Angleterre - La santé mentale des joueurs au centre des préoccupations avant la Coupe du monde
Angleterre - Tom Wood pense au burnout.
A un an de la Coupe du monde 2015 de rugby, l'Angleterre cherche à préserver la santé physique mais aussi mentale de ses joueurs internationaux.
À l'heure où les instances du rugby français cherchent à économiser le capital physique des internationaux en vue de la Coupe du monde 2015 qui se tiendra en Angleterre dans un peu plus d'un an, leurs homologues outre-Manche se penchent également sur la santé mentale des joueurs. Le 18 septembre prochain, le XV de la Rose ouvrira le bal contre les Fidji. Entre temps, les joueurs retenus par le sélectionneur Stuart Lancaster auront bataillé au sein de leur club respectif pour réaliser le meilleur parcours à la fois en Premiership mais aussi en Coupe d'Europe. Sans oublier les rendez-vous internationaux face aux nations du Sud. Ce qui représente environ 14 week-ends de compétition intensive avant Noël pour les internationaux Anglais et Irlandais. Pour le flanker de l'Angleterre et de Northampton, Tom Wood, le risque de faire un « burnout » est bien réel. « Je suis sélectionnable chaque semaine depuis deux ans, et j'ai beaucoup joué, précise ce dernier via la BBC. C'est quelque chose qu'on ne peut ignorer mais qui ne doit pas nous faire peur. » Le burnout ou syndrome d'épuisement professionnel se caractérise par une fatigue profonde, un désinvestissement de l'activité professionnelle, voire un sentiment d'échec et d'incompétence dans le travail. Comme n'importe quel employé, les rugbymen sont en effet soumis au stress du résultat et de la performance.

Parvenir à toujours être au top sur le terrain et en-dehors (faire attention à la nourriture, dormir correctement, etc.), demande à la fois des efforts physiques et mentaux importants. « C'est un sacré défi ». D'où l'importance des semaines de repos. Mais Wood n'a réussi à prendre que trois semaines avant de reprendre le chemin de l'entraînement. Et il en sera de même après la saison 2014-2015. « Parfois, il s'agit seulement de couper pendant quelques jours où d'aller pêcher ou de faire un golf pour se vider la tête et penser à autre qu'on rugby pour rester frais mentalement. » Pour éviter que leurs meilleurs joueurs ne craquent, la Fédération, en accord avec les clubs, a mis en place une limite de matchs pour la saison (championnat, Europe, test-matchs). Le quota est de 32 rencontres. Mais contrairement à ce qui est en vigueur en France, où 20 minutes de jeu représentent un match, en Angleterre, c'est le cumul des minutes qui est retenu dans le calcul : un joueur peut donc jouer 50 minutes un week-end puis 30 la semaine suivante. Ces 80 minutes de jeu représentent alors un match. Afin de respecter cette limite, les clubs de Premiership et de Pro 12 sont donc prêts à se passer de leurs cadres pour le bien de la sélection nationale et leur santé. « Il faut trouver le juste milieu pour qu'ils soient performants avec l'Angleterre et les Saints, précise Jim Mallinder, le directeur sportif de Northampton, où on a d'ailleurs relevé Chris Robshaw de son capitanat pour lui enlever un peu de pression. Les Ospreys ont eux préféré se passer de leur capitaine Alun Wyn Jones pour la première journée de championnat face à Trévise.

Avec la mise en place de la qualification au mérite pour les compétitions européennes, les équipes de Pro 12, non soumises à la relégation, vont elles aussi revoir leur rotation et ne pourront plus seulement reposer leurs meilleurs éléments pour les joutes européennes. Néanmoins si tout est mis en place pour le bien-être des joueurs, les mettre au repos n'est pas toujours possible voire bénéfique. Wood admet à ce titre que la loyauté d'un joueur pour son club passe avant tout, même s'il y a une Coupe du monde à jouer. « S'il y a des blessés dans le groupe, il faudra peut-être rester dans les tranchées et se prendre des grenades pendant quelque temps. Et quand tout le monde est au top, tu n'as pas vraiment envie d'agiter le drapeau blanc parce que tu as besoin de jouer. » Ce n'est pas le talonneur du XV de France et du RCT Guilhem Guirado qui dira le contraire. Contrait de regarder ses coéquipiers de la tribune à cause du quota de matchs, il ronge son frein alors qu'il est en pleine forme. Il s'agit pour les joueurs de trouver le bon compromis pour conserver leur place à la fois en club et en équipe nationale. « On ne veut jamais abandonner notre maillot, parce que quelqu'un peut venir te le prendre. Mais si tu enchaînes les matchs, tu peux tout aussi bien terminer sur les rotules. »
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  • ced
    100698 points
  • il y a 10 ans

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