AMATEUR. Mais au fait, c’est quoi cette équipe des ''Euskarians'', qui n’avait plus affronté une nation depuis 2015 ?
Petite tradition basque avant le match. Screenshot : YouTube de cbl Prod
La sélection basque des Euskarians a affronté la Belgique ce week-end. L’occasion pour son centre Sam Spring de nous expliquer l’envers du décor.
Au milieu d’un week-end de rugby encore une fois très chargé, et même si les Fédérales ne jouaient pas, difficile de se frayer un chemin en dehors du Top 14. On l’a encore vu avec des rencontres du championnat d’Angleterre exceptionnelles (jetez un œil à ce divin Northampton vs Harlequins), passées complètement inaperçues, en France. Imaginez alors que ce soit pour une rencontre entre une sélection locale et une équipe du Rugby Europe Championship… 
Vous l’aurez compris, cet Euskarians/Belgique n’aurait pas été diffusé en prime Time sur Canal Plus, c’est certain. Il l’était pourtant sur le YouTube de cbl Prod, commenté en français, s’il vous plaît. Les Euska quoi ? Les Euskarians ! Une sélection des meilleurs joueurs basques disponibles qui rassemble, 1 à 2 fois par an et chaque année, les gars de Nafarroa, de St-Jean-de-Luz, d’Anglet et plus globalement des 7 provinces de l’Euskel Herria, en plus de quelques expatriés. 
Créée en 1997, elle rappellera peut-être à certains l’esprit de la sélection Cote Basque. Ou au moins celui des Barbarians, dont ils en ont tiré la terminologie : "le but, c’est de représenter le pays basque tout en se faisant plaisir, en jouant au rugby", nous explique Sam Spring (21 ans, 1m85 pour 84kg), sélectionné pour la 2ème fois dans cette équipe. Il y a une identité de jeu qui consiste à pratiquer un rugby aéré, en déplaçant le ballon et sans pression. Bref, l’idée est vraiment de se faire plaisir, quoi !
Un petit événement sur les bords de l’Atlantique, puisque les Euskarians n’avaient plus affronté une sélection nationale depuis 2015. À l’époque, ils étaient tombés face à l’Uruguay (19-41), qui disputait le Mondial en Angleterre quelques mois plus tard, mais l’avaient emporté contre le Chili (31-14). Une équipe qui, en 2023, a disputé la coupe du monde en France… 
 

Beaucoup d'approximations 

Cette fois, au stade du Pavillon bleu de Saint-Jean-de-Luz, il y aura vraiment eu match. Une belle empoignade lors de laquelle les Basques, imprécis, se sont malheureusement inclinés 21 à 12. Las, le manque d’automatismes fut criant pour cette équipe n’avaient eu qu’un seul entraînement en commun dans les pattes, jeudi dernier. Trop peu pour venir à bout d’une équipe solide physiquement et très frontale, appliquée et clinique à défaut d’être brillante, et qui prépare pleinement le prochain "Tournoi des 6 Nations B", où ils affronteront notamment le Portugal et la Roumanie lors des phases de groupe. 
 

Ça a été difficile d’envoyer du jeu et de se trouver avec le peu de repères qu’on avait, c’est dommage.  

 
Malgré tout, les hommes de Patrice Lagisquet (membre du staff pour l’occasion) ont tenté de beaucoup déplacer le ballon, notamment en début de rencontre, et ont inscrit 2 essais dont un superbe de ce même Sam Spring en début de match. Le numéro 12 de Nafarroa y allait de son exploit en plongeant dans l’en-but à l’issue d’un franchissement plein axe et d’un rush de 40 mètres lors duquel il résistait à 2 plaquages belges. (35ème minute sur la vidéo) 
Le principal ? Un bon coup de projecteur sur le rugby basque et une "bonne bringue" derrière pour fêter l’événement, nous confia ce même Spring. Pas peu fier de faire partie de cette sélection capable de rivaliser avec la 29ème nation mondiale sans aucune préparation, ou presque. "Même si ce n’est pas une sélection officielle et que l’esprit est détendu, c’est quand même une petite fierté que de faire partie de cette équipe en tant que basque de Garazi." L’occasion d’envoyer une petite pièce à ses frangins Tom et Max, qui ont beau jouer en Top 14 ou avoir connu 1 cape en Bleu pour le second, n’ont jamais eu la chance de connaître ça chez les grands, eux. Baina Jakin behar duzu zer nahi duzun*
 
*"Mais il faut savoir ce que l’on veut", en Basque. 
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Vous imaginez ce que ça pourrait donner avec des pros ? Une fusion entre Bayonne, Biarritz, Saint-Jean-de-Luz, Anglet, les meilleurs espagnols du pays basque... C'est une équipe qui pourrait certainement jouer le titre tous les ans vous ne croyez pas ?
C'est dommage de préférer jouer le maintien mais je comprends bien que l'histoire c'est important aussi.

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