RUGBY. Ne cherchez pas : c'est Castres qui sera champion de France
Le Castres Olympique procure beaucoup de débat au sein de la rédaction.
Quatre ans après son dernier titre de champion de France, le Castres Olympique est en position de force de réitérer cette saison son exploit.

"Vous êtes pro Toulouse". "Y en a que pour le Stade". "Ça parle que de Dupont et Ntamack". Les commentaires s'enchainent et se ressemblent sous les posts du Rugbynistère. Néanmoins, nous voyons un grand danger arriver. Il ne fait pas de bruit. Il n'impressionne pas. Il ne se montre pas. Mais il sera là le 24 juin au Stade de France. Nous parlons évidemment du Castres Olympique (et non de Kendji Girac mais ça aurait très bien pu). La rédaction est actuellement sous Prozac face à cette terrible perspective qui hantera nos nuits d'été : voir Rory Kockott brandir une troisième fois le Bouclier de Brennus. 

Allez, on exagère exprès bien sûr, c'est pour rire. Amitiés sincères aux Castrais sans qui le Top 14 n'aurait pas autant d'intérêt. Mais nous devons tout de même admettre que TOUT, mais alors TOUT est réuni pour voir les Tarnais en finale, et peut-être même, champions. Les étoiles et planètes s'alignent pour les hommes de Pierre-Henry Broncan. Deux de nos plus brillants rédacteurs, Baptiste et Erwan, vous expliquent leur point de vue sur cette fin de saison.

Baptiste 

Un calendrier favorable

Castres a affronté tous les cadors du championnat. Il ne lui reste plus qu'à défier Perpignan et Pau en cette fin de saison. Autant vous dire que les Castrais vont arriver en moyenne plus frais que leurs adversaires directs, en s'économisant, pour attaquer tambour battant les phases finales. Face à des adversaires pour la plupart encore en Coupe d'Europe, l'opportunité est belle. Quand le CO arrive en forme en phases finales, il est quasiment imbattable.TOP 14. Castres dans le Top 3 pour le sprint final, qui l'eut cru en début de saison ?TOP 14. Castres dans le Top 3 pour le sprint final, qui l'eut cru en début de saison ?

Une des conséquences de cette fin de saison plus facile que les autres : Castres sera de facto très bien classé. Bien que je ne doute pas un seul instant des aptitudes catalanes et paloises à mettre de l'engagement, il parait peu probable de voir Castres se casser la figure face à l'Usap et même Pau. Alors, une hypothétique troisième place signifierait un barrage à domicile, soit une excellente rampe de lancement pour accéder au dernier carré et tout casser (y compris le Brennus). Amis bordelais, rochelais, Franciliens, toulousains, montpelliérains, restez attentifs à la suite, car vous n'êtes pas au bout de vos peines.

La bête noire

Contre qui le CO jouerait ses phases finales du championnat ? Difficile à juger à deux journées de la fin. Alors restons dans une analyse générale. Qui peut s'imposer face à Castres ? Montpellier ? Depuis 2011, Castres a gagné cinq confrontations sur sept en match à élimination direct face aux Cistes ! La dernière en date n'est autre que la finale de 2018. La Rochelle ? La seule équipe capable de perdre face à eux en finale s'appelle Perpignan. Sinon, les Maritimes ne sont pas assez tueurs dans leurs actions. Bordeaux-Bègles ? Un carton rouge est si vite arrivé (valable pour La Rochelle également). Toulouse ? Dans les yeux, je vous le dis : non. Dupont et Ntamack ont beau être des ovnis, le groupe sera fatigué et je ne les vois pas tenir d'ici la fin de saison avec ce rythme infernal de rencontres. 

Rory bien qui rira le dernier

Et oui. Notre ami Kockott fera des siennes pour mener Castres au bout de l'aventure. À tel point que je prédis un pétage de plomb d'Antoine Dupont. Non ? Bon ce sera Julien Marchand alors. Franchement, que faire face à Rory. Il est l'âme du CO. Il est capable de tenir son équipe dans les moments critiques. Bien qu'il soit en fin de carrière et poussé sur le banc par Santiago Arata, ne doutez pas qu'il sortira son épingle du jeu pour devenir encore un modèle de mèmes. 

Voilà pourquoi je vois le Castres Olympique champion de France cette année. Ça me rassure et convainc de ne pas dépenser une fortune pour monter à Paris voir la finale au Stade de France. Mais, cette saison, c'est l'année de Castres. C'est évident. 

Erwan

Castres, l’éternel irréductible

Sans vouloir gâcher le pronostic de mon compère, la présence de Castres en finale paraît plus que probable cette année. Depuis un an et demi, le Castres Olympique a su imposer son rythme aux autres gros de l’Hexagone. Et même si les Tarnais aiment à se faire passer pour l’éternel petit poucet, force est de constater qu’ils sont capables de performances de haut-niveau. À domicile tout d’abord, le CO à montrer qu’ils étaient intraitables. Avec 20 victoires consécutives à domicile, les coéquipiers d’Hounkpatin ne font pas dans la dentelle. Et si les victoires sont parfois moches, elles restent malgré tout des réussites.TOP 14. Toulouse, Castres, Toulon, etc. Ça bouchonne vers les phases finales !TOP 14. Toulouse, Castres, Toulon, etc. Ça bouchonne vers les phases finales !

