La Coupe du monde démarre dans une semaine et il est temps pour nous de lancer notre nouvelle rubrique pour vous faire vivre cet événement d’une manière décalée. Non pas en France mais dans tous les autres pays en lice. Pour se faire, nous avons recruté une armada de correspondants plus affûtés les uns que les autres pour prendre la température du Mondial au fil des semaines en direct sur place. Interviews, reportages et simples articles sur la manière dont les locaux vivent la Coupe du monde vont ainsi se succéder jusqu’au 31 octobre et même après.
Française avec un père Écossais, Gabrielle travaille dans un bar à Édimbourg. Elle nous fait vivre le dernier France - Ecosse en direct du pub.
Etant récemment arrivée à Édimbourg, je me suis dit "rien de mieux qu’un beau test match France vs Écosse pour découvrir un peu plus de la culture écossaise". Malheureusement, ce soir-là, le foot était plus à l’appel que le rugby dans la majorité des pubs et bars de la capitale. Après d’intenses recherches (merci Google) je me suis retrouvée au Grosvenor, un pub à l’ancienne, rempli de vieux fauteuils, de "pies" sensationnelles et un petit groupe de Scottish bien vivaces.
On discute, quelques bières se retrouvent sur la table et soudain silence, c’est Flower of Scotland, reconnu par tous comme l’un des plus beaux hymnes du monde. Je vois clairement le respect et la fierté qu’apporte l’hymne. Tout le monde chante, même moi, emportée dans le mouvement.
Le match commence. Durant les 10 premières minutes du match, on est tous studieux à regarder comment les deux équipes évoluent. Une mêlée écossaise qui tient, beaucoup de petites fautes, on est tous à se demander si on regarde deux nations ou des équipes de seconde zone qui jouent un dimanche après-midi. Je discute avec Ian, il a l’air de bien s’y connaître et on évoque le cas écossais. Il m’explique que pour eux, en tant que supporters, ce n’est plus une question de gagner une Coupe du monde mais plutôt d’honneur. Il voudrait que l’équipe écossaise se montre combative et prouve à tout le monde qu’elle n’est pas l’équipe qui a fini dernière lors du dernier 6 nations. Vern Cotter plait beaucoup. On voit clairement que les joueurs sont plus préparés, qu’il y a vraiment un esprit d’équipe, une certaine cohésion, le flair neo-zelandais aide peut-être.
Fin de la première mi-temps on est tous d’accord que si la deuxième est pareille, la troisième nous fera oublier et c’est à mon tour de payer ma tournée. Après les pauses pipi, cigarettes, changement de fûts de la barmaid, le match reprend, quelques changements, rien d’impressionnant.
Puis vient la 59e minute, et là c’est beau. Magnifique coup de pied de Laidlaw dans la diagonale, récupéré par Seymour et un 3e rideau défensif français inexistant et c’est l’essai. La joie se voit sur les visages. Ian rappelle que Seymour vient d’arriver dans le groupe écossais et que Laidlaw avait manqué la Coupe du monde en 2011 à cause d’une blessure. Les Écossais sont heureux et ils mènent.
C’est là que je suis éduquée par mes acolytes aux 10 minutes d’enfer. Il s’avère que lorsque l’Écosse est vivace et tient au score, les dix dernières minutes sont mortelles dans la majorité des matchs. Est-ce parce que physiquement ils ne tiennent pas ou une malédiction malencontreuse ? On ne le saura pas. Mais une fois encore à la 79e minute, après un carton jaune pour David Denton et des phases de jeu intéressantes mais non-concluantes du côté français, Noa Nakaitaci réussi à transpercer la défense et à poser le ballon derrière la ligne d’en-but.
Ian me lance un « I told you so » avec le sourire triste. La fin du match est sifflée, et même s'ils ont perdus, les Écossais sont fiers de ce qu’ils ont donné. On voit que même entre supporters, les Écossais et les Français se respectent énormément et s’apprécient (on ne parlera pas du sentiment mutuel que nous avons envers les Anglais). Les deux patries peuvent être fières, elles se sont battues et on espère qu'elles seront prêtes à 100 % pour le début de cette Coupe du monde dans quelques jours.
