Une fois de plus, Ovale Masqué manque à tous ses devoirs. Alors que la Coupe du Monde de Rugby approche et que les hôtels se remplissent au pays du long nuage blanc, lui aurait été aperçu cuvant son vin dans le caniveau, simulant un coït avec une peluche à l’effigie de Pottoka. Mais parce qu’il faut bien du monde pour faire vivre cette chronique ; il avait pris soin, et ce avant d'arriver à trois grammes, de léguer ses responsabilités à un nouveau venu : Guilhem Guy Crado. Pas bien doué en rédaction, le jeune homme a tout de même tenu à vous faire partager son point de vue sur le Pays de Galles. Ascendance ouvrière oblige, il a fait preuve de trop de clémence à l’égard de cette nation inculte et austère, seule peuplade capable d’ériger le poireau en tant que symbole. Mais bon, comme on a rien d’autre et qu’on préfère siroter des Picons au PMU du coin, voici son texte. Enjoy.
Présentation : le Pays de Galles
Le Pays de Galles est l’une des 4 nations constitutives du Royaume Uni, entité des plus importantes sur la scène rugbystique internationale. Pourtant, à coup sûr, aucun des rares lecteurs de cette chronique n’est en mesure de placer le PDG sur une carte. Pire, à l’exception des fanas de rugby, l’humanité toute entière fait preuve d’une indifférence totale à l’égard de cette nation de mineurs, tout juste bonne à ramasser des cailloux pour le compte de leurs cousins anglais ; de beaux nobles qui évitent de passer leurs Samedi à la mine. En dépit de sa dimension internationale anecdotique, le Pays de Galles est parvenu à amasser l’un des palmarès les plus flatteurs du rugby Européen : 35 victoires en tournoi des 5 ou 6 nations. Ces 35 victoires, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt : 8 d’entre elles ont été acquises lors de la décennie 70’, déclarée sabbatique par l’équipe de France en raison de la naissance d’Ovale Masqué (note d'Ovale Masqué : je suis né en 1987 et je t'embête). Avec 3 victoires sur les 30 derniers tournois, les statistiques des diables rouges ne sont guère flatteuses. Et si la 7° place à l’IRB atteste que les Gallois sont présents chaque année sur la scène internationale, c’est avant tout pour prendre des branlées par leurs copains mieux classés, à savoir toutes les équipes sérieuses.
Hymne
Alors que leurs voisins se distinguent par leurs hymnes transcendants, les Gallois précèdent leurs rencontres du délicieux « Hen Wlad Fy Nhadau » (L'ancienne terre de mes Pères). A ceux qui se poseraient la question, il ne s’agit pas d’un nom fidjien prononcé avec une patate chaude dans le gosier. A noter aussi que cet hymne est également l'hymne officiel de la Bretagne, où on l'appelle « Bro Gozh Ma Zadoù ». C'est Ovale Masqué, breton de cœur (et surtout de foie d'après son médecin), qui tenait à le préciser.
Pour ne pas sombrer dans le ridicule, nos amis gallois sont devenus champions du monde du Colin Maillard, avec 3’15’’ sans moufeter face aux méchants All Blacks.
T’as bougé !
Emblème(s)
Bon alors là même moi j’m’y perds, retenez juste qu’il s’agit d’un poireau, voire parfois une jonquille, qui serait en fait trois plumes d’Autruche, mais y’a aussi une histoire de Dragons, ce qui fait vachement moins tapette et permet de sauver l’honneur quand on arbore le maillot extérieur le plus risible de l’histoire de notre beau sport.
En bonus, une vidéo d’une Autruche au tempérament belliqueux.
Y’a bien qu’une nation d’arriérés pour prendre un bipède aussi disgracieux comme emblème. Vous vous imaginez floquer David Marty sur le maillot du XV de France ?
La Star : Shane Williams
Même à l’approche des 35 ans, l’ailier de poche (1m70, 78kg) Shane Williams n’a rien perdu de sa vivacité ni de ses crochets dévastateurs. Véritable baromètre des Ospreys auxquels il est fidèle depuis 2003, il sera la pièce maitresse d’une ligne arrière Galloise pourtant composée d’autres grands clients (Byrne, Hook pour ne citer qu’eux). Grand Chelemard en 2005 et 2008, il ajoute à son palmarès quelques distinctions individuelles notables : ailier le plus capé du pays de Galles, recordman d’essais en sélection (devant le légendaire Gareth Thomas), meilleur joueur du monde en 2008… Déjà présent en 2003 et 2007, il compte sur la Coupe du Monde 2011 pour mettre un terme à sa carrière internationale en apothéose. Ses accélérations, son sens de la relance et sa vivacité devraient à n’en point douter semer la panique dans les défenses adverses, certes habituées désormais au jeu à une passe et aux ailiers qui percutent comme des centres parce que les gros tentent des cad’ deb. Bref, Williams, c’est de l’ailier à l’ancienne, qui essouffle son vis-à-vis avant même la mi-temps et sort de son chapeau une fulgurance par match pour montrer à tout le monde qui est le patron. Ici, Williams s’entraîne au 3000m steeples avec son sparing partner Topsy Ojo.
