Un talon d’Achille qui ne date pas d'hier
Samedi à Dublin, le XV de France s’apprête à défier une équipe d’Irlande qui ne laisse rien au hasard. Et s’il y a bien un secteur où les Bleus devront montrer les crocs, c’est celui des ballons hauts. Un domaine où les Tricolores traînent quelques casseroles, et dont Patrick Arlettaz a parlé sans détours cette semaine via Le Figaro.
6 Nations. Le XV de France face à son plus grand défi émotionnel et tactique depuis la Coupe du mondeOn ne va pas se mentir : les ballons hauts, c’est une vieille épine dans le pied du XV de France. Souvenez-vous du quart de finale face aux Boks. Kolbe et consorts avaient transformé chaque chandelle en test de nervosité pour nos arrières. Mais surtout en essai trop facile. Et rebelote depuis le début de ce 6 Nations, où les Bleus peinent encore à s’imposer dans les airs. Et ce, malgré les qualités évidentes des joueurs. Ce qui manque surtout aux Tricolores, c'est de la constance dans ce domaine. Et peut-être un peu de timing et de mains. Mais tout ça, ça se bosse la semaine.
Arlettaz lucide : « une marge de progression encore très importante »
Dans un entretien accordé au Figaro, Patrick Arlettaz n’a pas tourné autour du pot : "On travaille beaucoup ce secteur mais on a une marge de progression encore très importante. Il y a une prise de conscience de tous les joueurs que c’est un secteur de plus en plus important. Encore plus depuis l’interdiction des escortes."
Cette fameuse interdiction des escortes - qui empêche les coéquipiers de protéger leur receveur - complique encore un peu plus la donne. Un changement de règle qui favorise les équipes ultra-disciplinées dans ce domaine, comme... l’Irlande. Les ailiers irlandais, James Lowe et Mack Hansen, sont des experts de la réception sous pression. Face à eux, Bielle-Biarrey, Penaud et Ramos auront du pain sur la planche. Pour Arlettaz, pas de mystère : "Ce secteur est l’une des clés du match. Il va falloir qu’on y soit performants si on veut ambitionner de faire un grand match à Dublin."
Une bataille mentale et tactique
Mais la gestion des ballons hauts, ce n’est pas qu’une question de technique individuelle. C’est aussi une histoire de communication et d’anticipation collective. Un secteur où les Bleus doivent encore trouver la bonne alchimie. Savoir qui monte, qui couvre, qui parle… autant de détails minuscules qui peuvent faire basculer un match.
XV DE FRANCE. Discret (mais indispensable), comment Mickaël Guillard s'est imposé en Bleu ?Le staff tricolore en est conscient : il faudra aussi jouer avec la tête. "Les amener dans le money time, pouvoir être au contact dans les dix dernières minutes… Les Irlandais ont tendance à être assez froids dans ces moments-là, mais nous aussi." Arlettaz met le doigt sur une vérité du très haut niveau : tenir sous pression, c’est souvent ce qui sépare les vainqueurs des beaux perdants.
Conscients de leurs failles mais confiants dans leur potentiel, les Bleus abordent ce déplacement comme un défi XXL. "On les craint bien sûr, mais ça ne veut pas dire qu’on a peur d’eux." Reste à transformer cette lucidité en performance. Rendez-vous samedi, pour voir si la leçon sud-africaine a bien été retenue.
Amis à Laporte
Auradou et Jégou viennent d'apprendre que les escortes étaient interdites...
p.coutin
Ce n'est simplement pas la culture du top XIV, et le public français n'aime pas le jeu au pied... Contrairement aux Anglais, aux Sud Af, aux Irlandais voire aux Argentins. Ce n'est pas un hasard si Romain Teulet n'a pas la moindre sélection, et il était bon sous les chandelles. D'ailleurs Ramos ou N'Tamack sont plutôt bons la dessus. Le jeu au pied de pression n'est pratiquement jamais utilisé... Avec tous les entrainements de la terre, ça ne se rattrape pas en 15 jours. Il y a aussi une question de masse physique. Lorsque vous prenez le ballon et que dans la seconde vous avez un ailier qui fait 20 kilos de plus qui vous plaque lancé, au bout d'un moment vous êtes mâché et vous sautez avec de l'appréhension. Donc en dehors de garder l'adversaire chez lui et de conserver le ballon...
