À l'heure du Crunch, Thierry Dusautoir invite la France à s'inspirer des Anglais

"Les Anglais ne perdent jamais, mais parfois on les bat", disait Jean-Pierre Rives. Les Bleus de Jacques Brunel en sont-ils capables ? La France a beau n'avoir remporté qu'un match en an et l'Angleterre enchaîner les victoires depuis l'arrivée d'Eddie Jones, le Crunch conserve toujours cette part d'inconnu. Face aux Anglais, les Français comme les Écossais ont les moyens de se transcender pour aller chercher la victoire. "C’est un sacré défi. Mais moi, j’adorais ces matchs-là, où on était annoncé perdants. Ça me stimulait plus qu’autre chose. Dans ces cas-là, tu n’as rien à perdre", confie l'ancien capitaine du XV de France Thierry Dusautoir au Parisien.

De là à dire que les Bleus ont tout à gagner et qu'un succès en forme d'exploit ferait oublier tous les problèmes, on n'en est pas encore là. Néanmoins, battre les Anglais ferait du bien à la tête et réconcilierait les Tricolores avec leurs supporters. "Notre sport est en danger. La place qu’il a réussi à gagner en France n’est pas acquise. Il perd du terrain auprès des amateurs de rugby mais aussi du grand public." La faute au manque de résultats mais aussi aux polémiques qui s'enchaînent. Beaucoup ont fini par se lasser d'un XV de France qui ne fait plus rêver. "La grosse difficulté, c’est cette attente autour des résultats. Tu as moins le droit à l’erreur, même si tu es nouveau." Un contexte qui ne permet pas d'installer les joueurs sur la durée. "On est incapables de donner une ligne type de trois-quarts par exemple. On fait tous semblant de croire qu’une équipe se construit en deux semaines de préparation." 

À ce titre, l'ancien 3e ligne du Stade Toulousain estime que le temps du bricolage est terminé. S'il y a eu des avancées concernant la mise à disposition des internationaux, "il faudrait définir un schéma commun de préparation pour tous les internationaux." Mais cela passe par des discussions de fond entre la Fédération et les clubs. À l'heure du Crunch, celui qu'on surnommait The Black Destroyer invite la France à regarder ce qu'a fait son prochain adversaire pour parvenir au deuxième rang mondial. "On serait bien inspirés de regarder ce qu’ils ont mis en place." Dusautoir fait remarquer qu'à l'instar des All Blacks, le XV de la Rose a désormais un choix de joueurs important à chaque poste. "Quand l’un est absent, il y en a un autre qui attend derrière", là où le XV de France peine parfois à avoir assez d'éléments à certains postes.