Pierre est un Toulousain qui vit à Milan. Il se propose d'aller dans un bar de foot bien connu pour faire une bonne couverture du Mondial, même si comme il nous l'explique, le rugby ne fait pas vraiment la Une.
Dans le pays où le Calcio est roi, le rugby éprouve les plus grandes difficultés à trouver l'intervalle et à faire son trou dans le paysage médiatique de nos cousins italiens. En atteste la Gazetta dello Sporto du jour :
À la veille de l'ultime test match de préparation pour la Coupe du monde face au Pays de Galles, le quotidien sportif italien, qui est le pendant de notre bien-aimé L'Equipe, n'a consacré qu'un petit encadré, soit un quart de page d'un journal qui en compte près de 50. Le rugby trouve sa place à côté des résultats du quinté. Bien peu par rapport au foot évidemment mais aussi du volley, du basket et des sports auto et moto (on retrouve bien là le raffinement transalpin).
Il est vrai que les récentes performances de l'équipe fanion italienne n'attisent pas la curiosité et ne font pas trop vendre de papier. Les 2 dernières défaites cuisantes (al dente) de la Squadra Azzura face au XV du chardon ont assombri le ciel bleu des hommes de Jacques Brunel, et comme le rapporte l'article, il n'y a guère que le retour du capitaine Sergio Parisse qui apporte une petite éclaircie. Et avant d'affronter le Pays de Galles en bonne forme après sa victoire en terres irlandaises, l'optimisme n'était pas le maître-mot.
En dépit du résultat de samedi, il faudra tout de même les prendre au sérieux lors de notre confrontation en phase de poules de la Coupe du monde, car en tant que vrais latins, l'orgueil peut forcer à l'exploit face à nos petits coqs.
Karine est une des plus fidèles lectrices du Rugbynistère. De Dublin, elle nous montre que contrairement à ce qu'on peut voir en Italie, le rugby s'affiche en Irlande.
À Dublin, les célèbres magasins Easons ont ressorti toutes les autobiographies des joueurs (irlandais et autres), plus un cahier spécial Coupe du monde et quelques autres livres sur le rugby. Le seul livre récent est celui de Gareth Thomas paru en avril cette année. Et le plus intéressant est bien sur celui de Richie McCaw paru en 2012. Naaan, je plaisante…quoique. Il y livre ses pensées pendant les matches en toute honnêteté. J’ai donc lu en premier le quart 2007 et la finale 2011. On n’a pas idées de ce qui se passe dans la tête d’un joueur à des moments pareils. Et le livre nous rend le personnage beaucoup plus attachant.
Sinon, le livre de Gareth Thomas est très prenant, rempli d’émotions. Donncha O’Callaghan est le blagueur de l’équipe d’Irlande, et quoi d’autre ? Ah oui ! Le livre Tackling Rugby, je les repose en rayon après en avoir lu un petit bout. L’auteur essaie de nous faire croire que le rugby est le sport le plus dangereux du monde, bref, à oublier. Et comme il fallait aussi un ancien joueur reconverti en journaliste, la bio de l’Anglais Brian Moore que beaucoup d’internautes anglais surnomment Brian Moron (idiot en anglais). C’est vous dire s’ils l’aiment.
Française avec un père Écossais, Gabrielle travaille dans un bar à Édimbourg. Elle nous fait vivre le dernier France - Ecosse en direct du pub.
Etant récemment arrivée à Édimbourg, je me suis dit "rien de mieux qu’un beau test match France vs Écosse pour découvrir un peu plus de la culture écossaise". Malheureusement, ce soir-là, le foot était plus à l’appel que le rugby dans la majorité des pubs et bars de la capitale. Après d’intenses recherches (merci Google) je me suis retrouvée au Grosvenor, un pub à l’ancienne, rempli de vieux fauteuils, de "pies" sensationnelles et un petit groupe de Scottish bien vivaces.
On discute, quelques bières se retrouvent sur la table et soudain silence, c’est Flower of Scotland, reconnu par tous comme l’un des plus beaux hymnes du monde. Je vois clairement le respect et la fierté qu’apporte l’hymne. Tout le monde chante, même moi, emportée dans le mouvement.
