Etudiant en école supérieure de commerce et "passionné par le rugby", Guillaume Villerelle a chance de pouvoir effectuer la dernière année de son cursus au sein de l’université de Stellenbosch, LA plus grande université du continent africain avec près de 30 000 étudiants et douze facultés, dont une spécialisation Management du Sport très réputée. Mais Stellenbosch, c'est aussi le camp de base des Springboks, soit l'équivalent sud-africain de Marcoussis. Après deux mois passés dans le sud de l'Afrique, il nous raconte son aventure.
Stellenbosch est une ville relativement modeste de l’extrême sud-ouest de l’Afrique du Sud. Cependant elle n’en demeure pas moins très réputée dans la Western Province. Située à une quarantaine de kilomètres de Cape Town, elle est célèbre pour trois choses : sa gastronomie, son université et son académie de rugby. Les amateurs parcourant la route du vin y vont pour déguster les grands crus locaux et grignoter quelques tranches de Biltong, morceaux de viande séchée, spécialité sud-africaine. Les étudiants connaissent la ville car elle abrite en son sein la plus grande université du continent, avec environ 30 000 étudiants chaque année, et auto-surnommée « le petit Harvard ». Mais Stellenbosch est avant tout connue pour son académie de Rugby. Pour tout fan, ce n'est ni plus ni moins que la Mecque du rugby sud-africain.
Une ville qui respire le rugby
Stellenbosch est vraiment l’endroit incontournable pour les passionnés du ballon ovale. Que ce soit pour sa célèbre académie qui forment les futurs nternationaux du pays ou pour l’ambiance qui y règne. C’est une ville qui vit rugby au quotidien. Toute la journée, des matchs de rugby sont diffusés sur l’écran géant à l’intérieur du centre commercial du campus universitaire ou dans les salles de télévisions des résidences. Chaque semaine des tournois regroupant des équipes de tous niveaux sont organisés. Il est très fréquent de rencontrer des élèves qui vont en cours vêtus de maillots voire de shorts de rugby. Plus qu’un sport, la ville est surtout l’université véhiculent les valeurs du rugby à savoir le partage, la cohésion et la diversité. Ce n’est pas anodin que l’université est surnommée « Maties » ; « amis » en Afrikaans.
Les jours de matchs, c’est l’effervescence ! Comme ce fut notamment le cas lors de la finale de Super 18 opposant les Lions de Johannesburg aux Crusaders. La ville était silencieuse, suspendue au résultat de l’équipe sud-africaine. Le match était retransmis sur toutes les télévisions et des tonnes de supporters s’entassaient dans les bars pour partager ce moment. Etant étudiant étranger et donc peu familier de ce genre d’évènements, c’était vraiment une journée particulière. La défaite des Lions a comme abattu la ville. Difficile d’imaginer ce que cela aurait donné si l’équipe des Stormers (représentant la Western Province) avait participé à cette finale ! L’atmosphère était vraiment incroyable.
Des conditions idéales
Le fait que ce soit le camp de base des Springboks (l’équivalent de Marcoussis en France) est un réel avantage. La ville est dotée d’infrastructures et de matériels qui feraient saliver de nombreux clubs professionnels européens. Combien de villes de 70 000 habitants peuvent se targuer de posséder plus d’une quinzaine de terrains de rugby (certes de qualité variable), un complexe sportif énorme et une salle de musculation gigantesque et ultra moderne ? Les rugbymen disposent de conditions exceptionnelles pour s’épanouir.
Pour avoir échangé avec plusieurs acteurs, il y a une réelle volonté de la part des éducateurs de former des joueurs de rugby mais avant tout des hommes. Il est essentiel à leurs yeux qu’ils comprennent qu’il faut se battre pour réussir et que tout ne va pas tomber tout cuit. Ainsi, bien qu’il y ait un véritable suivi, les espoirs sud-africains s’autogèrent, vivent dans des appartements ou partagent des collocations, lavent leurs affaires… Il s’agit d ‘un fonctionnement qui diffère de celui de Marcoussis par exemple.
Il est intéressant aussi de signaler que l’université possède un département « Management du sport » très réputé au sein duquel sont débattus/étudiés des sujets liés au rugby, comme par exemple la réforme des quotas de joueurs non-blancs instaurée il y a deux ans. Les avis sont toujours partagés et après le désastre de l’année 2016, ce ne sont pas les trois victoires contre une petite équipe de France qui vont mettre fin au débat. Il est surprenant de constater que même les personnes de couleur ne sont pas forcément favorables à cette mesure.
Le Cap, un passage obligé
Quiconque vient à Stellenbosch est obligé de faire un crochet par Cape Town, ville immense marquée de l’empreinte rugby. Il y a de nombreuses choses à voir, comme par exemple le Newlands Stadium où se déroulent les matchs des Stormers et ceux de la Western Province, mais aussi le Cape Town Stadium (construit pour la coupe du monde de foot mais qui peut aussi accueillir des matchs de rugby), le musée des Springboks (le glorieux passé de l’équipe nationale y est évoqué, les règles du rugby y sont expliquées, on peut aussi voir l’évolution de ce sport en général… C'est très enrichissant et pour tous les âges) ou encore le quartier de Water Front qui organise certaines activités pour permettre aux jeunes qui n’ont pas les moyens de découvrir ce sport. Bien que ce soit l’une des villes les plus riches du pays, l’extrême pauvreté existe en périphérie et le rugby reste un sport de privilégiés.
Néanmoins, si l’Afrique du Sud demeure un pays divisé et à fortes inégalités, une chose est sûre : l’importance du rugby met tout le monde d’accord.
noComment
Encore un titre avec " la belle ..."
putain merde c'est possible d'avoir des titres qui ne soient pompés sur paris match ou voici !
A long terme, je crains la déperdition dilution disparition de l'esprit de ce rugbynistere !!!