Le Rugbynistère des Affaires Etrangères est conscient qu’il vous a laissé sans nouvelles de ses deux intrépides explorateurs depuis trop longtemps. A notre décharge, nous devons vous avouer que les voyages sont chaque fois plus riches, plus intéressants, et qu’on a du mal à remettre la main sur notre fidèle Tana Plinlaevalis qui essaie de se faire la malle à chaque fois qu’il faut repartir. Toujours est-il qu’après leur périple en Inde, Thierry Duroutard et Tana Plinlaevalis sont repartis officier la messe Rugbystique quelque part d’autre. Cette fois-ci, c’est en Afrique qu’ils se sont dirigés, où ils ont rencontré un homme : Laurent Javerzac.
Thierry Duroutard : Salut Laurent et sois le bienvenu au Rugbynistère des Affaires Etrangères ! Comme nos lecteurs sont curieux de savoir à qui ils ont affaire en général, peux-tu te présenter rapidement ?
Bonjour le Rugbynistère ! Je m’appelle Laurent Javerzac et suis originaire de Bergerac. Baigné depuis toujours dans l’esprit rugby, j’ai commencé à l’âge de dix ans car mon père jouait depuis tout jeune, et j’ai dû arrêter vers trente-quatre ans. C’est à Bergerac que j’ai été formé jusqu’en senior, au poste de talonneur, surtout parce que mon père jouait talonneur. C’est en senior que j’ai commencé à basculer troisième-ligne aile, un poste où j’ai pu exprimer des qualités plus personnelles.
A l’époque, Bergerac était en groupe B (équivalent Fédérale 1), mais j’ai dû partir en 1999 pour effectuer une licence STAPS à Bordeaux. J’ai eu une opportunité d’intégrer le club de Lormont qui jouait aussi en groupe B. J’ai arrêté le rugby il y a presque six ans, mais je me rappelle d’une époque incroyable où j’ai eu la chance de côtoyer des Betsen et Ibañez en universitaire, car le rugby à ce moment-là n’était pas encore professionnel. Les gars faisaient encore des études, et avaient des contrats qui leur permettaient de jouer à l’université. Du coup j’ai partagé le poste de talonneur avec Ibañez, vous imaginez ? J’ai aussi participé à une Coupe d’Europe et une Coupe du monde en Equipe de France Universitaire de Rugby à XIII.
Le rugby a été toute ma vie ; ça m’a maintenu en forme, rattrapé dans les moments importants de la vie, enseigné des valeurs. J’ai toujours voulu renvoyer l’ascenseur et en faire bénéficier les autres. Mon seul regret, c’est d’avoir fini ma carrière sur deux K.O : un K.O debout, et autre K.O la semaine d’après. Comme l’arrêt a été brutal, je n’ai pas fait le deuil de mon envie de jouer.
T.D: Tu as donc raccroché les crampons il y a quelque temps déjà, mais ce n’est pas pour autant que tu t’es désintéressé du sport si je comprends bien ? Que fais-tu maintenant ?
J’ai monté une association appelée « rugby de poussière », qui a pour vocation de promouvoir notre sport dans des pays où il est méconnu, voire pas connu du tout. L’idée est contenue dans le titre de l’association, qui a sa petite explication. Voyez-vous, le rugby de poussière fait référence à l’Afrique Subsaharienne, puisque c’est là-bas que j’effectue le gros de mon activité associative. Vous imaginez le rugby sur la place d’un village de Burkina Faso ? Là-bas, dès qu’on bouge un peu, il faut bouger ailleurs pour pouvoir respirer, tant on soulève de nuages de poussière (d’ailleurs surnommés les « balles poussières »), d’où l’idée.
J’ai monté l’association en 2010, c’était une nécessité si je voulais aller plus loin qu’une simple intervention personnelle. C’est ainsi que j’ai pu bénéficier de subventions municipales afin d’aller promouvoir ce sport qu’on aime tous.
Tana Plinlaevalis : Raconte nous un peu plus en détail tes voyages. Que fais-tu lorsque tu pars ? Où pars-tu exactement ?
