Angleterre : plus fort que la maladie, Henry Slade est la nouvelle pépite du XV de la Rose
Henry Slade, nouvelle star du rugby anglais.
S'il souffre de diabète de Type 1, Henry Slade n'en est pas moins la nouvelle attraction du rugby anglais.

Deux essais inscrits dans le dernier quart d'heure. Mais aussi trois franchissements pour huit courses, 44 mètres gagnés, et un total de dix plaquages. Il s’appelle Slade, Henry Slade. Et face à l'Irlande, il est devenu le héros d’un XV de la Rose victorieux à la surprise générale sur la pelouse de l’Aviva Stadium. Slade, un joueur encore méconnu du public français, peut-être plus impressionné par les statistiques affolantes des frères Vunipola, les charges du revenant Manu Tuilagi ou le leadership d’Owen Farrell.

Slade intercepte pour offrir le bonus offensif aux Anglais en Irlande [VIDÉO]Il est pourtant une vedette outre-Manche, et son histoire singulière n’y est pas étrangère. Présentation d’un ¾ centre qui pourrait faire souffrir les Tricolores ce dimanche.

Champion du monde x Exeter

Flashback. Nous sommes le 23 juin 2013, et l’Angleterre est sacrée championne du monde… junior. Tombeurs de la France (génération Thomas, Serin, Jedrasiak, Y. Camara…) en poule, les jeunes soldats de Sa Majesté viennent à bout de la Nouvelle-Zélande en ½ finale, avant de battre le Pays de Galles en finale. Score final : 23-15, dont treize sont inscrits par un certain Henry Slade, alors ouvreur de la formation. Déjà aperçu en Premiership quelques semaines plus tôt, le joueur d’Exeter crève l’écran et commence à se faire un nom, au milieu de ses potes des Chiefs.

Né à Plymouth, dans le Devon, celui qui occupe alors le poste de n°10 évolue logiquement dans le club phare de la région. Une formation qui monte doucement mais sûrement depuis son arrivée dans l’élite (2010), portée par une génération dorée. Jack Nowell, Luke Cowan-Dickie ou Sam Hill sont tous sacrés champions du monde portant par la suite (au minimum) le maillot des Saxons, la réserve du XV de la Rose.

Exeter est-elle l'équipe la plus sous-cotée d'Europe ?Avec Exeter, Slade découvre les phases finales de la Champions Cup, deux finales de Premiership… et un sacre national, en 2017. Barré par Gareth Steenson, il profite de sa polyvalence pour s’épanouir et tape dans l’oeil de Stuart Lancaster, alors boss du XV de la Rose. Si son premier match en sélection contre les Barbarians (2014) n’est pas comptabilisé comme une sélection officielle, il est tout de même appelé pour la Coupe du monde 2015. Et fait ses grands débuts internationaux lors d’un test de préparation contre… le XV de France.

Du diabète et des TOC

L’histoire d’Henry Slade, c’est aussi celle d’un sportif professionnel atteint d’un diabète de type 1, découvert à l'âge de 18 ans. Pour faire simple, son pancréas ne produit pas d’insuline, et l’international anglais doit s’en injecter lui-même, tout en contrôlant régulièrement son taux de sucre dans le sang. Une maladie qui ne l’a pas empêché de devenir professionnel. “Le diabète ne vous fait pas courir plus lentement, ou soulever moins de poids, confie-t-il au site de la RFU. Ça ne vous affecte pas physiquement si vous gardez le contrôle, et ça ne doit pas vous empêcher de faire quoi que ce soit.

Lui s’est fait poser une puce dans le bras, liée à une application sur son téléphone. “Si je ne reçois pas de notification, tout va bien.” Dans le cas contraire, tout est prévu pour qu’il retrouve un taux de sucre normal dans le sang : à Exeter, des sachets de… bonbons ne sont jamais loin lors des matchs ou des entraînements ! Dans les colonnes du Daily Mail, il se confie sur une anecdote survenue en novembre 2017 contre les Samoa. Lors de l’échauffement, son taux de sucre dans le sang s’effondre. Les bonbons ingérés, il profite… du Siva Tau pour se refaire une santé :

J’avais 10 à 15 minutes pour faire remonter tout ça. Heureusement qu’on jouait contre les Samoa ! Le Haka m’a bien aidé, je me disais : “continuez, continuez, donnez-moi plus de temps !

Pour Rugby World Magazine, Henry Slade a également expliqué souffrir de TOC (trouble-obsessionnel-compulsif) : “tout doit être bien rangé de gauche à droite. Par exemple, si je fais ma valise, tout doit être symétrique. Et ma garde-robe est classée par couleur.” Sa phobie ? Les serpents… et le ketchup. Oui, vous avez bien lu.

Enfin installé avec le XV de la Rose ?

Lancé par Stuart Lancaster en sélection, Henry Slade n'a pas toujours été dans les plans d'Eddie Jones. Le sélectionneur australien a débuté son mandat avec George Ford à l'ouverture, confiant le poste de n°12 à Owen Farrell. Un deuxième ouvreur auquel il convenait d'associer un deuxième centre offensif, porté sur la vitesse. Et c'est Jonathan Joseph qui s'y est brillamment collé.

Mais depuis, Jones a changé son fusil d'épaule, et choisi de titulariser au poste de premier centre un profil plus puissant. Ben Te'o, d'abord, l'ancien treiziste s'étant parfaitement acclimater à XV, au point d'être sélectionné avec les Lions en juin 2017. Manu Tuilagi, ensuite, pour ce premier match du Tournoi des 6 Nations, où le joueur d'origine samoane a franchement impressionné pour son énième retour. On peut facilement imaginer que les deux iront au Mondial... s'ils sont épargnés par les blessures.

Dans le même temps, Farrell est revenu à son premier amour et ce poste de n°10. Jonathan Joseph ? Blessé. Toujours impeccable avec Exeter, Henry Slade en a profité pour se rappeler au bon souvenir d’un sélectionneur à la recherche d’un centre “passeur”, complémentaire des déménageurs Te’o et Tuilagi. Bilan : sept titularisations sur les huits derniers matchs de la Rose, tournées et 6 Nations confondus. Le voilà (enfin) installé, pour le plus grand bonheur des amoureux du rugby. Ce qu’elle est difficile à détester, cette équipe d’Angleterre...

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  • Pim
    138 points
  • il y a 5 ans

C des bonbons qui vont bien et qu'il donne à ses copains...
Pourtant on a une bonne usine Haribo en France...

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