Lors des phases finales de Top 14, l’histoire appartient seulement aux vainqueurs. Au vu de leur calendrier de fin de saison, Pau et Biarritz à l’extérieur et l’USAP à domicile, un barrage à domicile, voir une qualif’ directe en demie, semble leur tendre les bras. Sur terrains neutres, les joueurs de Pierre-Henry Broncan arriveront frais comme des gardons grâce à leurs dernières rencontres. Ils auront aussi fait le plein de confiance. Les joueurs ayant la possibilité d’enchaîner 5 victoires de suite avant les phases finales. Pour y arriver, encore faut-il respecter l'adversaire et ne pas choper le melon. Mais pour ça, on ne se fait pas de soucis, c’est plus souvent le propre du voisin toulousain.

Les plâtres du haut-niveau

Certains nous diront, et à raison, “Castres n’a pas toujours impressionné face aux cadors du championnat.” Que ce soit dans le jeu ou dans la forme, le CO n’a pas toujours convaincu. Mais l’inverse est aussi vrai ! Avec des victoires contre le MHR, Toulouse, le Racing, La Rochelle et Toulon, un bon nombre de prétendants au bout de bois sacré ont connu la défaite face à eux. Seule équipe à faire défaut : l’UBB. Comme quoi, le Urios-sico entre Castres et Bordeaux n’est pas encore aux goûts des coéquipiers de Gaëtan Barlot. L’occasion ou jamais d’écrire l’histoire si les deux formations se croisent durant le sprint final.

L’Europe comme échauffement

En Coupe d’Europe également, les champions de France 2018 ont montré de belles choses. Alors oui, Castres était la seule tricolore à ne pas se qualifier en huitième de Champions Cup. Encore plus grave, ces derniers se sont fait humilier par les London Irish après avoir été reversé en Challenge Cup. Mais après le lancer de tomates et les vagues de moqueries, qu’en était-il réellement de ces affrontements ? Pour le 8e de Challenge Cup, soyons franc. Quelqu’un en France savait-il que Castres jouait ce jour-là face aux anglais ? En dehors des journalistes et des quelques habitants de la région castraise ? Sûrement pas grand monde. Les soldats du CO ont été reversés dans une compétition dont même les équipes directement qualifiées ne semblent pas déjà en porter un grand intérêt. La défaite permet d’ajouter des semaines de repos au groupe potentiellement finaliste de Top 14.VIDEO. Coupe d'Europe. Castres crucifié après un match fou à dix essais face aux HarlequinsVIDEO. Coupe d'Europe. Castres crucifié après un match fou à dix essais face aux Harlequins

Ensuite, pour ce qui est de la Coupe d’Europe que les supporters regardent (s’ils ont Bein Sport), Castres n’est pas sorti la tête baissée, bien au contraire ! Dans un premier temps, ils ont hérité de ce qui était sûrement le duo d’adversaire le plus compliqué de la compétition (Harlequins et Munster). Ensuite, leurs différentes performances n’ont jamais montré de branlées évidentes. Mieux, face au champion d’Angleterre et au cador irlandais, les Tarnais ont souvent joué les gros bras face à eux. Malheureusement, des faits de jeu leur auront coûté la victoire plusieurs fois et l’abandon presque volontaire d’Urdapilleta face au Munster a fini d’enterrer les ambitions du CO.

En affrontant ces deux formations au profil opposé, les pensionnaires du stade Pierre-Fabre ont au moins pu se tester dans les matchs de haut-niveau. Dans la course au Top 14, ces matchs “d’entraînement” n'existent pas. Les apprentissages retirés de ces derniers sont donc bien précieux et l’expérience acquise l’est encore plus. Toutes ces raisons me font donc penser qu’il est plus probable de voir cette équipe au Stade de France dans les prochaines semaines que de voir l’autoroute arriver à Castres dans les prochaines années.

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Les dernières fois que le CO a été champion ils étaient classés 4e et 6e. Je pense que vu leur mentalité le costume d'outsiders leur sied bien. Par contre pas sur qu'ils arrivent à assumer un statut de favori.
Personnellement, ça me fait saigner les doigts que de l'écrire tellement je ne souhaite pas que ça arrive, je pense que Toulouse va (encore !!) être champion. Ils sont vexés par leur campagne européenne et ils ont de nouveau une aura (merci midi olympique entre autres) qui fait que tous les autres clubs se font dessus quand ils les rencontrent donc je les vois aller au bout. Les autres sont trop fragiles mentalement.

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