C'est l'histoire d'un monument bafoué, mâchouillé, malmené, et qui a pourtant tenu bon. Durant ses années noires, le bateau a tangué, fortement même, parfois, jusqu'à achever l'exercice 2018/2019 du Premiership à une 11ème et avant-dernière place. Malgré tout, les Tigers étaient allés chercher une victoire sur la pelouse de Newcastle à 2 journées de la fin, qui enterrait définitivement les Falcons et devenait synonyme de maintien. Ainsi, Leicester restait le seul et unique club anglais à ne jamais avoir connu la relégation.
Malgré tout, fans, observateurs comme probablement joueurs pensaient que le club ne sortirait pas indemne de cette saison galère. D'autant que la saison suivante, interrompue à cause du Covid mais terminée ensuite, rebelote : Leicester termine 11ème et ne se sauve que grâce aux 70 points de suspension infligés aux Saracens. Dans la foulée, le légendaire centre et fer de lance l'équipe (lorsqu'il n'est pas blessé) Manu Tuilagi s'en allait pour les Sale Sharks après tant d'années passées dans les Midlands... Parmi les plus fidèles même, on annonçait la fin d'un mythe.
VIDEO. Quatre minutes de finesse et d'amour avec Manu TuilagiPourtant cette année, le club le plus titre d'Angleterre pointe à la première place du classement après 4 journées, avec 18 points pris sur 20 possibles, dont une "branlée" infligée à l'ogre d'Exeter (34 à 19) lors de la 1ère journée. Un feu de paille ? Hum, cela intervient quand même après une superbe deuxième partie de saison dernière, qui les avait vu disputer une finale de Challenge Cup, perdue d'un rien face au Montpellier de PSA (17 à 16).
Futur adversaire de l'UBB
Pour la reconstruction express - bien qu'encore largement perfectible - le décuple champion d'Angleterre s'est appuyé sur la prise en main de l'équipe première par l'illustre deuxième ligne du XV de la Rose (57 sélections) Steve Borthwick. Accolé aux très belles trouvailles sud-afs devant (Jasper Wiese, Hanro Liebenberg, Cyle Brink...) ou à l'avènement définitif d'un garçon comme Ellis Genge, Leicester s'est ainsi bâti un pack de titans, ultra-performant sur maul notamment et très difficile à manoeuvrer. Certes, les pensionnaires de Welford Road disposent aussi de garçons talentueux derrière entre les Matias Moroni, Kobus Van Wyk ou Harry Potter, mais ne vous y trompez pas, l'essentiel de leurs victoires se construisent autour de leur 8 de devant. Sans oublier leur charnière aux 188 sélections bien sûr, où les inséparables Ben Youngs et George Ford règnent toujours.
C'est ainsi qu'il faudra une nouvelle fois compter sur eux ce week-end lors du déplacement des Tigers à Worcester, où l'on jurerait - au regard du fond et de la dynamique actuelle - qu'ils vont à nouveau s'imposer. Idem en décembre prochain, lorsque pour leur entrée en lice en coupe d'Europe, les partenaires de Dan Cole croiseront ceux de Matthieu Jalibert. Attention amis Bordelais : on a oublié de vous parler d'un "petit" détail. Celui ci mesure 1m94, pèse 137 kilos et adore débouler dans son couloir où être utilisé soit en premier attaquant, soit en leurre pour ouvrir des espaces. Au-delà des qualités précédemment évoquées de Leicester, Nemani Nadolo offre évidemment une force de frappe supplémentaire inestimable lorsqu'il est sur le terrain. Et à ce titre, ses 40 essais en 54 matchs de Top 14 avec Montpellier devront mettre en alerte l'UBB. Aujourd'hui, les Tigers ont bien retrouvé des griffes ; et les crocs par la même occasion.
VIDEO. La puissance brute de Nadolo fait passer Simmonds pour un culbuto
pascalbulroland
Harry Potter joue au Tigers..?? Il n'est plus chez les Griffons d'or..?? Ok,ok,je sors...