Je suis notamment parti au Niger rejoindre un ami qui travaille dans une ONG impliquée principalement au Tchad et au Mali. C’étaient trois semaines de fou, car c’était un de mes tous premiers voyages. C’était tellement différent de tout ce que j’avais pu m’imaginer avant de partir. Ce qui m’intéresse, c’est de parfaire ma culture rugbystique à travers le monde et de transmettre. Je rentre donc en contact avec des communautés locales, et essaie de leur faire partager notre sport. Je m’occupe beaucoup d’enfants, mais aussi d’adultes, auxquels je montre le rugby à travers des activités ludiques, du jeu, et j’espère au final pouvoir leur transmettre ma fibre.
Le maire de ma commune (Lormont), qui est un grand fan de rugby, est en fait l’élu responsable de la Mission de Coopération Décentralisée attachée au Burkina Faso. Il revenait justement de ce pays quand il m’a contacté pour me demander d’englober le Burkina dans le cadre de mes voyages. J’étais donc désormais subventionné par la commune de Lormont, ce qui me permettait de couvrir le prix du billet d’avion. J’ai donc commencé des visites annuelles au Burkina Faso, et ponctué mon calendrier de deux autres voyages annuels : en Turquie et un pays de mon choix. Je n’ai pas réitéré mes passages au Mali ni au Niger, suite aux instabilités politiques que l’on connaît. T.D : Et qu’en est-il actuellement ?
Pour l’instant je me suis programmé de partir 3 fois par an. Je compte partir systématiquement huit jours à Samsun en Turquie sur le bord de la mer noire et huit jours à Bobo Dioulasso au Burkina, dans le cadre de Missions de Coopération Décentralisée de la Gironde. Je me laisse aussi une semaine de libre pour un voyage plus « improvisé » en fonctions de mes contacts. L’an dernier par exemple, je suis parti à Kinshasa en République Démocratique du Congo.
Laurent Javerzac distille son savoir aux jeunes enfants.
T.P : Aurais-tu quelques anecdotes à nous faire partager sur ces voyages ?
J’ai vécu quelques moments insolites au cours de mes voyages. Notamment, je voudrais vous raconter une mission au Burkina à Bobo Dioulasso. J’étais parti en mission de formation comme à mon habitude, sauf que j’ai eu comme public des jeunes filles en formation coiffure et couture. Evidemment, ces filles ne connaissaient pas le rugby ! Non seulement elles ne connaissaient pas la forme du ballon, mais elles ne parlaient même pas Français car elles étaient en phase de ré-alphabétisation … de Dioula (la langue locale). Le plus drôle, c’est qu‘elles étaient maquillées, portaient des bijoux, des boubous. Le plus fou, c’est qu’une de ces filles a vraiment accroché et a continué à s’occuper du rugby après mon départ.
Mais si cela vous intéresse, mon « anecdote » la plus marquante restera mon intervention en République Démocratique du Congo, à Kinshasa. A Kinshasa je suis intervenu auprès d’une structure appelée « Cœur de Soleil » qui s’occupait des enfants des rues, orphelins entre autres. C’était une très belle aventure avec des gamins qui avaient vécu des choses terribles, tu pouvais le lire dans leurs yeux. Ce qui m’a le plus frappé, c’est que malgré toute cette souffrance et tout le vécu de ces gamins, quand tu es dans le jeu, tous les gamins se ressemblent qu’ils soient de France ou du Congo.
T.D : On te souhaite tout le meilleur avec cette association Laurent ! Dernière question : où te projettes-tu dans le futur?
Je vous remercie. En fait, il s’avère que j’avais fait des T-shirts Rugby de Poussière pour faire rentrer un peu d’argent dans les caisses de mon association. J’ai reçu juste après un mail d’un jeune homme qui me dit avoir vu mon association sur le net, et qu’il compte partir au Cambodge travailler pour la fédération Cambodgienne de Rugby. Il a emmené quelques T-Shirts là-bas. J’ai vu ses photos et je lui ai proposé de monter une exposition de photos ici en France à son retour en Décembre, ce qu’on a donc fait à ce moment là. On a bien accroché, donc j’ai décidé de partir une quinzaine de jours à Phnom-Penh en Octobre prochain, et continuer mon exploration du rugby à travers le monde.
