Après la révélation des tweets racistes, le rugby argentin plus que jamais dans la tourmente
Le désormais ex-capitaine des Pumas Pablo Matera dans l’œil du cyclone.
Après la révélation de tweets racistes datant de 2012, écrits par les Pumas Matera, Petti et Socino, le rugby argentin traverse une grave tempête.

C’est une nouvelle dont se serait bien passé le microcosme du rugby argentin. Quinze jours après la victoire historique face aux All-Blacks, encensés dans le monde entier pour leurs vertus de solidarité entrevues, la chute a été brutale pour des Pumas plus que jamais dans la tourmente. Déjà, car balayés par ces mêmes adversaires (38-0), les hommes de Mario Ledesma ont définitivement dit adieu à leurs maigres espoirs de victoire finale à l’issue du Rugby Championship 2020. Surtout, la bande de Pablo Matera a été au cœur d’une polémique grandissante en Argentine. Dans une semaine de deuil national marquée par la mort de l’icône d’un pays, l’ex-footballeur Diego Maradona, les Pumas ont été vivement critiqués par les observateurs de la sélection nationale. La cause ? Un hommage jugé trop « tiède », sobre, loin de la passion que pouvait déchaîner « el Pibe de Oro ». L’aubaine était alors trop belle pour relancer la vive polémique qui frappe le pays entre la classe populaire plutôt destinée au foot et les élitistes qui se dirigent en majorité vers le ballon ovale.

Le contingent argentin se charge alors de s’excuser illico presto. Un répit de courte durée. Quelques heures plus tard, voici de nouveau les Pumas dans l’œil du cyclone. Les premières informations sont tombées dans la soirée de lundi. Des tweets xénophobes, misogynes datant majoritairement de 2011 et 2012 ressortent alors du placard. Les auteurs de ces derniers ? Ni plus ni moins que l’actuel capitaine de la sélection et joueur du Stade Français Pablo Matera, le deuxième-ligne de l’UBB Guido Petti et le joueur des Jaguares Santiago Socino. La nouvelle prend alors de l’ampleur, et s’étend au-delà du pays latino-américain. Le monde du rugby s’accapare cette histoire. Des propos qui provoquent un tollé tant sur les réseaux sociaux que sur les différents sites locaux. Matera ne tardera pas à réagir et à se confondre en excuses : « Je suis désolé pour toutes les personnes qui ont été offensées par les horreurs que j’ai écrites. Je dois aujourd’hui assumer la responsabilité de ce que j’ai écrit il y a neuf ans. Je veux également présenter mes excuses à mon équipe et à ma famille pour ce qu’ils vivent du fait de mes actes. » La Fédération Argentine de Rugby se montre quant à elle intransigeante. Elle suspend ses trois joueurs de la sélection nationale et retire donc par la même occasion le brassard de capitaine au troisième ligne.

Une affaire qui a du mal à passer. Et pour cause, le rugby argentin traverse aujourd’hui des heures sombres. Souvent stigmatisé comme étant une pratique réservée aux classes les plus riches, aux antipodes du foot symbole du peuple, le rugby est la cible de vives critiques en Argentine. En février dernier, le meurtre de Fernando Baez, jeune homme de 18 ans émeut le pays. Alors qu’il sort de boîte de nuit, l’adolescent est pris à partie par un groupe de rugbymen, licenciés au Club Nautico Arsenal, avec qui il avait déjà subi un différent à l’intérieur de l’établissement. La rixe dégénère alors et tourne au drame, puisque passé à tabac par les huit protagonistes, Fernando Baez décèdera à la suite des coups reçus. La presse locale s’empare alors de l’affaire sous fond de discrimination sociale. Les rugbymen auraient déclaré « on va te tuer, racaille de merde ».

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Merci à Louis Bareyt pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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Il y a deux choses qui me dérangent dans cet article

Le droit à l'erreur ne fait plus partie de notre société, tout est tracé, pisté et fiché. Je ne cherche pas à excuser leurs actes mais juste à rappeler que les gens peuvent changer...

Le "dieu" Maradona vénéré est aussi un gars au coeur de divers scandales de drogues et de finances illégales

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