Qui a tué Richie McCaw, épisodes 8 & 9 : Le mentor
Mais bordel à la fin, qui a tué Richie McCaw ? Les épisodes 8 & 9 !
La saga de l'été se terminera cet hiver ! Mais qui a tué Richie McCaw, le retour de la revanche. La conclusion de l'enquête est proche...

Résumé des épisodes précédent :

Vous n'avez qu'à les lire. Vous croyez quand même pas qu'on va vous faire une fiche de lecture, comme celle que vous avez utilisé pour tricher au bac de Français ?

Episode 1 : Le monde du rugby est en deuil
Episode 2 : Même dans son cercueil, Richie McCaw a l'air hors-jeu
Episode 3 : La recrue
Episode 4 : Rencontre avec Craig Joubert (1/2)
Episode 5 : Rencontre avec Craig Joubert (2/2)
Episode 6 : Le président
Episode 7 : Le mariage

Les choses commencèrent à s'agiter. Les invités étaient allés rejoindre les bancs disposés devant le manoir. Elton John entama la marche nuptiale. C'est alors que le marié fit son apparition. C'était Bakkies Botha. A son bras, Philippe Saint-André. Les deux hommes marchèrent le long de l'allée, jusqu'à l'autel où Pierrick Gunther, vêtu d'une robe de bure, officiait en tant que prêtre. Pris par l'émotion, le sélectionneur national était en pleurs. Enfin, je crois. Bakkies, lui, semblait avoir le trac. Mais son visage s'illumina quand il aperçut sa promise s'avancer vers lui.

C'était...

C'était... Danie Rossouw. Il resplendissait dans sa robe de marié, rosissait d'émotion dans son bustier d'un blanc étincelant. Sa barbe était finement taillée, son visage radieux. Son sourire était, lui, terrorisant, mais on se doutait que c'était sans doute ce qu'il pouvait faire de mieux dans le domaine. A son bras, Bernard Laporte avait le crâne ciré pour l'occasion. Danie, lui aussi pris par le trac, lui serrait la main, et, dans la magie du moment, lui brisa le métacarpe. Bernard ne savait plus s'il pleurait de bonheur ou de douleur.

Le manager du RCT venait, comme le veut la tradition, amener la jeune épouse en fleur à son futur époux, et s'éclipsa discrètement. Sur la droite, des caméras de télévision filmaient l'évènement. Plusieurs grands reporters étaient également présents pour commenter la retransmission. Je reconnus Stéphane Bern, spécialisé dans les mariages princiers, et Christian Jeanpierre, spécialisé dans le fait d'être Christian Jeanpierre. Ce dernier s'époumonait et n'arrêtait pas de répéter : « Il s'agit du premier mariage homosexuel unissant deux joueurs de rugby professionnel ! C'EST HI-STO-RI-QUE ! ». Même son confrère semblait s'agacer. Mathieu Lartot était là également, sémillant dans son costume Celio-Sport – on voit tout de suite qui bosse sur le service public. Comme à son habitude, il ne s'efforçait pas de commenter l'évènement et de le rendre intelligible pour le téléspectateur, mais juste de caser le maximum de blagues pour faire son malin. « Regardez Danie Rossouw, lancé vers l'autel comme un frelon ! » hurlait-il. A côté de lui, Fabien Galthié n'hésitait pas à qualifier cet instant de « tournant du mariage ».

Pierrick Gunther, tous tatouages de la Vierge Marie dehors sur ses bicepts saillants (oui, il portait une robe de bure sans manche) entama alors la cérémonie. A mesure que celle-ci avançait, son speech se fit de plus en plus intense. Inspiré. L'Homme de Dieu qu'il était semblait presque possédé, et il finit par entrer dans une transe peu catholique au vu de la solennité du moment. Alors qu'il citait l'amour de Jésus pour ses pair(e)s, son sacrifice face au ciel, et la douleur de la trahison, son visage se tordait de douleur, ses poings se serraient... il finit par déchirer sa robe et défit son catogan. Les mariés, eux, restaient stoïques devant ce spectacle dément. Il me semblait même que l'arche de fleurs qui surplombait l'autel s'était enflammée, mais je n'arrivais pas trop à dire si c'était la faute de Pierrick ou du Jack Daniel's.

Enfin, Pierrick s'apaisa, avant de reprendre la parole.