Thierry Duroutard : Salut Laurent et sois le bienvenu au Rugbynistère des Affaires Etrangères ! Comme nos lecteurs sont curieux de savoir à qui ils ont affaire en général, peux-tu te présenter rapidement ?
Bonjour le Rugbynistère ! Je m’appelle Laurent Javerzac et suis originaire de Bergerac. Baigné depuis toujours dans l’esprit rugby, j’ai commencé à l’âge de dix ans car mon père jouait depuis tout jeune, et j’ai dû arrêter vers trente-quatre ans. C’est à Bergerac que j’ai été formé jusqu’en senior, au poste de talonneur, surtout parce que mon père jouait talonneur. C’est en senior que j’ai commencé à basculer troisième-ligne aile, un poste où j’ai pu exprimer des qualités plus personnelles.
A l’époque, Bergerac était en groupe B (équivalent Fédérale 1), mais j’ai dû partir en 1999 pour effectuer une licence STAPS à Bordeaux. J’ai eu une opportunité d’intégrer le club de Lormont qui jouait aussi en groupe B. J’ai arrêté le rugby il y a presque six ans, mais je me rappelle d’une époque incroyable où j’ai eu la chance de côtoyer des Betsen et Ibañez en universitaire, car le rugby à ce moment-là n’était pas encore professionnel. Les gars faisaient encore des études, et avaient des contrats qui leur permettaient de jouer à l’université. Du coup j’ai partagé le poste de talonneur avec Ibañez, vous imaginez ? J’ai aussi participé à une Coupe d’Europe et une Coupe du monde en Equipe de France Universitaire de Rugby à XIII.
Le rugby a été toute ma vie ; ça m’a maintenu en forme, rattrapé dans les moments importants de la vie, enseigné des valeurs. J’ai toujours voulu renvoyer l’ascenseur et en faire bénéficier les autres. Mon seul regret, c’est d’avoir fini ma carrière sur deux K.O : un K.O debout, et autre K.O la semaine d’après. Comme l’arrêt a été brutal, je n’ai pas fait le deuil de mon envie de jouer.
T.D: Tu as donc raccroché les crampons il y a quelque temps déjà, mais ce n’est pas pour autant que tu t’es désintéressé du sport si je comprends bien ? Que fais-tu maintenant ?
J’ai monté une association appelée « rugby de poussière », qui a pour vocation de promouvoir notre sport dans des pays où il est méconnu, voire pas connu du tout. L’idée est contenue dans le titre de l’association, qui a sa petite explication. Voyez-vous, le rugby de poussière fait référence à l’Afrique Subsaharienne, puisque c’est là-bas que j’effectue le gros de mon activité associative. Vous imaginez le rugby sur la place d’un village de Burkina Faso ? Là-bas, dès qu’on bouge un peu, il faut bouger ailleurs pour pouvoir respirer, tant on soulève de nuages de poussière (d’ailleurs surnommés les « balles poussières »), d’où l’idée.
J’ai monté l’association en 2010, c’était une nécessité si je voulais aller plus loin qu’une simple intervention personnelle. C’est ainsi que j’ai pu bénéficier de subventions municipales afin d’aller promouvoir ce sport qu’on aime tous.
Tana Plinlaevalis : Raconte nous un peu plus en détail tes voyages. Que fais-tu lorsque tu pars ? Où pars-tu exactement ?
Je suis notamment parti au Niger rejoindre un ami qui travaille dans une ONG impliquée principalement au Tchad et au Mali. C’étaient trois semaines de fou, car c’était un de mes tous premiers voyages. C’était tellement différent de tout ce que j’avais pu m’imaginer avant de partir. Ce qui m’intéresse, c’est de parfaire ma culture rugbystique à travers le monde et de transmettre. Je rentre donc en contact avec des communautés locales, et essaie de leur faire partager notre sport. Je m’occupe beaucoup d’enfants, mais aussi d’adultes, auxquels je montre le rugby à travers des activités ludiques, du jeu, et j’espère au final pouvoir leur transmettre ma fibre.