Le joueur à suivre : George North
En 2010, son refus d’intégrer la sélection anglaise qui lui tendait les bras confirme que le rugby est un sport de masochiste. Après un début de saison tonitruant cette même année avec son club des Scarletts, il honore sa première cape à l’âge de 18 ans et 7 mois, faisant de lui le troisième joueur le plus jeune à revêtir la tunique des diables rouges. Pour l’occasion, il célèbre l’évènement en plantant deux essais aux champions du monde sud-africains. Grâce à cet exploit, il écrase les records nationaux de précocité, ce qui augure d’une longue carrière en sélection. Avec 1m93 pour 105kg, il s’inscrit dans la lignée des ailiers modernes qui arrondissent leurs fins de mois en faisant de l’intérim chez les déménageurs bretons. Rodé aux joutes internationales avec 8 sélections en un an, le jeune joueur est prêt à se révéler aux yeux du grand public. Sa probable association à Shane williams et Byrne à l’arrière constituera un trident d’attaque redoutable, et la perspective de voir Halfpenny rentrer en cours de rencontre fera frémir à l’avance les défenses adverses.
Ou Sam Warburton
Sam Warburton, 22 ans et seulement 17 sélections, sera le capitaine du Pays de Galles pour cette Coupe du Monde. Bien moins célèbre que ses deux copains flankers à qui il a piqué le brassard (Martyn Williams, non sélectionné, et Ryan Jones, qui n'a jamais retrouvé son niveau de 2008), il fait pourtant déjà l'unanimité dans son pays. Très bon lors du dernier Tournoi, épatant face aux anglais lors des matchs de préparation, il est surnommé « WarburTRON » par ses coéquipiers pour son abattage de cyborg sur le terrain. Omniprésent, endurant et particulièrement habile pour gratter des ballons dans les rucks, il devrait définitivement se faire un nom en Nouvelle-Zélande.
Sam n'a pas encore de vidéos à sa gloire sur youtube. A la place on vous balance donc une interview dans laquelle il se la pète en racontant qu'il jouait au foot avec Gareth Bale quand il était ado. Le plus troublant dans cette vidéo reste quand même le bermuda de Jamie Roberts. Qui d'autre qu'un gallois aurait l'idée de se rendre à un talk show EN BERMUDA ?!
Le joueur à suivre à distance : Andy Powell
Sûrement un brave type, ce Powell. Avec son sourire de bonhomme et sa tignasse, il n’a pas l’air d’un mauvais bougre. Mais y’a des types comme ça, dès qu’ils ont une idée, ça tourne au vinaigre. Ce troisième ligne bourru, esthétiquement issu d’un croisement entre Elvis Vermeulen et Justin Beaber, avait défrayé la chronique en février 2010 pour avoir célébré la victoire face à l’Ecosse en s’engageant sur l’autoroute au volant d’une voiturette de Golf. Suspendu par sa fédération, il l’était deux mois plus tard par son club suite à une rixe de bar avec des supporters de foot. C’est le genre de type qui aime le risque, et dont l’obstination à avancer avec le ballon, quitte à le perdre, lui a fait quitter le poste de 8 pour celui de troisième ligne aile. Étouffé par la pression de l’évènement ou par l’air de l’hémisphère sud, il est bien capable de trébucher contre une table de chevet et de mettre sa fédération dans de beaux draps. Mon conseil : Noresund, de chez Ikea. Même si un Powell ivre mort la jette de son balcon dans l’espoir de pourrir la Lexus de Wayne Barnes, pour 19€95 c’est forcément une daube qui ne fera mal à personne
Le joueur qui suivra la CDM depuis son canapé : Gavin Henson
Et c’est bien fait pour lui. Il l’a bien cherché, et ça serait lui rendre hommage que de lui consacrer plus que vingt-huit mots (allez y, comptez).
Le joueur qui fera s’arracher les cheveux aux commentateurs
Merci à Ovale Masqué d’avoir eu l’idée de section qui force à trouver des blagues. Il est 15h46, mon conseiller Pôle Emploi m’attend déjà depuis ¾ d’heure donc j’abandonne. PS d'Ovale Masqué : en tout cas moi j'aime bien le nom du demi de mêlée Travis Knoyle, je ne sais pas pourquoi...
Le Coach : Warren Gatland
Technicien Néo-Zélandais suffisamment reconnu pour être crédible mais pas assez pour se voir confier la sélection nationale, Gatland occupe la fonction d’entraîneur de l’équipe d’Irlande entre 1998 et 2001, puis hérite des WASPS et de Waikato, club dont il est originaire. Intronisé sélectionneur des diables rouges en 2007, il remporte le grand chelem l’année suivante. Malgré des résultats en dents de scie, son abnégation sans limite lui a valu de voir son contrat renouvelé jusqu’au terme de la coupe du monde 2015. Un être résolument optimiste, en osmose avec une équipe au jeu enthousiasmant. Citation : “I feel tremendous pride in coaching Wales and gratitude at the chance to work at the highest level. Wales is the sleeping giant of world rugby, I want to achieve potential”. Au temps pour nous Warren, on pensait que le géant endormi du monde du rugby c'était Aurélien Rougerie sur les phases défensives.