— Si quelqu'un dans ce regroupement voit une quelconque raison de ne pas unir ces deux êtres, pour des raisons valables ou non - il fixa alors Craig Joubert et Romain Poite, penauds - qu'ils sifflent maintenant, ou qu'ils se cassent à jamais au vestiaire.

Guy Novès se leva et fit soudainement le signe des trois doigts, mais William Servat le fit rapidement se rasseoir. Dans l'assistance, pas un mot. Personne ne semblait vouloir s'opposer à l'union de ces deux hommes qui semblaient tant faits l'un pour l'autre. Pierrick Gunther allait conclure la cérémonie et procéder à l'échange des consentements. Mais c'est alors qu'un cri retentit au fond de l'assemblée. Puis y eut un mouvement de foule. Puis d'autres cris. La panique. Un homme venait apparemment perturber la cérémonie.

C'était Richie Mc Caw. Ou ce qu'il en restait. Sa peau était visqueuse, verdâtre, recouvertes de coquillages, d'algues. Son visage à moitié décomposé. Ses yeux déformés par la haine. Je restais stupéfait par cette vision, sorte de mix entre Ariel la Petite Sirène et un épisode de The Walking Dead. Craig Joubert ne la supporta pas et tomba dans les pommes. Richie continua de s'avancer dans l'allée, sous les regards terrifiés des invités. Sa respiration n'était qu'un râle. Il s'arrêta à ma hauteur, et son visage se crispa lorsqu'il aperçut Pierrick Gunther. Et dans un cri à glacer le public de l'Eden Park, il leva son bras gluant vers le prêtre. Je me retournai vers Jean-Pierre Perez, en quête d'explication. Mais ce dernier avait disparu. Je fis volte-face, pour me retrouver nez à nez avec zombie McCaw. Il m'envoya une grande mandale dans la gueule. « QUEL TAMPON ! », s'exclama Christian Jeanpierre. Je fis une lourde chute au sol. Ecran noir. Encore.

C'est ma bouche pâteuse qui me fait reprendre mes esprits. J'ai l'impression d'avoir avalé un sac de sable. Ou plutôt de la terre. Oui, c'est ça, de la terre. Je me frotte les yeux. Au-dessus de moi, un ciel sans étoile. La vision serait presque apaisante. Si on ne venait pas de m'envoyer une nouvelle motte de terre en pleine gueule. J'entends également deux personnes discuter, dans une langue inconnue et qui m'agresse les oreilles. Cela vient d'en haut. Je réalise alors que je suis au fond d'un trou. Dans ma propre tombe. Deux visages se penchent alors sur moi. Vision d'horreur.

Bakkies, Danie. Danie, Bakkies. Les deux psychopathes sud-africains sont là. Pas de tenues de mariés. Tout ceci n'était qu'un rêve, je le crains. Cette fois, ils sont en treillis, comme sur les photos qu'ils postent sur Instagram. Vous savez, celles où ils s'affichent fièrement avec des fusils plus longs que les jambes de Marc Andreu. Ca commence à sentir mauvais pour moi. Botha se retourne et appelle quelqu'un derrière lui.

« Patron, il est réveillé ! ».

Un nouvel homme entre en scène. Mourad Boudjellal. Le président du RCT, le visage déformé par un sourire sadique, s'adresse à moi.

— Alors « Lantier », on est pas bien là ?

— Ma tête... combien de temps ai-je été inconscient ?

— 4 mois.

— QUOI ?

— Non, mais en fait, on a pas trouvé de meilleur prétexte pour expliquer pourquoi tu as attendu 4 mois pour livrer cet épisode.

— Ah, d'accord. Où suis-je ?

— Un petit camping de l'arrière-pays varois que je viens de racheter... ça te plait ? J'envisage de te louer un emplacement pour une très longue durée...

— Ce n'était pas la voix de Mourad Boudjellal, cette fois ci. J'ai reconnu presque instantanément cet accent. C'était Bernard Laporte.

— Laporte, qu'est-ce que tu fous ici ?

— (ricane)... Tu sais, Mourad m'a raconté ta petite intrusion au siège du club. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, tu te trouves actuellement au fond d'un trou au milieu de nulle part. Nos amis ici présents, Bakkies et Danie, ont un très bon coup de pelle. Alors si tu tiens à ta misérable vie, tu ferais mieux de répondre à NOS questions. Pour qui tu travailles ?

— Pour la FACEM, connard.

— Très drôle. Allez, crache le morceau. C'est la DNACG, c'est ça ? Encore un misérable comptable qui vient vérifier nos finances ? C'est vraiment du délit de sale gueule ! Sous prétexte que j'ai été minist...

