Fervents de la Nationale ou du rugby "en cours de professionnalisation" dans son ensemble, vous connaissez peut-être Lucas Ollion, le demi de mêlée du Rennes Étudiant Club. Champion de France de Fédérale 1 avec le REC en 2022, ce pur produit breton avait également connu 9 feuilles de matchs en ProD2 en 2017/2018 avec Vannes, tandis qu’il sort tout juste d’une saison pleine avec son club en Nationale 1, assortie de 19 titularisations. Si l’on vous parle de lui aujourd’hui, ce n’est pas que le garçon de 24 ans a signé en Top 14 ou dans un ambitieux club de ProD2, mais la suite vaut le détour quand même.
RUGBY. Valence-Romans champion de Nationale, les promus de Nationale 2 sont connus !Car à l’heure d’écrire ces lignes et à l’issue de la relégation en Nationale 2, Ollion n’est pas en vacances comme la majorité de ses coéquipiers rennais, mais plutôt à 20 000 kilomètres de là, au pays des Kiwis. Ici, depuis son arrivée sur l’île du sud il y a une semaine maintenant, l’ancien Vannetais travaille dans un bar d’Oamaru, vit en colocation avec un autre Français et s’entraîne à une cinquantaine de kilomètres de là, dans les terres, du côté de Kurow. Une petite bourgade homonyme de la rivière qui la borde et nichée au cœur de la vallée du Waitaki, célèbre pour être le bled familial d’un certain Richie McCaw, nous y reviendrons un peu plus tard...
Besoin de voir autre chose
Mais avant cela, la question que vous devez vous poser derrière votre écran : comment ce bon joueur de Nationale s’est-il retrouvé en Nouvelle-Zélande alors qu’il foulait encore les pelouses françaises en avril ? Si l’ancien All Black John Afoa vient de faire la passerelle entre Vannes et les Crusaders en une semaine, n’oublions pas qu’Ollion n’est pas parti pour évoluer en Super Rugby, lui, mais bel et bien dans le championnat régional du Citizen Shield. Un équivalent de la Fédérale 3 chez nous, même s’il est impossible de comparer les systèmes NZ et français. "Je voulais vraiment couper du monde professionnel français pendant quelque temps, nous confie le joueur du REC. Après une saison un peu harassante, j'ai donc fait part de mon besoin de souffler un peu à Rennes et au staff. Très compréhensifs, ils m'ont laissé carte blanche jusqu'en novembre. De mon côté, j'ai fait les démarches pour trouver un club en Nouvelle-Zélande et j'ai été rapidement recontacté par plusieurs entités. Dont la province d'Otago qui m'a envoyé à Kurow car il avait des soucis derrière à cause de blessures."
Aussitôt parti de Pro D2, ce vieux briscard bat un record insolent en Super Rugby
Une histoire tout droit sortie d'un film, que Lucas vit au jour le jour avec beaucoup d'appétit et des étoiles plein les yeux, pour l'instant. Débarqué la semaine passée, il a déjà découvert "une approche totalement différente" de ce qu'il connaissait en France. Notamment au niveau de jeu : "difficile de comparer le rugby pratiqué à Kurow et dans l'Otago à une division de chez nous parce que c'est très hétérogène ici. Il y a des joueurs vraiment excellents qui pourraient postuler en Fédérale 1, Nationale ou plus en France et à l'inverse, d'autres sont beaucoup moins à l'aise. Le week-end dernier lors de notre victoire (sur Excelsior, 41 à 33, NDLR), notre numéro 8 remplaçant devait par exemple faire 75 kilos. C'est assez surprenant." Ce qui est d'ores et déjà surprenant aussi, ce sont les rebonds favorables qu'est en train de prendre son aventure. Parti voir jouer avec quelques coéquipiers les Highlanders face aux Reds samedi dernier à Dunedin, celui qui retournera à Rennes en fin d'année a eu la chance de croiser ni plus ni moins qu'Aaron Smith après la rencontre, dans un bar de la ville, à quelques encablures du Forsyth Barr Stadium. "C'est fou d'avoir pu prendre des photos et échanger quelques mots avec cette légende du poste, 3 jours après mon arrivée au pays !"
Je voulais vraiment retrouver la détente et le plaisir du rugby amateur dans le pays du rugby. Je pense que ça me fera une super expérience et que ça va me faire grandir, dans mon jeu mais humainement surtout. La Nouvelle-Zélande, c'est un peu un mythe et je voulais découvrir ça à un moment de ma carrière.
Et le Breton n'est pas au bout de ses surprises. Ce week-end, alors que son équipe recevra à domicile à nouveau, le club fêtera ses 125 ans. Pour l'occasion, LA légende de Kurow Richie McCaw sera présente en tribunes, alors qu’Ollion, lui, devrait être une nouvelle fois titulaire à l’arrière. "Difficile de mieux débuter en voyant les deux plus grandes stars de la région d’Otago en une semaine. Ça me paraît complètement dingue de pouvoir jouer devant lui et probablement de le rencontrer." À lui d’assurer, donc, et de voir jusqu’où cette aventure en Citizen Shield pourrait l’emmener. En NPC avec la province d'Otago, pourvoyeuse officielle des Highlanders en Super Rugby ? "Si la chose venait à se présenter, on verra comment je réagirais. Mais je ne suis normalement là que jusqu’à l’automne et je ne suis vraiment pas venu pour ça. Simplement pour prendre du plaisir et découvrir ce pays fantastique." Mais puisqu’il paraît que l’appétit vient en mangeant…
Passovale
Merci pour ce moment d exotisme rugbystique.
Fondacci
Avec plaisir !
Flanquart St Lazare
C'est chouette ce genre d'article. C'est pour ça qu'on aime le Rugbynistère.
Alors que les "personne n'en parle mais..." et autres, franchement, on s'en fout 9 fois sur 10.
Fondacci
Merci à vous et on conçoit totalement, c'est pour cela qu'on essaie de basculer plus largement vers des contenus de qualité que vers les sujets que vous évoquez. Mais cela prend un peu de temps, bien évidemment...
Amis à Laporte
Il y a aussi les articles du genre "tout le monde s'en fout mais on en parle quand même".