Sweet Charlot
Oui c'est culturel, là où les Français ont toujours privilégié traditionnellement le jeu, mais Herrero le dirait bien mieux que moi. Le jeu au pied était l'apanage surtout des équipes qui mettait en avant l'occupation du terrain en faisant déjouer ceux qui jouaient...ex les Angleterre V France des années 70-90
Chandelle 72
C'est plutôt le ping pong rugby qu'on n'aime pas en France, je crois.
Les chandelles, on n'aime pas trop non plus mais plus parce qu'on se troue régulièrement et que le danger adverse vient régulièrement de là.
Contre les SudAfs , ce n'est pas essai mais essais, il me semble, qu'il faut écrire
p.coutin
Chez les anglais et Sud-africains c'est un jeu de démolition physique et mentale. Ils font le pari qui seront plus résistant et qu'au bout du compte, à un moment ou un autre ils vont récupérer le ballon dans une une position où la défense n'est pas en place. C'est un peu ce que faisait la France, il y a deux ans avec son jeu de dépossession. Mais un 10 capable de taper 15 chandelle, dans un match, quasiment toujours sur le même joueur, même les au même endroit et 25 m devant la ligne davantage, c'est presque un métier. Wilkinson faisait ça très bien, Pollard aussi, et le nouveau 10 anglais Idem. Quand au gamin Irlandais c'est son point fort. A mon avis la nouvelle règle qui interdit de protéger le récepteur avantage ce style de jeu. En 20 mètres un gars rapide et puissant qui arrive droit sur le sauteur peut faire très mal, même dans les règles.
Chandelle 72
Combat mental avant tout, on voit bien que c'est avant tout lié à la confiance, au timing et à une part d'inconscience !
Et là on est nettement en dessous des anglo saxons dans ces ballons up and under, réception comme récupération,
que ce soit en récupération nette ou en gestion des ballons tombés.
Et on se fait logiquement arroser sur notre point faible
Jacques-Tati-en-EDF
OK pour les ballons hauts, on a des lacunes. Mais néanmoins, il faut savoir aussi utiliser ses forces. La zone du couloir des 15 (où sont la plupard du temps tapé les chandelles) est souvent la seule zone dans une partie où les défenses ne sont pas placées, ou mal. La seule. Aussi je vois souvent à l'UBB ou au ST, une volonté d'amener le ballon dans ces zones, non pas pour franchir en "bout de ligne" (bien que ce soit possible) mais surtout pour se retrouver dans une situation de désordre face à une défense décalée, et là c'est grand danger pour l'équipe qui n'a pas le ballon. Le jeu face à des défenses décalées, mal placées, surtout avec les flèches qu'on a aux ailes avec Ramos, Dupont ...qui aiment ce genre de situations, ça peut aussi être une force coté français. A condition d'avoir la balle .... 😊
lebonbernieCGunther
Le problème, dans les situations que tu évoques, c'est que les consignes sur "quoi faire de ces ballons" ne sont pas les mêmes en EDF d'un côté, et au Stade et à l'UBB de l'autre... En bleu, la plupart de ces ballons pour notre triangle arrière sont rejoués au pied. Je ne te ferais pas l'offense de te demander si tu avais remarqué la différence... 😉
Jacques-Tati-en-EDF
Et oui, la "guerre du territoire avant tout" ... Je sais bien...