Le match commence. Durant les 10 premières minutes du match, on est tous studieux à regarder comment les deux équipes évoluent. Une mêlée écossaise qui tient, beaucoup de petites fautes, on est tous à se demander si on regarde deux nations ou des équipes de seconde zone qui jouent un dimanche après-midi. Je discute avec Ian, il a l’air de bien s’y connaître et on évoque le cas écossais. Il m’explique que pour eux, en tant que supporters, ce n’est plus une question de gagner une Coupe du monde mais plutôt d’honneur. Il voudrait que l’équipe écossaise se montre combative et prouve à tout le monde qu’elle n’est pas l’équipe qui a fini dernière lors du dernier 6 nations. Vern Cotter plait beaucoup. On voit clairement que les joueurs sont plus préparés, qu’il y a vraiment un esprit d’équipe, une certaine cohésion, le flair neo-zelandais aide peut-être.
Fin de la première mi-temps on est tous d’accord que si la deuxième est pareille, la troisième nous fera oublier et c’est à mon tour de payer ma tournée. Après les pauses pipi, cigarettes, changement de fûts de la barmaid, le match reprend, quelques changements, rien d’impressionnant.
Puis vient la 59e minute, et là c’est beau. Magnifique coup de pied de Laidlaw dans la diagonale, récupéré par Seymour et un 3e rideau défensif français inexistant et c’est l’essai. La joie se voit sur les visages. Ian rappelle que Seymour vient d’arriver dans le groupe écossais et que Laidlaw avait manqué la Coupe du monde en 2011 à cause d’une blessure. Les Écossais sont heureux et ils mènent.
C’est là que je suis éduquée par mes acolytes aux 10 minutes d’enfer. Il s’avère que lorsque l’Écosse est vivace et tient au score, les dix dernières minutes sont mortelles dans la majorité des matchs. Est-ce parce que physiquement ils ne tiennent pas ou une malédiction malencontreuse ? On ne le saura pas. Mais une fois encore à la 79e minute, après un carton jaune pour David Denton et des phases de jeu intéressantes mais non-concluantes du côté français, Noa Nakaitaci réussi à transpercer la défense et à poser le ballon derrière la ligne d’en-but.
Ian me lance un « I told you so » avec le sourire triste. La fin du match est sifflée, et même s'ils ont perdus, les Écossais sont fiers de ce qu’ils ont donné. On voit que même entre supporters, les Écossais et les Français se respectent énormément et s’apprécient (on ne parlera pas du sentiment mutuel que nous avons envers les Anglais). Les deux patries peuvent être fières, elles se sont battues et on espère qu'elles seront prêtes à 100 % pour le début de cette Coupe du monde dans quelques jours.
Pierre est un Toulousain qui vit à Milan. Il se propose d'aller dans un bar de foot bien connu pour faire une bonne couverture du Mondial, même si comme il nous l'explique, le rugby ne fait pas vraiment la Une.
Dans le pays où le Calcio est roi, le rugby éprouve les plus grandes difficultés à trouver l'intervalle et à faire son trou dans le paysage médiatique de nos cousins italiens. En atteste la Gazetta dello Sporto du jour :
À la veille de l'ultime test match de préparation pour la Coupe du monde face au Pays de Galles, le quotidien sportif italien, qui est le pendant de notre bien-aimé L'Equipe, n'a consacré qu'un petit encadré, soit un quart de page d'un journal qui en compte près de 50. Le rugby trouve sa place à côté des résultats du quinté. Bien peu par rapport au foot évidemment mais aussi du volley, du basket et des sports auto et moto (on retrouve bien là le raffinement transalpin).
Il est vrai que les récentes performances de l'équipe fanion italienne n'attisent pas la curiosité et ne font pas trop vendre de papier. Les 2 dernières défaites cuisantes (al dente) de la Squadra Azzura face au XV du chardon ont assombri le ciel bleu des hommes de Jacques Brunel, et comme le rapporte l'article, il n'y a guère que le retour du capitaine Sergio Parisse qui apporte une petite éclaircie. Et avant d'affronter le Pays de Galles en bonne forme après sa victoire en terres irlandaises, l'optimisme n'était pas le maître-mot.