— Secrétaire d'état.

— … MINISTRE du gouvernement Sarkozy, forcément, je suis suspect ! Mais tout le monde le sait, l'affairisme, les magouilles, ça n'a jamais été mon truc. J'ai jamais volé d'argent à la vieille Bettencourt, moi ! D'ailleurs, si tu cherches un mec qui fait les poches des vieilles dames, intéresse-toi plutôt à Serge Blanco et à Serge Kampf. Tu as vu son dernier tour de magie, à Smaïnos ? Un trou de 3 millions dans le budget... pouf, disparu en l'espace de quelques jours ! Y'a pas à dire, Serge, c'est le meilleur d'entre nous...

— Ca n'a rien à voir avec tout ça. Je me fous de vos combines mafieuses. Vous pouvez bien financer le transfert de Nicolas Durand avec l'argent de la famille Kadhafi, je m'en branle. Je ne suis pas là pour ça. Je veux savoir qui a tué Richie McCaw, et je sais que vous êtres mouillés dans l'histoire. DITES-MOI LA VÉRITÉ !

J'essaye de prendre la voix de Christian Bale dans Batman pour être plus intimidant. Mais avec toute la terre que j'ai dans la bouche, ça ressemble plus à Mamuka Gorgdoze en train de brailler quelque chose en géorgien. Laporte et Boudjellal échangent néanmoins un regard inquiet. Le boss reprend le contrôle de l'interrogatoire.

— Alors tu disais vrai lorsque je t'ai reçu dans mon bureau, tu enquêtes vraiment sur la mort de McCaw... qui es-tu, Lantier ? Qui t'envoie ? Pourquoi est-ce que tu crois que nous avons quelque chose à voir là-dedans ?

— Je suis journaliste d'investigation. Je travaille pour Stade 2.

— Ah ah ah ! Ca, c'est la meilleure vanne de l'année. Tu mens aussi bien que Jean-Pierre Perez quand il tente de se justifier auprès d'un arbitre. Va falloir trouver quelque chose de moins gros.

— Je travaille pour la justice.

— Très bien, Super-Héros. On dit que la justice est aveugle. Crois-tu pouvoir résoudre ton enquête avec 20 kilos de terre te recouvrant le visage ?

—J 'ai des amis hauts placés. Vous feriez une erreur. Ils vous retrouveront. Ils vous feront payer pour ma mort, et pour celle de Richie McCaw.

— Richie McCaw... cesse de prononcer son nom. Tu ne sais rien de tout ça. Tu n'es rien. Tu n'auras rien. Bakkies, Danie, finissez le travail !

Les deux colosses se saisissent de leurs pelles et commencent à me recouvrir. Rien à faire, mes pieds et poings sont liés. Je ne peux pas bouger, je suis cloué sur place, comme Jérôme Porical sur une tentative de plaquage. C'est donc comme ça que ça va se terminer. La grande carrière d'Ovale Masqué, Super Héros de l'Ovalie. Incapable de trouver un CDI, il n'aura pas non plus réussi à trouver l'assassin de Richie McCaw. Le défenseur de la veuve et de Pierre-Gilles Lakafia, le porte-drapeau des Valeurs du rugby ©, mort enterré au fond d'un trou perdu, dans l'anonymat, comme une ancienne gloire du XV de France qui terminerait sa carrière à Oyonnax. J'avoue que j'aurais imaginé une fin plus glamour. Tué par une tentative de drop de Julien Caminati, par exemple. C'est trop tard pour avoir des regrets, je suppose...

J'entends alors comme un bruit de souffle. Mon regard se dirige vers Mourad. Le Président du RCT porte sa main vers son cou, puis s'effondre sur place. Avant de pouvoir porter secours à son président, Bernard Laporte est également foudroyé. Les Sud-Africains commencent à paniquer et marmonnent quelque chose dans leur horrible langue. J'en entends un des deux se précipiter et saisir un objet – un fusil. Puis, deux gros bruits sourds. Comme si les deux ogres avaient été touchés à leur tour. La nuit est désormais parfaitement calme. On entend pas une mouche qui vole, on se croirait à Colombes un jour du match. Je reste quelques secondes seul, dans l'obscurité, crachant des racines. J'entends alors des bruits de pas. Quelqu'un s'avance vers mon trou. Au-dessus de moi, j'aperçois, dans l'ombre, un homme à la stature imposante. Il porte un débardeur laissant entrevoir ses muscles saillants. Dans ses mains, un arc bandé – sans doute l'arme qui lui a permis de se débarrasser de mes amis toulonnais. Je ne distingue pas encore son visage. Néanmoins, il porte un bandana, rouge vif. Cet homme, c'est... ?

