« Comment évolue la situation chez vous ? ». En ces triste temps qui courent, cette question est devenue un refrain inévitable. « Notre président (Cyril Ramaphosa) a annoncé qu’il y aurait vingt-et-un jours de confinement ». Rhyno Smith et les Sud-Africains rejoignent donc les milliards d’êtres humains cloitrés chez eux. Le coronavirus est donc la seule chose qui ait pu stopper l’arrière des Cheetahs. Ce dernier a inscrit dix essais en treize matchs, ce qui en fait le meilleur marqueur de Pro 14 cette saison. Ses slaloms en solitaire, feintes de passes et autres accélérations dévastatrices font des ravages, comme en atteste ses quarante-neuf défenseurs battus, dix-huit franchissements et sept cent quarante-deux mètres parcourus ballon en main ! Pourtant, le joueur est lui-même le premier surpris de ces statistiques : « Je ne m’y attendais absolument pas ! Je n’ai jamais été un grand marqueur d’essais. J’ai toujours été plus impliqué dans leur construction. »
Agé de vingt-sept ans, Rhyno Smith était quasiment inconnu en dehors d’Afrique du Sud avant cette saison. Après s’être révélé au sein des Leopards en Currie Cup, le championnat local, entre 2014 et 2016, il a rejoint les Sharks de Durban. Mais en trois ans, il n’a joué que treize rencontres en Super Rugby. Cantonné à l’équipe de Currie Cup, il a même été prêté aux Cheetahs pour finir la saison en 2018. En manque de temps de jeu à quinze, il s’était également offert une parenthèse à sept la même année. Il a disputé cinq matchs avec les Blitzboks, la sélection nationale. Revenu cet été dans le club de Bloemfontein, il a enfin montré toute l’étendue de son talent. Modeste, il ne considère pas que sa forme actuelle vient de ses talents mais plutôt du collectif : « Je trouve qu’il est beaucoup plus facile, avec l’équipe et le mode de jeu actuel, d’être au bon endroit au bon moment. Je m’épanoui vraiment ! » Dans un rugby sud-africain réputé physique, frontal et pratiqué par des bodybuilders, c’est un petit arrière chauve d’un mètre soixante-douze et de quatre-vingt kilos qui est la terreur de ses adversaires. Ah, quel sport !
Le renouveau collectif des Cheetahs
Au classement, l’équipe de Rhyno Smith, les Cheetahs, sont quatrièmes de la poule A. La troisième place, dernière qualificative, est à seulement un point. « Nous avons encore six matchs à domicile (sur huit restant) jusqu’à la fin de la saison. Donc, je pense réellement que nous sommes en bonne position pour arracher une place en phase finale » détaille l’arrière. Cette saison est celle du renouveau pour une équipe en difficulté l’an dernier, et jamais en course pour la qualification. Le remplacement de l’entraineur, Franco Smith, en poste depuis quatre saisons, par Hawies Fourie porte ses fruits. Pour Rhyno Smith, « la transition avec le nouveau coach n’a pas été si mauvaise. Mais il y a eu, heureusement, une grande continuité en ce qui concerne de nombreux joueurs ». Alors, qu’est ce qui a changé dans les rangs des orange et blancs, si ce n’est pas les joueurs ? Selon l’arrière, c’est surtout au niveau mental que se situe la différence, les joueurs étant « en train de comprendre qui nous sommes et le style de jeu que nous voulons adopter. »
Mais tout n’est pas encore bien huilé chez les Cheetahs, surtout en défense. C’est l’équipe la plus pénalisée avec cent trente-sept pénalités concédées, soit une moyenne de dix pénalités par match. « C’est réellement quelque chose que nous devons améliorer » reprend le Sud- Africain avant de concéder amèrement « Honnêtement, je pense que souvent nous obtenons la mauvaise partie des décisions à cinquante-cinquante. Mais la réalité est que l’on doit être meilleur ». Un autre facteur contraignant envers l’équipe est, même si cela peut paraître anecdotique, la météo. Il n’est jamais simple de jouer sous un temps anglo-saxon, même pour les locaux. Alors, imaginez le calvaire que peuvent vivre vingt-trois sud-africains, trempez jusqu’aux os et frigorifiés par des températures négatives… Mais ce sont les règles du jeu et la tendance s’inverse lorsque vingt-trois gallois, irlandais, écossais et leur teint pâle débarquent dans la fournaise du Free State Stadium. C’est ce qui devait arriver (ou va arriver, on ne sait pas trop…) en cette fin de saison. Mais en attendant la fin du confinement, et la réception d’Edimbourg, Rhyno Smith et les joueurs des Cheetahs ne relâchent pas leurs efforts : « Nous nous entrainons à la maison du mieux que nous pouvons pour rester en forme ». Au cas où une place en phase finale serait à aller chercher…
Bachibouzouk
Quoi ? ils auraient dégotté un nouveau Kolbe…
Gruntattitude
Le mètre 72, je l'avais déjà et plus le confinement avance et plus je m'approches des 80 kilos...
Ahma
Ross.
LO Joseph
tu m'etonnes que les celtes et les british favorisent leur équipes,on en sait quelque chose en France!!!
Noir&Blanc
Il est féroce, Rhyno 😁
LaGuiguille
son petit frere est pas mal aussi, Otto Rhyno
mais il est tres pris en ce moment
lelinzhou
Et toujours à la corne.