Nicolas Valloo : Capitaine à la Boucherie et international Hongrois
Nicolas, à droite de la photo, arbore fièrement le maillot des Exiles
Au tour de Nicolas Valloo de faire l'objet d'une enquête du Rugbynistère des Affaires étrangères. Rédacteur à la Boucherie Ovalie, il joue au rugby en Hongrie
Au tour de Nicolas Valloo de faire l'objet d'une enquête du Rugbynistère des Affaires étrangères.

Thierry Duroutard : Salut Nicolas ou plutôt devrais-je dire "Capitaine" de la Boucherie Ovalie! Tu peux te présenter en quelques mots?

Quelques mots ça va être difficile! Mais pour résumer, je suis un jeune français qui vit à Budapest.

Tana Plinlaevalis : Et donc le rugby en Hongrie ça ressemble à quoi?

A première vue, j'aurais envie de répondre à rien, mais ce serait méchant et faux. Le rugby en Hongrie pourrait s'apparenter à ce qu'on trouve dans la campagne française, un rugby amusant, de la sodomie arbitrale, de la convivialité et surtout une troisième mi-temps importante. La troisième mi-temps qui commence au coup de sifflet final et dpnt personne ne se rappelle l'heure de fin.

Plus officiellement, le rugby hongrois c'est 3 divisions pour une vingtaine d'équipes séniors. Un championnat universitaire à 7, un championnat des féminines également à 7 et une équipe nationale peu structurée.

Et les Budapest Exiles dans tout ça?

Les Budapest Exiles c'est le club de la capitale, fondé par une bande d'expatriés il y a un peu plus de 20 ans, qui regroupe désormais toutes les nationalités (Anglais, Français, Sud-Africains, Vénézueliens, Italiens... et Hongrois bien entendu!). L'équipe est très hétéroclite, elle est composée de pères de famille, de jeunes cadres, d'étudiants en Erasmus ou hongrois et c'est tout ça qui fait qu'on a certainement la meilleure ambiance du championnat.

Ca doit être un sacré bordel d'un point de vue linguistique... vous communiquez comment du coup?

Comme à Toulon, on a un Bernard Laporte qui sait dire "Pas de fautes!" en 18 langues. Et puis sinon les consignes sont données en anglais et traduite en hongrois. Mais qu'importe la langue, comme partout, il y en a toujours pour rien comprendre.

Nicolas Valloo : Capitaine à la Boucherie et international Hongrois
Capitaine, à droite de la photo, arbore fièrement le maillot Hongrois

L'effectif n'est pas trop instable avec les expatriés ?

Avant c'était plus compliqué, il y avait moins de Hongrois et ça tournait effectivement beaucoup. Maintenant ça s'est stabilisé, il y a plus de locaux et les expats sont là pour plus longtemps. On a mis en place un "recrutement" par rapport aux étudiants qui fait que l'on en a toujours 1 ou 2 qui ne restent qu'une demi-saison mais qui apportent.
On a créé un site web, on alimente réjulièrement une page facebook, et on s'est mis sur un site qui permet d'avoir des joueurs en contact. On essaye de proposer des stages via nos contacts, et on aide aussi les nouveaux arrivant à s'implanter sur Budapest quand ils arrivent pour un nouvel emploi ou si ils décident de faire leurs études ici. En effet, beaucoup d'étudiants viennent faire leur cursus entièrement sur Budapest en médecine, kiné, véto ou business, ce qui nous donne une bonne base de recrutement.

Le niveau de jeu dans tout ça ?

Il n'est pas très élevé, la première division, appelée Extra Ligua, c'est de la fédérale 3. Après il y a une petite compétition des Balkans : le Regional rugby Championship, qui permet d'élever un peu le niveau.

En dehors du terrain, on retrouve les valeurs du Rugby?

Oui bien sûr, on met notre défaite sur le dos de l'arbitre, on a créé une ligne de vêtement à 200€ le T-shirt et on va bientôt ouvrir un spa pour riches.
Ha, c'est pas ça les valeurs?
Sinon oui, pour ce qui est de la bonne ambiance, de la convivialité, l'entre-aide et tout ça, c'est plus que présent, ici l'équipe c'est la famille.

Et comment tu en es arrivé là?

J'ai tapé sexe, drogue, arme à feu et film sur google, je suis tombé sur la page d'accueil de la ville de Budapest.
J'ai consulté quelques sites de tourisme, quelques vidéos pour adultes et j'ai fait mes valises.

Plus sérieusement, je suis étudiant en kiné. J'ai raté le concours en France et avant de me préparer à une seconde année de boulot pour le préparer, on m'a dit que je devais regarder du côté de l'étranger. Une connaissance était déjà partie à Budapest et m'a envoyé les informations. J'ai été curieux et très intéressé par le fait que la formation soit en anglais et à l'étranger. Alors je me suis lancé dans l'aventure. Aujourd'hui la personne qui était déjà dans le cursus a abandonné en cours de route et moi je suis encore à Budapest, très heureux de mon choix.
Il me reste un an et demi. Après... je ne sais pas! Les possibilités sont multiples : rentrer en France, rester à Budapest, partir dans un autre pays... Mais dans l'absolu, la vie à Budapest est super plaisante, alors pourquoi pas.

Quel est ton parcours rugbystique avant de filer vers la Hongrie ?

J'ai commencé le rugby vers 10 ans, en Lorraine (J'étais à Lunéville - un petit club où on avait pas assez de joueurs, pas de maillots, pas de vestiaires... mais la passion. Et puis un terrain et des ballons quand même), dans un club qui n'avait rien. J'ai beaucoup aimé l'ambiance, les gamins très enjoués et l'encadrement super sympa. En plus de visiter le pays avec les sélections...
Après je suis descendu à Dijon où j'ai connu les différentes étapes du rugby en jeune et fini en Juniors Reichel A avant de partir. Et j'ai joué quelques années avec la sélection de Bourgogne à 7.

J'ai eu écho que tu avais porté... le maillot de la sélection hongroise !

J'ai fait deux matchs internationaux fin de saison dernière oui. Après 36 mois de présence sur le territoire hongrois. Je n'ai pas été dans le squad pour les matchs de ce début de saison, dû à une entorse à la cheville, mais j'ai été sélectionné dans le groupe élargi pour les matchs contre l'Autriche et Chypre. Le week-end prochain, nous avons un "training camp" avec match amical pour faire ses preuves.

Et au final, tu en retireras quoi de cette expérience?

Certainement une cirrhose.
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  • Pseudo
  • il y a 11 ans

"J'ai tapé sexe, drogue, arme à feu et film sur google, je suis tombé sur la page d'accueil de la ville de Budapest.
J'ai consulté quelques sites de tourisme, quelques vidéos pour adultes et j'ai fait mes valises."

Monsieur Masqué (Mon p'tit pote) a trouvé son alter ego. C'est beau, je vais pleurer!

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