— RAMBO ???

— Non.

L'homme s'est avancé. Dans la lumière de la pleine lune, j'aperçois sa masse de cheveux blancs. Une barbe épaisse, elle aussi immaculée.

— DANIEL HERRERO !

— Silence, miston. Il y en a peut-être d'autres cachés dans les bois.

— Je crois qu'ils n'étaient que quatre... oh mon Dieu Daniel, vous les avez tous tués ?!

— Bien sûr que non, malheureux ! J'ai réussi à subtiliser les fléchettes anesthésiantes que possédait l'un des deux belligérants dans le coffre de sa voiture. Si j'en crois la notice explicative, il s'agit là d'un produit visant à chloroformer un rhinocéros. Ces quatre coupe-jarrets ne possédant pas l'envergure du noble animal de la savane, je pense qu'on peut s'attendre à ce qu'ils somnolent quelques heures, si ce n'est quelques jours !

— Daniel, je ne sais pas comment vous remercier... vous m'avez sauvé la vie.

— Allons, ne me remercie pas, Ovale Masqué. Tout homme probe aurait fait de même.

— Ovale Mas... attendez, vous savez qui je suis ?

— Bien sûr !

— Comment ?

— Je suis Daniel Herrero.

— C'est vrai. Et comment m'avez vous trouvé ?

— Je suis Daniel Herrero.

— C'est vrai. Non mais sérieusement ?

— Ecoute, compagnon d'infortune. Je pourrais te donner une explication exhaustive du pourquoi du comment de ma présence en ces lieux incertains dès potron-minet. Mais d'aucuns diraient que celle-ci serait tirée par les cheveux, voire passablement incohérente, peinant ainsi à crédibiliser ton déjà bien improbable récit d'obscur folliculaire mal-appointé. Alors disons simplement que je passais par là et restons-en là, qu'en dis-tu?

— J'ai à peine compris la phrase donc dans le doute, je vais dire oui.

— Bien ! Saisis-toi de ce modeste canif et défais tes liens. Ensuite, je t'aiderais à t'extirper de ta sépulture d'infortune.

Une fois libéré et sorti de mon trou, nous nous mettons à courir dans les bois. A 65 ans, l'ancien joueur et entraîneur du RCT est encore capable de me mettre ma race au footing. En totale communion avec la nature, il observe tous les détails, les craquements des feuilles, des branches autour de nous, les bruits des insectes, les traces de pas sur le sol, les types d'arbres environnants. Bear Grylls peut aller se rhabiller. Après avoir fureté dans les bois pendant quelques minutes, Daniel s'arrête au pied d'un immense chêne, et me fait signe d'y monter. Une fois en haut, il rabat les branches autour de nous. A l'intérieur de l'arbre, une hutte parfaitement emmenagée. Nous étions parfaitement camouflés ici. Soudainement, je me rappelle de ce que ma maman me disait à propos de ne pas suivre les inconnus, mais elle n'avait jamais mentionné la probabilité de monter dans un chêne avec eux.

La demeure du poète de l'Ovalie était certes modeste, mais bien loin d'être vétuste. C'était même charmant, et sans doute moins dégueulasse que mon pauvre studio. Sur les murs, l'intégrale de la bibliographie d'Herrero était entreposée sur une étagère. Les livres avaient même une étiquette avec un prix, pour les passants qui désireraient acheter des souvenirs. Pendant que Daniel opère dans la cuisine, je m'assieds sur son canapé pour me remettre doucement de ces émotions. Quelques minutes plus tard, Danny est de retour avec un bol fumant dans les mains. Il me sert. J'y trempe mes lèvres.

— C'est délicieux. Qu'est-ce que c'est ?

— Un breuvage que j'ai accommodé moi-même, au gré de mes pérégrinations dans les bois environnants. Tu y trouveras des herbes, des racines, des champignons... peut-être même des insectes...

— Sérieux ?

— Non je déconne. Une soupe-minute de Royco. J'ai un micro-ondes derrière dans la cuisine.

— Ah...

— Bois mon ami, bois. Tu as besoin de reprendre des forces. Ton enquête, que-dis-je, ta quête, n'est pas terminée !