En dépit du résultat de samedi, il faudra tout de même les prendre au sérieux lors de notre confrontation en phase de poules de la Coupe du monde, car en tant que vrais latins, l'orgueil peut forcer à l'exploit face à nos petits coqs.
Karine est une des plus fidèles lectrices du Rugbynistère. De Dublin, elle nous montre que contrairement à ce qu'on peut voir en Italie, le rugby s'affiche en Irlande.
À Dublin, les célèbres magasins Easons ont ressorti toutes les autobiographies des joueurs (irlandais et autres), plus un cahier spécial Coupe du monde et quelques autres livres sur le rugby. Le seul livre récent est celui de Gareth Thomas paru en avril cette année. Et le plus intéressant est bien sur celui de Richie McCaw paru en 2012. Naaan, je plaisante…quoique. Il y livre ses pensées pendant les matches en toute honnêteté. J’ai donc lu en premier le quart 2007 et la finale 2011. On n’a pas idées de ce qui se passe dans la tête d’un joueur à des moments pareils. Et le livre nous rend le personnage beaucoup plus attachant.
Sinon, le livre de Gareth Thomas est très prenant, rempli d’émotions. Donncha O’Callaghan est le blagueur de l’équipe d’Irlande, et quoi d’autre ? Ah oui ! Le livre Tackling Rugby, je les repose en rayon après en avoir lu un petit bout. L’auteur essaie de nous faire croire que le rugby est le sport le plus dangereux du monde, bref, à oublier. Et comme il fallait aussi un ancien joueur reconverti en journaliste, la bio de l’Anglais Brian Moore que beaucoup d’internautes anglais surnomment Brian Moron (idiot en anglais). C’est vous dire s’ils l’aiment.
skechdal
Bien vu, très intéressant!
Pour info, si jamais il manque au Rugbynistère des oreilles et des yeux en Argentine...
Thibault Perrin (Le Rugbynistère)
@Skechdal : Bonjour, tu peux passer par le formulaire de contact pour nous contacter. On a du monde en Argentine, mais on ne refuse personne 😊
Zarathoustra
Je regrette que ma candidature n'aie pas été retenue pour commenter la coupe du monde à partir d'Oyonnax, en Lozère.
Je tiens à préciser que le Rugbynistère n'a vraiment pas été correct car ils n'ont même pas fait l’effort de me répondre (y'en a qui ont oublié qu'ils ont été des branleurs qui cherchaient leur premier boulot ou un stage et qui étaient furax de n'avoir jamais de réponse à leur candidature spontanée)
Je ne suis pas rancunier et je vous souhaite une bonne coupe du monde !
De toute façon, on n'ira pas bien loin, vu que Jésus a été exclu, et les présidents du Top14 seront bien contents de récupérer très rapidement toutes leurs ouailles (à part Mourad, qui préfère la carte Vitale à la CNI).
Nicolas Rousse
@Zara : si y'a bien un truc que je n'accepte pas, c'est qu'on nous prenne pour des cons. Quand on dépasse les limites de la connerie humaine, ça devient simplement insupportable. C'est ton dernier commentaire sur le site, tu rejoins le groupe très fermé des 3 personnes bloquées, félicitations.
Pour info toutes les candidatures reçues ont été acceptées sans exception puisque la sélection des sujets se fait APRES réception et que nous compilons nous-mêmes les articles : en plus d'être stupide, ton accusation est incohérente. Là où tu as certainement raison, c'est bien que celle d'un troll aurait été rejetée. Allez bon vent...
Jak3192
moi je comprends rien à ton post.
Oyonnax, bon.
En lozere ?
Hummm
Petit coup de google maps
et quedalle
no comprendo
C'est un joke ?
Pat33600
Superbe article, merci aux rédacteurs, il me tarde de lire les prochains.
Jak3192
Excellente idée !
Belle initiative citoyenne.
L'amateurisme dans ce monde vénal n'est peut être pas mort.
Bon courage aux rédacteurs, et bonne CdM à eux...
...et à nous
et puis ce ne sera probablement pas pire que certains commentaires de professionnels.
Raselanout
On va se régaler…………………………. !
Merci le rugbynistère !