Style de Jeu
Le pays de Galles, c’est l’équipe qui fout la patate. Halfpenny, Hook, Byrne, Williams, Roberts… les Gallois sont bien plus célèbres pour leurs ¾ que pour leurs avants, et en cette année où les matches risquent de se terminer sur des scores de Hockey, ceux des Gallois garantiront surement un peu de spectacle. Il y’aura toujours des casses c... , pardon, des rabat-joies à la Alain Penaud pour vous dire « que le jeu manque d’alternance et qu’on a du mal à voir se dégager une vraie cohérence », mais n’empêche qu’avec eux on rigole. Preuve ultime, le match d’anthologie qu’ils nous ont offert face aux Fidjiens il y’a 4 ans. Le résumé fait 19 minutes, soit une saison de Mermoz en équipe de France.
Scénario idéal
Coup de tonnerre à Wellington : pour leur match d’ouverture, les Gallois triomphent de Afrique du Sud sur le score fleuve de 38 à 14. En cause, Steyn et ses 6 drops avortés de 70m contre le vent, autant de cadeaux aux redoutables ailiers gallois. Les inconstants Samoa sont broyés, et les remplaçants désireux de s’illustrer rendent une copie parfaite face à une Namibie déjà éliminée. Face aux Fidji, le spectacle est à nouveau au rendez vous, et Shane Williams se voit intronisé ministre des Sports après un sauvetage sur Nalaga à la 79° minute. 27-24, la première place est assurée. En quarts, les diables rouges humilient l’Irlande, privée de numéro 10 après un duel au mousquet entre O’Gara et Sexton. Battus par les intouchables Blacks en demie, le match pour la troisième place est remporté face à la France qui une fois de plus s’effondre au moment important. Galvanisé par l’évènement, Yoann Huget demande à être naturalisé Gallois.
Scénario catastrophe
Contraints au sans-faute après avoir lourdement chuté face aux champions du monde en titre, les Gallois sous pression se débarrassent péniblement des Samoa et de la Namibie. Lors du match couperet face aux Fidji, Lovobalavu et VuliVuli mènent la vie dure à la 3° ligne Galloise, et anéantissent les velléités offensives des deux équipes à coup de coffrage de ballons et de cravates dignes de Rey Misterio, star du catch outre-atlantique. Les diables quittent la coupe du monde la tête basse et sans Andy Powell, retrouvé noyé dans le port d’Auckland après avoir parié avec ses potes qu’il arriverait à s’échapper d’une camisole de force en moins d’une minute sous l'eau.
Pronostic
Convaincant lors de ses sorties estivales face à l’Angleterre puis l’Argentine, le Pays de Galles pourrait créer l’exploit face à une Afrique du sud objectivement moins fringante que les autres nations majeures du sud. Même en cas de défaite, les victoires face aux Samoa et la Namibie semblent à la portée du XV du Poireau qui se verrait offrir une nouvelle chance de passage en ¼ face aux Fidjis. S’ils ne terminent pas premiers de poule, les Gallois devraient vraisemblablement se heurter à une équipe d’Australie qu’on verrait mal échouer en quarts de finale… Rendez-vous pris, donc, le 11 septembre pour un match déjà décisif face au squad de Peter de Villiers.
Bonus Provençal le Gaulois
C'est pas faux...
Crédits
Guilhem Guy Crado, parti prendre une douche, avec l'assistance d'Ovale Masqué par ci par là, parce que faut quand même bien montrer qui c'est le boss.
Dans la même série :
Poule A :
La France par Ovale Masqué
Les Iles Tonga par Ovale Masqué
Le Canada par Fourchette & Desman
La Nouvelle-Zélande Par Vern Crotteur
Le Japon Par Capitaine
Poule B :
L'Angleterre Par Poteau Feu
L'Argentine Par Ovale Masqué et Ovale de Grace
La Roumanie Par Capitaine
L'Ecosse Par Damien Try
La Géorgie Par Capitaine
Kyb
On a attendu avant de l'avoir celle-là... Ovale Masqué, de toi à moi, entre trois yeux (un en moins pour cause de fourchette) : tu ne pensais quand même pas nous faire croire qu'il y avait 30 mots quand-même ? Comment ça 28 ? Si si, compte 😉
Pour la bosse des maths qui me rappelle la bosse des ours, pardon, des piliers Jones : je ne te félicite pas !
Et vive le Cawl !
b.gollier
En tant que fan du Pays de Galles, j\'ai vraiment bien aimé cette critique très sympa à lire comme d\'hab! Cette coupe du monde va être vraiment sympa avec eux! 🙂
CineSeb
J\\\'aurais quand même mis, pour les commentateurs, l\\\'enchaînement Jones, qui passe sur Jones, qui remet intérieur pour Jones, qui donne à Williams, pour Williams, la passe pour Williams et essai !!!