— Vous êtes au courant de ça aussi ?

— Bien sûr ! Je suis...

— Oui, Daniel Herrero, je sais. Vous savez, d'ailleurs, je suis vachement ému de vous rencontrer. Quand j'étais petit, la plupart de mes camarades admiraient des joueurs. Mais moi, c'était vous ! Je vous ai jamais vu sur un terrain, je suis bien trop jeune, mais vous m'avez toujours fasciné. Votre look de vieux pirate espiègle. Votre façon de communiquer votre passion pour le ballon ovale, votre accent chantant, votre maîtrise si chatoyante de la langue française... vous savez que grâce à vous j'ai casé le mot « rudoyant » dans ma copie de bac de philo ?

— Et cela t'a aidé à briguer une bonne note ?

— Non.

— Bien. Je te remercie pour cet éloge panégyrique. Mais ne t'écarte pas de ta mission. Tu dois trouver l'assassin du perfide avant-aile néo-zélandais ! Tout homme mérite justice, même les plus félons d'entre eux.

— Boudjellal et Laporte ont essayé de m'enterrer. Je crois que cela en dit long sur la culpabilité, non ? Vous avez le téléphone ici ? Le wifi ? Il faut appeler la police, qu'ils viennent les boucler...

— Mmmmmmh non, cela serait un brin trop aisé. Ces hommes sont des égrillards, des arsouilles, des malandrins, des clepthes peut-être encore. Mais pas des assassins. Non, je ne le pense pas. Ils savaient des choses, cela est certain. Sans doute s'efforçaient-ils de protéger quelqu'un...

— Mais qui ? Ca pourrait être n'importe qui. Je n'ai plus aucune piste... vous ne pouvez pas m'aider, vous ?

— T'aiguiller, je le peux. Mais je ne peux pas résoudre ce mystère à ta place. C'est ton destin d'y arriver seul.

— Mais je n'y arriverai jamais ! Je suis nul. J'aurais dû résoudre cette affaire cet été. On est bientôt en 2014 et je piétine encore ! Ce métier, c'est pas fait pour moi...

— Fariboles ! Ecoute-moi, vengeur en collants troués. Si les caciques de la Fédération ont fait appel à toi, c'est bien qu'il y a une raison. Certes, d'aucuns pourraient penser que tu n'es qu'un plumitif au talent incertain, un cuistre qui s'est pris pour le nouveau Pierre Desproges parce qu'il a un jour réussi à avoir plus de 500 likes sur Facebook en faisant une blague sur le paternel d'Imanol Harinordoquy, et qui, s'il ne tombe pas dans l'oubli dans les deux ans à venir, réussira au mieux à devenir chroniqueur dans une émission de Cyril Hanouna sur une obscure chaîne de la TNT. Certes, tu es un je-m'enfichiste, un cossard, un intempérant éthylique, et tu possèdes autant de vocabulaire qu'un Fidjien habitant en France depuis 4 ans. Mais moi, je te vois, Ovale Masqué. Je sais qu'au fond de toi, tu as le cœur pur ! Tu es un homme bon nonobstant tous tes défauts, ta façon de t'habiller et ta coupe de cheveux. Je sais que tu peux mener à bout cette enquête et faire triompher la vérité ! Tu le dois.

— Merci. Enfin je suppose. Mais comment ?

— La réponse, tu l'as déjà en toi. Une enquête, c'est maçonnique ! C'est une construction. Tu dois mettre les briques au bon endroit pour que l'édifice tienne debout. Par exemple, ce rêve que tu as eu... de quoi te souviens-tu ?

— Ce n'était qu'un rêve stupide.

— Détrompe-toi, malheureux ! Les rêves nous en révèlent sur nous-même et sur les autres, parfois beaucoup plus que ce l'on croit...

— Bon, je vais essayer de me rappeler alors...

— Non, n'essaye pas. Fais-le, ou ne le fais pas. Il n'y a pas d'essai.

J'ai alors entrepris de lui raconter mon rêve du mariage de Bakkies et Danie pendant 20 minutes, tant que les détails restaient encore frais dans ma mémoire. Au fil de mon récit, tout s'est alors mis à prendre sens.

— Mais oui, c'est ça ! Tu as raison Daniel. Le coupable était au mariage. Je l'ai vu. C'est...

Le résolution de l'enquête est proche. Selon vous, mais qui donc a tué Richie McCaw ?

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