Mais c'est vraiment dommage, car là on a un atout assez efficace. Ce serait une façon de répondre.
lebonbernieCGunther
Oui, Galthié sous-exploite notre force offensive. Ca me rend dingue! Aucune nation n'a une telle armada, peut-être juste les Blacks. Mais non... il préfère faire du sud af'... Quel gâchis!
lebonbernieCGunther
On a été catastrophiques dans ce domaine en 1/4 face aux Boks, mais ça datait pas de ce match. Nombreux étaient ceux qui avaient tiré la sonnette dès le T6 2023, et même pendant les matchs de préparation de l'été, on s'était fait balader. Mais aujourd'hui, la comparaison avec ce match est obsolète. La règle des "escortes" a modifié la gestion de ces phases de jeu, et aurait pu nous être défavorable. Mais je trouve au contraire qu'on a fait de gros progrès. En effet, sur ce Tournoi, il me semble qu'on n'encaisse qu'un essai dans cette situation, face à l'Angleterre. Et encore, le ballon sur LBB est très bien tapé et oblige notre ailier à monter au duel en reculant, ce qui n'est jamais bon. Je pense donc que la communication et la répartition des rôles -essentiels dans ce secteur- se sont améliorées et sont globalement bonnes. D'un point de vue technique, je n'ai rien à reprocher à la plupart de nos réceptionneurs, mais j'ai toujours un mauvais frisson qui me parcourt l'échine quand c'est Penaud qui est visé. De la même manière qu'il refuse la plupart du temps de se baisser pour plaquer (il en a payé l'addition face aux anglais), il s'obstine le plus souvent à monter au ballon comme un gardien qui sort sur corner! Pas vraiment académique et ça m'horripile! ... mais c'est Penaud, alors on dit trop rien, tant il apporte par ailleurs...
pascalbulroland
Ça me rend dingue qu'en club comme en EDF, on ne travaille pas plus des ateliers sur les ballons hauts...
J'ai vu des images d'entrainements sur ballons hauts du ST, aucun joueur n'avait un bon timing.
On a quelques joueurs , surtout des arrières , qui sont bons sur ces ballons, par contre, je n'ai pas vu d'ailiers Français assez sûr.
Maintenant que les escortes sont interdites , ça devrait se bosser plus...
NeST
Maintenant que les escortes sont interdites , ça devrait se bosser plus...
Encore une conséquence de notre tournée d'été en Argentine 😕 Ah, on me dit que non...
Pour les ballons hauts, j'ai une réponse qui tient en un mot : Buros (meilleur que Barré, dommage il butte pas )
jujudethil
On avait Dulin qui était impérial dans ce domaine, sujet qu’il maîtrise encore pas mal, mais pour le reste le marche de l’Irlande est trop haute pour lui, vu son âge.
LaKiks
Maintenant que les escortes sont interdites il va également falloir être lucide sur la présence de Ramos à l'arrière malheureusement.
Il est petit, LBB également. Ça peut être sauvé par un excellent sens du timing mais à mon avis ce n'est pas pour rien si Barré est testé, avoir un 15 de 1m90 c'est une certaine garantie sous ces ballons hauts.
Mais cela pourrait aussi être compensé par une présence accrue sous les coups de pieds, on a tendance à laisser le joueur visé se démerder tout seul là où les anglais blindent la zone pour éviter qu'un rebond défavorable soit systématiquement puni par un essai
Chandelle 72
Dublin Kolbe...Pour la taille
Chandelle 72
Dulin of course pas Dublin même si on y pense à Dublin
lebonbernieCGunther
LBB fait 1m84. J'appelle pas ça "petit".
Pour le reste, c'est surtout une question de timing, de qualité d'impulsion et d'autorité; Dulin, malgré ses 1m76, l'a largement démontré. T'as aussi l'exemple de Jaminet qui, avec ses 1m80, reste particulièrement fébrile dès que le ballon est un peu chaud. Manque de confiance évident du toulonnais, pour ne pas dire "trouille"...
jujudethil
Ouf ,je n’ai heureusement pas vu d’interdiction pour les escort girls…💃
Flanquart St Lazare
"On les craint bien sûr, mais ça ne veut pas dire qu’on a peur d’eux."
Désolé P. Arlettaz mais craindre quelqu'un c'est en avoir peur.