Le maire de ma commune (Lormont), qui est un grand fan de rugby, est en fait l’élu responsable de la Mission de Coopération Décentralisée attachée au Burkina Faso. Il revenait justement de ce pays quand il m’a contacté pour me demander d’englober le Burkina dans le cadre de mes voyages. J’étais donc désormais subventionné par la commune de Lormont, ce qui me permettait de couvrir le prix du billet d’avion. J’ai donc commencé des visites annuelles au Burkina Faso, et ponctué mon calendrier de deux autres voyages annuels : en Turquie et un pays de mon choix. Je n’ai pas réitéré mes passages au Mali ni au Niger, suite aux instabilités politiques que l’on connaît. T.D : Et qu’en est-il actuellement ?
Pour l’instant je me suis programmé de partir 3 fois par an. Je compte partir systématiquement huit jours à Samsun en Turquie sur le bord de la mer noire et huit jours à Bobo Dioulasso au Burkina, dans le cadre de Missions de Coopération Décentralisée de la Gironde. Je me laisse aussi une semaine de libre pour un voyage plus « improvisé » en fonctions de mes contacts. L’an dernier par exemple, je suis parti à Kinshasa en République Démocratique du Congo.
Laurent Javerzac distille son savoir aux jeunes enfants.
T.P : Aurais-tu quelques anecdotes à nous faire partager sur ces voyages ?
J’ai vécu quelques moments insolites au cours de mes voyages. Notamment, je voudrais vous raconter une mission au Burkina à Bobo Dioulasso. J’étais parti en mission de formation comme à mon habitude, sauf que j’ai eu comme public des jeunes filles en formation coiffure et couture. Evidemment, ces filles ne connaissaient pas le rugby ! Non seulement elles ne connaissaient pas la forme du ballon, mais elles ne parlaient même pas Français car elles étaient en phase de ré-alphabétisation … de Dioula (la langue locale). Le plus drôle, c’est qu‘elles étaient maquillées, portaient des bijoux, des boubous. Le plus fou, c’est qu’une de ces filles a vraiment accroché et a continué à s’occuper du rugby après mon départ.
Mais si cela vous intéresse, mon « anecdote » la plus marquante restera mon intervention en République Démocratique du Congo, à Kinshasa. A Kinshasa je suis intervenu auprès d’une structure appelée « Cœur de Soleil » qui s’occupait des enfants des rues, orphelins entre autres. C’était une très belle aventure avec des gamins qui avaient vécu des choses terribles, tu pouvais le lire dans leurs yeux. Ce qui m’a le plus frappé, c’est que malgré toute cette souffrance et tout le vécu de ces gamins, quand tu es dans le jeu, tous les gamins se ressemblent qu’ils soient de France ou du Congo.
T.D : On te souhaite tout le meilleur avec cette association Laurent ! Dernière question : où te projettes-tu dans le futur?
Je vous remercie. En fait, il s’avère que j’avais fait des T-shirts Rugby de Poussière pour faire rentrer un peu d’argent dans les caisses de mon association. J’ai reçu juste après un mail d’un jeune homme qui me dit avoir vu mon association sur le net, et qu’il compte partir au Cambodge travailler pour la fédération Cambodgienne de Rugby. Il a emmené quelques T-Shirts là-bas. J’ai vu ses photos et je lui ai proposé de monter une exposition de photos ici en France à son retour en Décembre, ce qu’on a donc fait à ce moment là. On a bien accroché, donc j’ai décidé de partir une quinzaine de jours à Phnom-Penh en Octobre prochain, et continuer mon exploration du rugby à travers le monde.
CEVEN
@Thibault Perrin ;
=> la routine anti-spam fait son boulot 😊
Mais, est contournable via l'insertion d'espaces dans l'URL
w w w.google .fr
philbf
apparemment oui
j'essaie différemment
alors une fois que tu as fait hachetétépé, tu fais rugbydepoussiere.over-blog et tu termines par point kom, pour voir? 🙂
TPhib
Il me semble qu'il est impossible de mettre des liens dans les commentaires.
philbf
les amis du rugbynistère,
je vous ai laissé un commentaire hier ici sur cette page avec l'adresse blog de Laurent, mais mon commentaire a disbaru??
fifidayass
Il est attendu avec impatience à Bobo, en espérant qu'il pourra cette fois coacher l'équipe locale dans son affrontement avec le Rugby Club de Ouagadougou.
A l'an prochain Laurent.