses équipes sont là. Du coté du Racing, la charnière Genia – Carter est alignée. Sireli Bobo, 47 ans et meilleur marqueur d'essais du Racing (avec une réalisation) est également titulaire. Du coté parisien, Julien « Krusty le Klown » Dupuy forme la charnière parisienne avec Juan-Martin Hernandez. Felipe Contepomi, Antoine Burban et Sergio Parisse forment une troisième ligne totalement glabre et impossible à dissocier de loin. Christian Jeanpierre, qui commente le match sur Canal+ où il a remplacé Eric Bayle (devenu entraîneur de l'Aviron Bayonnais en Fédérale 1) ne s'en remettra jamais.

16h05
Le coup d'envoi est donné par Dan Carter.

16h15
Les dix premières minutes se résument à un échange de chandelles entre Carter et Hernandez. Christian Jeanpierre n'a même pas pu caser un seul « Et l'on ouvre »...

16h17
Peu d'engouement autour de ce derby dans le stade. Le public du Racing Métro est composé à 80% d'employés de la Défense, plus occupés à consulter le cours de la bourse sur leur blackberry qu'à regarder le match. Les spectateurs du Stade Français eux, chantent des génériques de dessins animés pour ne pas s'ennuyer. Ils sont bien partis pour être élus meilleur public de France comme en 2010.

16h20
Les Racingmen sont pénalisés après un hors-jeu de Jean-Pierre Perez (recruté pour sa vague ressemblance avec Sebastien Chabal). Julien Dupuy enquille, 3-0. Dans le stade, les supporters songent à revendre leurs actions du Racing.

16h30
Pendant ce temps, sur Twitter, le jeune ouvreur du Racing Sebastien Descons (@sebdescons pour les intéressés) peine toujours à franchir la barre des 500 followers.

16h35
Après une faute d'Antoine Burban (ou Parisse, ou Contepomi, ou Lavalla... il y a vrai problème de calvitie dans cette équipe) Carter égalise. 3-3. Le cours de l'action Racing remonte.

16h40
Après s'être introduit sur le terrain pour la 7ème fois afin de parlementer avec l'arbitre, l'entraîneur parisien Agustin Pichot est expulsé du bord de touche.

16h45
La mi-temps est sifflée sur le score de 3 partout. Christian Jeanpierre annonce qu'il est très satisfait par cette première mi-temps et s'attend à un formidable spectacle lors de la seconde mi-temps.

16h50
Après plusieurs mois d'exil au cours desquels il s'est laissé pousser une barbe d'ermite et forgé une nouvelle image de vieux sage repenti après des années d'errances, Dominique Strauss Kahn est revenu en grâce dans le coeur des français. La situation économique empirant dans le pays, l'ancien patron du FMI a finalement été élu président de la République lors des élections présidentielles anticipées de 2014, après la démission du président David Marty.

Ancien pilier et grand amateur de rugby, il a tenu à assister au match. Dans les luxueuses loges VIP de l'Arena, il croise Byron Kelleher, désormais responsable de la cellule recrutement du Stade Français dans l'Hémisphère Sud (officiellement) et dans les pays de l'Est (officieusement). Les deux hommes se serrent la main et le nouveau Président la République lui avoue « J'aime beaucoup ce que vous faîtes, Byron ». Le respect semble mutuel.

16h55
Thomas Savare n'a toujours pas réussi à rentrer dans le stade. Il regarde donc le match sur son téléphone portable, en squattant un streaming hongrois. Pendant ce temps, Max Guazzini lui, est bien présent en tribunes VIP et sirote du champagne en compagnie de son ancien rival Jacky Lorenzetti.

17h05
Coup d'envoi de la seconde mi-temps.

17h15
La seconde mi-temps part sur les mêmes bases que la première avec un échange de ballons rendus entre Carter et Hernandez. L'Argentin demande à son banc de sortir pour cause de dépression nerveuse. Il est remplacé par Jules Plisson, que Christian Jeanpierre appellera « Alexis Palisson » durant toute la partie.

17h20
Le match n'étant pas très animé, Dan Carter profite des quelques temps morts pour signer des autographes au bord du terrain. « Qu'est-ce qu'il est sympa Danny Carter ! ».

17h25
Dans les loges VIP, on s'ennuie ferme et on picole grave. Complètement ivre, Byron Kelleher est vidé des loges VIP alors qu'il était en train de draguer lourdement Benjamin Fall (une énième fois blessé pour ce match). L'ancien demi de mêlée All Black l'avait apparemment confondu avec Naomi Campbell.

17h30
Enfin le premier essai du match ! Lui aussi complètement dépité par le match, Dan Carter balance une passe immonde en direction de Fabrice Estebanez. Henry Chavancy intercepte et marque contre son club formateur. Le cours de l'action du Racing chute sévèrement. Huées dans les tribunes. Dupuy transforme, 10-3.

17h35
Complètement ivre, Dominique Strauss-Kahn est vidé des loges VIP alors qu'il était en train de draguer lourdement Jon Qovu (blessé pour ce match). L'ancien président du FMI l'avait apparemment confondu avec Nafissatou Diallo.

17h37
Essai du Racing ! Felipe Contepomi (qui a 7 points de suture sur le crane, un bandeau sur l'oeil après s'être fait énucléer par Jean Pierre Perez et une jambe dans le plâtre – bref un match comme un autre pour lui) tente le drop à 40m des perches. Le ballon heurte le poteau droit, puis le poteau gauche, avant de retomber sur la barre transversale. Siréli Bobo récupère le ballon et profite de la confusion pour aller marquer un essai de 100m. L'ailier fidjien ne se relève pas après à avoir aplati et sort sur civière : ce sera son dernier match en Top 14. Carter transforme, 10-10.

17h39
Complètement ivre, Jacky Lorenzetti est vidé des loges VIP alors qu'il était en train de draguer lourdement Max Guazzini, qu'il n'avait confondu avec personne. Banni de sa propre enceinte, Jacky va visionner la fin du match dans le parking avec Thomas Savare, qu'il « ne connaissait pas mais qu'il trouve très sympa »

17h45
Le match se termine sur le score de 10 partout. Les traders de la Défense rentrent chez eux en chantant des génériques de dessin animé avec les supporters parisiens. Thomas Savare se fait raccompagner chez lui dans le Hummer de Jacky Lorenzetti et sur la pelouse les joueurs argentins des deux clubs se félicitent et se racontent leurs dernières vacances. Bon y'a rien à faire, c'est vraiment de la merde ce derby parisien.
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  • tibtib
  • il y a 12 ans

très très bon!

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